Le palais Aziza de Beni Tamou (Blida) devrait retrouver son lustre d'antan avant la fin de l'année en cours, suite à la programmation d'une opération de relogement au profit des familles l'occupant actuellement, pour sa transformation en musée. Une fois ce monument historique, unique du genre dans la région, "restitué", la commune déshéritée de Beni Tamou sera promue en une destination culturelle touristique de choix pour tous les amoureux de l'histoire des différentes wilayas du pays. "Les familles, au nombre de neuf, résidant depuis 1962 au palais Aziza seront relogées avant la fin de l'année en cours, en vue de la transformation de la bâtisse en musée, après restitution de son cachet originel islamique", a annoncé à l'APS le secrétaire général de la commune de Beni Tamou, Mohamed Hadj Amar, précisant que ces familles ont été programmées pour faire partie des bénéficiaires d'un projet de 150 logements destinés à l'éradication de l'habitat précaire, actuellement en cours de concrétisation, à la cité "Zouani " de Beni Tamou. "Le projet sera réceptionné en septembre prochain, ou au plus tard avant la fin de l'année", a-t-il assuré. Mohamed Hadj Amar a justifié le retard mis dans le relogement de ces familles par le fait que ces dernières ont toujours refusé les propositions, en la matière, qui leur ont été faites par les autorités locales, la dernière en date étant une opération de relogement en 2016, dont des décisions d'affectation leur ont été destinées avant d'être annulées car, a-t-il souligné, "ils avaient refusé leur relogement, en exprimant leur souhait de demeurer dans la commune de Beni Tamou". "Cette doléance a été prise en considération, car il s'agit de familles algériennes, qui de plus relèvent de familles de chouhadas et de moudjahidines, dont les parents ont beaucoup donné pour l'indépendance de l'Algérie, mais qui au lendemain de l'indépendance n'ont pas trouvé d'autre lieu où loger, que le palais Aziza", a encore expliqué Hadj Amar. Intervenant, à son tour, un jeune homme lui coupe la parole pour lancer un appel aux autorités locales en vue de "leur évacuation de cette bâtisse historique, dans les plus brefs délais". Il a notamment déploré le fait que les promesses des responsables locaux soient demeurées "lettres mortes, en dépit de la gravite de notre situation", a-t-il estimé. Le palais Aziza remonte à l'époque de la présence Ottomane en Algérie, précisément à l'année 1797, quand le Dey Hussein avait construit deux palais à sa fille Aziza, suite à son mariage avec le Bey de Constantine, le 1er à la Casbah d'Alger et le second à Beni Tamou. Tombée amoureuse du palais de Beni Tamou, la fille du Dey y passa une grande partie de sa vie, car elle appréciait particulièrement le climat doux de la région et ses beaux paysages offrant une vue imprenable sur les monts de Chréa. La bâtisse avait été exploitée au début du colonialisme français, en tant que prison, avant sa transformation en caserne militaire, puis en résidence du parachutiste Lagarde jusqu'en 1962.