Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a adressé, samedi, une allocution aux participants aux travaux de la 34e session ordinaire du Sommet arabe qui se tient dans la capitale irakienne Bagdad, lue en son nom par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, dont voici la traduction APS : "Au nom d'Allah, Clément et Miséricordieux, Prière et paix sur Son Messager, Il y a quelque jours, notre Ligue arabe fêtait les 80 ans de son existence alors que notre monde arabe est accablé de défis croissants et sans précédent dans son histoire contemporaine. Notre cause centrale fait face à des plans de liquidation ourdis contre elle et se heurte à l'obstination de l'occupation israélienne à imposer sa vision absurde d'une paix taillée à sa mesure, dictée par ses caprices et motivée par ses convoitises: une paix, somme toute, fondée sur les ruines de la cause palestinienne. Une paix privant les nations voisines des fondements les plus élémentaires de leur sécurité, de leur quiétude et de leur stabilité, et assurant à l'occupant une hégémonie absolue, sans contrôle, ni surveillance ou contestation. La situation dans nombre de nos pays arabes se détériore, elle aussi, à un rythme alarmant sur les plans sécuritaire, politique et économique, face aux tentatives d'ingérence étrangère pour semer la discorde, la division et la rivalité parmi les enfants d'une même patrie et d'une Nation unie. De surcroit, un nouvel ordre international menace tout un chacun sans exception, alors que les fondements du système contemporain des relations internationales tendent à s'estomper, pour laisser place à la logique de la force, du droit subordonné à la puissance, et de la soumission et de l'obédience aux rapports de force. Nous sommes, réellement, face à un tournant crucial et décisif où notre voix demeurera inaudible tant que nous ne reconsidérons pas ce qui nous unit sous la coupole de notre organisation comme règles, principes et aspirations que nous partageons et qui portent notre présent et notre avenir. En Algérie, nous considérons qu'une telle situation devrait remettre au premier plan de nos priorités communes l'impératif de reformer notre Ligue arabe, qui a été fondée à une époque différente de la nôtre, dans un autre contexte que le nôtre et un autre environnement que le nôtre. Ce qui souligne la nécessité de l'adapter aux nouveaux défis et aux enjeux sans précédent de notre époque. Face à cet impératif, nous sommes appelés, aujourd'hui, à renforcer notre soutien à notre cause centrale car notre engagement à défendre cette cause n'est pas de la générosité ou de la bonté de notre part mais plutôt une question de loyauté envers une responsabilité historique qui incombe à la Nation arabe et envers une responsabilité juridique, morale et civilisationnelle qui concerne l'humanité tout entière. Nous sommes également, appelés, aujourd'hui à davantage de solidarité avec nos frères au Liban et en Syrie, car l'unité et la souveraineté de ces deux pays sont partie intégrante de la question de sécurité et de stabilité dans toute la région du Moyen Orient. Aussi, sommes-nous appelés à consentir tous les efforts, démarches et initiatives nécessaires pour le règlement des crises qui rongent le Soudan, la Libye, le Yémen et la Somalie, car c'est l'absence du rôle arabe qui a laissé le champ grand ouvert aux ingérences étrangères qui ont indument compromis le présent et l'avenir de ces régions arabes affligées. Tels sont les fondements sur lesquels s'appuie l'Algérie dans son mandat, en tant que pays arabe, au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous assumons, fidèlement, ce mandat, en sa deuxième et dernière année et souhaitons avoir réussi à transmettre les préoccupations de notre Nation et à défendre ses aspirations et ses ambitions avec dévouement, et loyauté. Je vous remercie pour votre généreuse attention."