Le témoignage d'un ancien soldat français appelé de contingent, publié mercredi par le quotidien L'Humanité, qui pense avoir enterré le corps de Maurice Audin, assassiné par l'armée coloniale, relance l'exigence de vérité sur ce crime vieux de 61 ans. "Je crois que c'est moi qui ai enterré le corps de Maurice Audin", a confié au journaliste de l'Humanité ce témoin des atrocités qu'avait fait subir l'armée française aux Algériens durant la guerre de libération, qui a voulu garder l'anonymat en se tenant à la disposition de la famille Audin. Selon L'Humanité, les députés Sébastien Jumel (Parti communiste) et Cédric Villani (La République en marche) vont exiger, à l'Etat français, la reconnaissance officielle de l'assassinat de Maurice Audin par l'armée française. Selon Cedric Villani, le président Emmanuel Macron lui a fait part de son "intime conviction" que Maurice Audin a été "effectivement assassiné par l'armée française". "Oui, j'ai eu l'occasion de m'en entretenir directement avec le président Macron. (...) Il m'a fait part de son intime conviction qu'effectivement, Maurice Audin a été assassiné par l'armée française", avait déclaré dans une interview à L'Humanité, publié le 23 janvier, ce mathématicien proche de la famille Audin. "Il m'a annoncé que le grand travail d'ouverture des archives, initié par François Hollande, allait se poursuivre. Il m'a aussi dit qu'à ce jour, aucune archive ne venait apporter un éclairage décisif sur le sort de Maurice Audin (et) qu'il appartient aux historiens de reconstruire les événements et que l'Etat ne cherche plus à imposer sa version", avait-il ajouté. "Au-delà du sort tragique de Maurice Audin, au-delà des circonstances particulières de son exécution, ce qui importe, pour moi et pour bien d'autres, c'est que l'Etat reconnaisse et condamne officiellement l'attitude et le plan de l'armée française de l'époque, faisant disparaître des citoyens par centaines", avait-il expliqué.