L'addiction des enfants aux jeux vidéo, un phénomène grandissant en Algérie comme ailleurs, est en train de prendre des allures inquiétantes depuis qu'il est associé à des cas de suicide parmi cette population, si bien qu'un comité intersectoriel a été mis en place, il y a quelques mois, pour tenter de le cerner. «Si je devais le laisser toute la journée, il ne se lasserait jamais de sa tablette et de ses jeux vidéo», lâche, sur un ton exaspéré, Samia, maman de Amine, 8 ans. Un enfant qui n'échappe pas à la «folie» de la toile et à la «magie» de l'écran, tel que le confirment, à l'unanimité, de nombreux proches de ces petits «suspendus» à leurs appareils électroniques et donnant l'air d'être complètement détachés de ce qui les entoure. Ou «déconnectés», selon certains, pour rester dans le lexique numérique. «J'essaye de limiter le temps que mes enfants passent à jouer, non sans peine, je l'avoue. Parfois, je suis tellement dépassée par mes corvées ménagères que je baisse les bras et les laisse à leur guise, car c'est également une manière de les occuper et de les empêcher de se chamailler entre eux», témoigne Malika, employée dans une banque publique et maman de deux frères âgés de 6 et 8 ans. Elle reconnaît que ses occupations l'empêchent de contrôler le contenu qui captive tant ses chérubins, se contentant d'exiger d'eux qu'ils ne consultent «que ce qui est conforme» à leur âge. «C'est le papa qui se charge, le soir, de vérifier les applications téléchargées et la nature des jeux auxquels ils s'adonnent», poursuit-elle, assurant que «la bonne éducation» de sa progéniture est en soi une «garantie». Ahmed, fonctionnaire dans une administration publique, ne l'entend pas de cette oreille : «Je tiens à m'assurer en permanence du contenu des tablettes de mes enfants qui, comme leurs semblables, sont accros aux jeux vidéo», soutient ce père de famille, au sujet de son fils et de sa fille, respectivement âgés de 6 et 7 ans. A force de les accompagner, il a fini par s'imprégner de la terminologie de leur monde de jeux, citant des consoles tels que «X Box», «Play Station 4», ou des jeux comme «Street Fighter», etc, passe-temps favori des petits enfants.