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Crânes des résistants rapatriés: l'émouvant et solennel hommage des Algériens
Publié dans Algérie Presse Service le 04 - 07 - 2020

Les Algériens, venus en masse de diverses wilayas du pays, ont rendu, samedi à Alger, un émouvant et solennel hommage aux 24 résistants à l'occupation française, dont les crânes ont été rapatriés vendredi de France, exprimant leur "gratitude" aux sacrifices de ces derniers et leur engagement à honorer leurs legs.
L'image est saisissante: des dizaines de citoyens, toutes tranches d'âges confondues, forment une longue file d'attente devant l'entrée réservée aux visiteurs du Palais de la Culture Moufdi Zakaria. En début d'après-midi, le soleil au zénith ne semblait pas entamer leur patience et endurance: C'est que ce site dédié à la culture abrite, en cette veille de célébration de la Fête de l'indépendance du pays, la cérémonie de recueillement sur les restes de 24 résistants algériens à l'occupation française, rapatriés la veille de France après plus d'un siècle et demi de séquestration.
Des automobilistes affluaient au parking qui, au fil des minutes, s'est avéré exigu devant le nombre des visiteurs venus, outre des différents quartiers de la capitale, d'autres wilayas, tels que le révèlent leurs plaques d'immatriculation. Certaines voitures sont mêmes garnies du drapeau national, rappelant les grands jours heureux de l'Algérie en fête.
"Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec notre histoire !", lâche un père de famille, qui a tenu à se faire accompagner de sa jeune progéniture "pour méditer sur les enseignements de notre glorieux passé. C'est un événement inédit et historique qui mérite qu'on ne se devait pas de manquer !", tient-il à souligner.
D'autres citoyens, tout aussi nombreux, sont agglutinés devant le portail d'entrée de la salle où sont solennellement déposés les restes mortuaires. Sur fond de versets coraniques qui accentue la gravité du cérémonial, les citoyens se recueillent devant les glorieux chouhadas, dont les cercueils sont drapés de l'emblème national pour lequel ils ont voué leurs vies.
L'émotion est si intense qu'elle en devient palpable, tandis que de nombreux citoyens ne retiennent pas leurs larmes. D'autres ont les yeux embués ou les traits du visage marqués. "Nul ne peut demeurer insensible devant cette scène, et encore moins lorsqu'on est Algériens !", commente toute émue une jeune dame. C'est ainsi que c'est la gorge nouée que Amar Khelifati quitte la salle d'où fusent par moment des youyous nourris. "Je ne peux pas parler !", rétorque-t-il lorsque un média sollicite ses impressions.
Lire aussi: L'Algérie rapatrie les crânes de 24 de ses résistants à la colonisation française
Conscients qu'il s'agit d'un moment unique et exceptionnel, la majorité des visiteurs a tenu à l'immortaliser par des photos et autres vidéos.
Accompagné de son père Chabane, Islam enchaîne les interventions pour des chaines de télévision nationales: c'est que son arrière grand-père figure parmi les martyrs dont les ossements sont exposés pour un ultime hommage par le peuple algérien, à savoir Keddour Ben Yettou. Du haut de 10 ans, Islam affiche une fierté manifeste d'appartenir à une famille de "thouwar" (révolutionnaires, ndlr), affirmant "en connaître par cœur l'arbre généalogique".
"Je suis tout ému de voir de près les restes de mon arrière grand-père dont j'ai tant entendu narrer le glorieux militantisme aux côtés de l'Emir Abdelkader. Je ressens comme une responsabilité de devoir poursuivre son oeuvre en contribuant, plus tard, au développement de mon pays pour lequel il a sacrifié sa vie. C'est un devoir pour moi de le faire !", s'exclame le jeune Islam.
Son père avoue "ne pas en revenir de savoir que les restes funéraires de son aïeul vont enfin être mises en terre dans son pays natal, exprimant son vœu que ceux d'autres martyrs le soit à leur tour.
