Un des fleurons de l'Algérie indépendante, l'Institut Algérien du Pétrole, (IAP), filiale du groupe Sonatrach, a reçu mercredi dernier le prix de l'Opep, du meilleur Institut de recherche dans le domaine de l'énergie pour l'année 2025. Le Secrétaire général de l'Opep, Haithem Al Gheith, sait de quoi il parle quand il qualifie l'IAP d'établissement prestigieux. Il a rappelé que l'IAP a formé des étudiants qui ont accédé à des postes élevés dans leurs pays, certains d'entre-eux ayant même occupé des portefeuilles ministériels. C'est ce qu'a dit Haithem Al Gheith en remettant le prix au directeur de l'Institut, Abdelkader Guenoune, lors d'une cérémonie, en marge du 9e Séminaire international de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui s'est tenu les 9 et 10 juillet à Vienne (Autriche) sous le thème ''Tracer des voies ensemble : l'avenir de l'énergie mondiale''. Un communiqué du groupe public a précisé que le choix de l'IAP a été fait au terme d'une compétition particulièrement »rude » entre plusieurs institutions issues de différents continents. Pour Sonatrach, ce prix – décerné chaque deux ans, en marge du Forum de l'Opep – vient s'ajouter «au riche palmarès de Sonatrach, comme une reconnaissance internationale de sa contribution dans le domaine de l'énergie, tant sur le plan industriel que scientifique, technique et académique». Il constitue une reconnaissance de la qualité d'enseignement académique et technique que l'IAP dispense à ses étudiants. Il représente également une confirmation de la réputation dont jouit l'Institut relevant du groupe public Sonatrach, à l'échelle mondiale. Il s'agit surtout du savoir-faire que l'Institut a acquis, au fil de 60 années d'existence, depuis sa création le 29 novembre 1965, dans l'élan qui devait faire sortir l'Algérie du sous-développement s'il n'y avait eu, dans les années 1980, le coup d'arrêt fatal au processus de développement national indépendant impulsé par le regretté Président Houari-Boumediene. Durant la période où l'Algérie avait perdu le cap du développement pour se perdre dans le dédale de la désindustrialisation au profit de l'importation, l'IAP avait failli, lui aussi, perdre sa vocation de formateur dans le secteur des hydrocarbures au service du développement national. Rappelons que l'IAP est passé, à un moment, par la case ''privatisation'' par sa transformation en entreprise privée associée à la compagnie norvégienne STATOIL, l'un des plus grands spécialistes au monde de l'off-shore. Mais, à ce moment, l'Algérie n'a pas formé le moindre spécialiste de l'off-shore. La privatisation de l'IAP avait été un fiasco. L'IAP a réintégré Sonatrach en mars 1998. En juillet 2020, le Conseil des ministres avait décidé la remise de l'IAP sous l'autorité du ministère de l'Enseignement supérieur. L'IAP relève maintenant du groupe public Sonatrach. L'Institut a récupéré tout son prestige, surtout au niveau du continent africain dont il est leader en matière de formation et de recherche dans le secteur des hydrocarbures. La preuve, en janvier 2024, l'IAP a signé, à Nouakchott (Mauritanie), un accord-cadre avec la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH), dans les domaines de la formation et du développement d'expertises. Cet accord est venu couronner les discussions ''approfondies'' entre l'IAP de Sonatrach et la Société mauritanienne. Dans ce cadre, de nombreux domaines de partenariat ont été définis, notamment relatifs au développement des connaissances techniques et professionnels au profit des ingénieurs et des employés de la Société mauritanienne, en attendant le lancement des formations durant le premier trimestre de 2024. En juin 2023, en visite de travail de trois jours dans notre pays, Djamel Aissa Al Loughani, Secrétaire général de l'Opaep a procédé à la signature d'un accord avec l'IAP dans le domaine de la formation. Il s'agissait d'intensifier la coopération en matière de formation des cadres arabes, en Algérie, dans le domaine de l'énergie. L'accord conclu permet le perfectionnement des ressources humaines dans les pays de l'Opaep. Pour les responsables de Sonatrach, cette étape était à même de permettre aux deux parties d'œuvrer ensemble à la formation des cadres des entreprises membres de l'Opaep. Cet accord était le couronnement des conférences réussies de l'IAP. Le Secrétaire général de l'Opaep a mis en avant «la longue expérience» de l'IAP en matière de formation dans le domaine des hydrocarbures.