Les régions d'Oued-Morra et d'El-Ghicha, dans la wilaya de Laghouat, ont consenti de grands sacrifices pour la glorieuse Révolution et l'Indépendance du pays, selon les témoignages de moudjahidine et responsables locaux du secteur. Leur relief montagneux et difficile d'accès a fait d'elles une zone de prédilection des révolutionnaires et moudjahidine, à l'instar du la zone montagneuse de ''Chouabir'', qui a été le théâtre de deux grandes batailles livrées par les Algériens face à l'armée coloniale française, à savoir celles de ''Chouabir'' et ''El-Khetifa'', s'étant soldées par la mort de 1.300 soldats français, a affirmé le directeur du secteur des moudjahidine de Laghouat, Mohamed Helmouche. Le moudjahid Bouzid Brahimi (octogénaire) raconte avoir rejoint en 1955, en tant que djoundi sous le commandement du célèbre colonel Lotfi, qui était alors au grade de capitaine, la Révolution dont l'objectif premier était d'arracher par la force l'Indépendance de l'Algérie. Il se souvient que ''les régions d'Oued-Morra et El-Ghicha, relevant à l'époque de la Wilaya V historique, ont donné plus de 100 moudjahidine et plus de 30 chouhada à la Révolution'', et que lui-même avait été emprisonné avec plusieurs compagnons d'armes à Laghouat où ils ont ''subi des tortures dans de vaines tentatives de leur soutirer des informations sur la Révolution, son organisation et le déploiement des moudjahidine''. Ceci en plus, poursuit-il, d'avoir pris part à une offensive, sous le commandement de Moulay Abdallah, sur la prison d'Aflou en octobre 1956 pour la libération de plus de 400 prisonniers. Bouzidi Brahimi appelle pour cela les jeunes à ''rester fidèles au serment fait aux chouhada de préserver l'Algérie'', tout en exprimant le souhait d'intégrer l'Histoire de la région dans les manuels scolaires pour ''que les générations futures connaissent la lutte menée dans les régions d'Oued-Morra et El-Ghicha (Wilaya V historique)''. Abondant dans le même sens, le moudjahid Laidi Benchohra, de la région d'Oued-Morra, se souvient avoir rejoint la Révolution à l'âge d'à peine 17 printemps dans les monts d'El-Gaâda. Il a reçu une formation militaire à la fin de 1957, avant de se voir confier la mission du gardiennage d'un poste de la Wilaya V historique, et a pris part à plusieurs opérations de moudjahidine face aux tentatives d'intrusion des forces coloniales à Chouabir, qui se sont toutes heurtées à un bon déploiement des éléments de l'Armée de libération nationale. Pour sa part, le moudjahid Habib Noukba de la région d'El-Ghicha servait à l'époque de guide aux moudjahidine dans les monts d'El-Gaâda, dont il connaissait parfaitement les moindres recoins pour y avoir passé toute son enfance et sa jeunesse. Il facilitait ainsi leurs déplacements, compliquant toute éventuelle intervention par voie terrestre des forces coloniales pour qui ''il était quasiment impossible d'atteindre le cœur de la zone de Chouabir que par des bombardements aériens''. La présence féminine a joué également un rôle important dans l'historie révolutionnaire d'Oued-Morra et El-Ghicha, à l'exemple de la moudjahida Zineb Attia, qui confie avoir, en plus de préparer des repas aux moudjahidine, opéré comme soignante, utilisant souvent des méthodes traditionnelles recourant aux bienfaits thérapeutiques de plantes poussant dans la région. ''La femme a été d'un soutien essentiel dans l'éjection du colonisateur hors du pays'', a-t-elle souligné, avant d'ajouter que ''l'Algérie a de tout temps enfanté des femmes braves et valeureuses qui ont défendu et continueront à défendre notre chère patrie''.