C'est sur un fauteuil roulant que Mme Necissa a fait le déplacement, depuis Médéa, pour se recueillir sur les restes du martyr Mokhatr Ben Kouider El-Titraoui, oncle de son père, lui-même chahid, ainsi que son frère et d'autres membres de sa famille. Il va sans dire que, pour elle et sa fille qui l'accompagne, l'émotion est vive: "C'est bouleversant d'être ici, je souhaite que toute la vérité se fasse sur notre histoire et que tous les noms martyrs ensevelis par l'oubli soient déterrés, comme il en existe beaucoup dans notre wilaya". Egalement moudjahida et un temps recherchée par la police française, elle évoque brièvement les affres endurés durant l'épopée de libération du pays.
La gratitude du citoyen lambda...
Il suffit d'échanger des propos avec quelques visiteurs pour se rendre compte que la foule ininterrompue des citoyens n'est pas composée uniquement de proches éloignés des martyrs dont les ossements ont été rapatriés : Veuve de Zerga Mohamed, un moudjahid décédé en 1985, El hadja Tayebi Berkahom, également moudjahida, a fait le déplacement en dépit de son âge avancé. "Hier, elle n'a pas quitté la télévision de toute la journée, passant d'une chaîne à une autre, pour suivre tout le déroulement du rapatriement des dits crânes. Moi-même, aujourd'hui j'ai fermé mon cabinet de dentiste pour ne pas rater ce rendez-vous !", tient à témoigner sa fille.
A 94 ans, Mazar Zohra s'est séparée, le temps de la prière, de la canne qui soutient le poids de son âge avancé et qui ne la quitte plus depuis quelques années. Sa fille, qui l'accompagne, ne la quitte pas des yeux, de peur qu'elle ne vacille. Elle nous explique que son époux, recherché par la police française pour avoir travaillé avec Ferhat Abbbas, a dû quitter l'Algérie pour le Maroc "afin d'épargner sa famille également menacée ".
Septuagénaire, Arbaoui Zohra a tenu, à son tour, à être présente à ce recueillement historique, quitte à s'y rendre en taxi et à braver un soleil de plomb. "Ma fille a essayé de m'en empêcher de crainte que je ne supporte pas le déplacement, mais il fallait que j'y sois, par égard aux sacrifices consentis par des membres de ma famille !", explique-t-elle au sortir du Palais de la Culture, faisant du stop en quête d'une âme charitable qui accepterait de la déposer chez elle sur son chemin.
"Cela me fait mal au cœur de voir ces cercueils, j'espère que la justice soit rendue à tous les martyrs et combattants de la Révolution !", insiste la fille du militant Abdelkader Babou, de son nom de guerre Si Youcef, tout en se remémorant le parcours de son ainé "ayant croupi dans les geôles françaises".
Lire aussi: Chanegriha: le rapatriement des crânes un complément aux fondements de la souveraineté nationale
"A voir tous ces cercueils m'a surtout rappelé mon frère tombé sous les balles de l'armée coloniale à l'âge 19 ans. J'ai l'impression d'avoir pleuré toutes les larmes de mon corps !", raconte-t-elle, bouleversée, avouant avoir participé, à sa manière, à la lutte de libération du pays, en confectionnant les drapeaux "vert, blanc et rouge".
"C'est comme si le combat pour le recouvrement de notre libération se poursuivait encore avec le rapatriement de ces crânes! ", indique Mohamed, un jeune fonctionnaire qui s'est déplacé en famille pour "exprimer sa gratitude aux valeurs martyrs de la Révolution ! ".
Outre des citoyens, la cérémonie de recueillement a été marquée par la présence de personnalités politiques nationales et des représentations de certaines chancelleries étrangères, à l'instar de celle de Palestine dont le représentant a exprimé le souhait que "l'Etat sioniste daigne un jour restituer à son pays les restes de ses concitoyens martyrs !".


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