Mohamed Sedik Ait Messaoudene, ministre de la Santé a donné lundi le coup d'envoi du « mois Bleu » de lutte contre le cancer de la prostate a partir du Centre Anti-Cancéreux (CAC) a Blida en présence de Djamel Eddine Hashas, nouveau wali de Blida et d'une forte délégation de son secteur. Dans son discours, le ministre de la Santé a tenu à rappeler qu'après le mois d'Octobre Rose, mois dédié au dépistage précoce du cancer du sein, qui a bénéficié d'une large participation et d'une mobilisation nationale d'envergure pour la sensibilisation et le dépistage dans tous le pays, avec l'implication active de la société civile et des médias, les efforts de prévention se poursuivent ce mois-ci, qui coïncide avec le ''Mois Bleu'', consacré au dépistage précoce du cancer de la prostate. Le ministre a rappelé également qu'à travers des campagnes médiatiques et des initiatives de sensibilisation médicale, nous mettons en lumière un sujet souvent négligé : la santé masculine. Il a précisé qu'à l'échelle mondiale, le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes après le cancer du poumon, tandis qu'en Algérie, il figure parmi les cinq cancers les plus fréquents. «Cela représente un enjeu majeur de santé publique. C'est pourquoi nous encourageons tous les hommes de plus de 45 ans, en particulier ceux ayant des antécédents familiaux de la maladie, à consulter régulièrement leur médecin et à se soumettre à un examen clinique de la prostate et à une biopsie. Ces démarches simples ne prennent que quelques minutes», a préconisé le ministre en estimant que pour y parvenir, il est essentiel de briser le silence et de combattre l'idée reçue selon laquelle parler de santé est un signe de faiblesse. «Au contraire, faire de la santé et du dépistage précoce est une priorité et un signe de force. L'Algérie dispose d'équipes médicales qualifiées, d'hôpitaux modernes et d'un système de santé publique qui œuvre quotidiennement à la prévention et au traitement du cancer», a indiqué le premier responsable du secteur de la santé qui, selon lui, la lutte contre cette maladie exige des efforts concertés, notamment la participation de la société civile et la mobilisation des médias, ainsi que l'implication des hommes eux-mêmes dans cette campagne nationale, grâce à des campagnes de dépistage et de diagnostic organisées dans tous le pays. «Nos objectifs sont les suivants : diffuser des informations sur les facteurs de risque tels que l'âge, les antécédents familiaux, l'obésité et le mode de vie ; sensibiliser aux symptômes nécessitant une consultation médicale ; encourager la prévention par l'adoption d'un mode de vie sain, incluant une alimentation équilibrée ; et promouvoir la pratique des examens médicaux réguliers», a souligné le jeune ministre avant de rappeler que le ''Mois Bleu'' est aussi un message d'espoir. «Grâce aux progrès de la médecine, le taux de guérison augmente et la qualité de vie des patients s'améliore considérablement. Un dépistage précoce est un pas vers une société plus informée. Aujourd'hui, nous partageons tous une responsabilité commune : protéger nos hommes et lutter contre le cancer par la prévention, la sensibilisation et l'espoir. Ne laissons pas cela se produire. Novembre est un mois bleu, un mois de mobilisation et d'action, un mois d'espoir pour un avenir plus sain, car un homme conscient est un homme en bonne santé», a indiqué Mohamed Seddik Ait Messaoudène avant de donner la parole au wali de Blida. Ce dernier, considère cette maladie ou phrénologie comme organique mais aussi une maladie sociétale, liée à l'environnement et aux informations médicales. Il a estimé que la responsabilité incombe à la communauté avant même que le problème ne devienne organique, c'est-à-dire en ce qui concerne les risques liés à ces substances, voire parfois à certains médicaments, pratiques et activités. «Cela signifie que tout ce que nous mettons en place est axé sur la prévention. C'est préférable au traitement, c'est-à-dire une intervention communautaire avant l'intervention médicale», a indiqué Djamel Eddine Hashas. Le nombre de malades atteint du cancer de la prostate augmente de plus en plus en Algérie Intervenant a l'occasion, Ada Bounedjar, président de l'instance nationale de prévention et de lutte contre le cancer, estime qu'il faut déployer des efforts considérables, car, lorsqu'on parle de cancer de la prostate, on parle de la prostate et de la sensibilaation. «Toute personne de plus de 50 ans devrait bénéficier d'un bilan de santé, c'est-à-dire une simple consultation chez un médecin généraliste ou spécialiste. Or, en Algérie, cet âge est fixé à 30 ans. C'est pourquoi ces campagnes de sensibilisation et le dépistage précoce du cancer sont essentiels», a indiqué le professeur en estimant qu'il est nécessaire de prêter attention au cancer de la prostate. Selon lui, «son rôle principal au cours de ces vingt dernières années est l'augmentation du nombre de nouveaux cas, le nombre de décès étant le cinquième plus élevé au monde, avec plus de 400.000 décès. Si l'on regarde les dernières statistiques, en Algérie, le nombre de cas est devenu le cancer le plus fréquent chez les hommes. Nous avons mené une étude sur 2.000 cas de cancer pour déterminer ce chiffre, car il faut prendre en compte le cancer de la prostate en Algérie, qui touche les hommes de plus de 50 ans», a tenu à annoncer le professeur Adda Bounedjar. Dans son programme de visite, le ministre s'est rendu au pavillon de la neurochirurgie au CHU de Blida où il a eu une presentation sur le service par le Pr Souhil Tliba. Ce dernier a présenté les opérations chirurgicales qui guérissaient les maladies de Parkinson ou l'épilepsie avec des équipements de hautes technologies. Dans son intervention, le Pr Tliba a tenu à préciser que ces techniques chirurgicales ont été récemment introduites pour opérer les malades atteints de Parkinson et de l'épilepsie. Avec ce nouvel équipement, car il s'agit de la souveraineté nationale et puis la réduction des coûts parce que la CNAS envoie souvent des malades à l'étranger, où chaque maladie coûte 10.000 € dans certains pays jusqu'à 20.000 € en Suisse par exemple. Donc, cette acquisition de nouveaux équipements, va nous permettre de réduire le coût des prises en charge à l'étranger et elle répond aux besoins des malades ; nous avons une liste d'attente de 200 malades rien que pour Blida.Vous imaginez que sur les 47 millions d'habitants, on voudrait bien évidemment être en adéquation avec les principes et les engagements de nos autorités qui veulent qu'on assure une prise en charge de nos malades par la technologie la plus récente», a indiqué le Pr Souhil Tliba qui sera par la suite remercié par le ministre de la Santé sur les avancées que son service a réalisé dans le domaine des opérations chirurgicales les plus pointues. Par ailleurs, le ministre a visité également le service cardiologie au CHU de Blida avant de se rendre à la polyclinique d'Ouled Yaiche et terminer sa visite de travail en se rendant à l'EPH Brahim Tirichine à Blida où il s'est enquit sur les travaux de réhabilitation de certains services. Enfin, en marge de cette visite, le ministre a tenu à rappeler que la priorité de son Plan d'action s'articule sur la politique qui vise a humaniser l'action médicale par le bon accueil des malades surtout dans les services des urgences, les préventions contre les maladies cancéreuses et surtout la généralisation de la numérisation.