L'addiction des enfants aux jeux vidéo, un phénomène grandissant en Algérie comme ailleurs, est en train de prendre des allures inquiétantes depuis qu'il est associé à des cas de suicide parmi cette population, si bien qu'un comité intersectoriel a été mis en place, il y a quelques mois, pour tenter de le cerner. "Si je devais le laisser toute la journée, il ne se lasserait jamais de sa tablette et de ses jeux vidéo", lâche, sur un ton exaspéré, Samia, maman de Amine, 8 ans. Un enfant qui n'échappe pas à la "folie" de la toile et à la "magie" de l'écran, tel que le confirment, à l'unanimité, de nombreux proches de ces petits "suspendus" à leurs appareils électroniques et donnant l'air d'être complètement détachés de ce qui les entoure. Ou "déconnectés", selon certains, pour rester dans le lexique numérique. "Les parents restent les premiers interpellés sur la question", poursuit-elle, conviant ces derniers à "ne pas laisser, des heures durant, leurs enfants face aux jeux vidéo et autres contenus, isolés dans leurs chambres", avant d'interpeller le ministère de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique (PTTN) afin d'accentuer et d'élargir la campagne de sensibilisation à l'utilisation de l'application inhérente au contrôle parental des contenus internet de leurs enfants. Outre les parents, Mme Khiyar considère que cette problématique est "l'affaire de tous", citant les départements ministériels de la Jeunesse et des Sports, de l'intérieur, de la Famille, de la Culture, etc., car, argumente-t-elle, "si les choses ne pas prises en main dès maintenant, il sera trop tard par la suite". Il y a lieu, enfin, de relever que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de reconnaitre de manière formelle, l'addiction aux jeux vidéo comme étant une "maladie", car causant un "trouble" et figurant, désormais, dans sa liste internationale des pathologies.