Des étudiants sahraouis de l'université d'Agadir (sud du Maroc) ont dénoncé les procédures disciplinaires engagées par l'administration universitaire à l'encontre de leurs camarades, désormais menacés d'exclusion pour avoir réclamé l'indépendance du Sahara occidental lors d'un sit-in dans le campus, les qualifiant de mesures "répressives" et d'"atteinte directe à la liberté d'expression". Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le comité des étudiants sahraouis de l'Université d'Agadir a rejeté ces mesures "répressives" et "vindicatives", affirmant que la convocation des étudiants sahraouis devant le Conseil de discipline de l'université est une "atteinte directe au droit à la liberté d'expression et à l'engagement envers (la) cause nationale". Le comité a tenu l'administration universitaire pour "responsable de toutes les représailles que pourraient subir les étudiants", avertissant que "ces tactiques d'intimidation ne feront pas taire nos voix et n'affaibliront pas notre détermination". Des étudiants sahraouis de l'université d'Agadir risquent d'être exclus pour avoir réclamé l'indépendance du Sahara occidental et la libération des prisonniers politiques sahraouis dans les geôles marocaines, lors d'un sit-in symbolique organisé il y a quelques jours dans le campus, rapportent plusieurs médias sahraouis. La protestation a été réprimée par les forces de sécurité marocaines et l'administration universitaire a, ensuite, justifié l'ouverture de procédures disciplinaires en invoquant des "violations du règlement du campus", ajoute la même source. En effet, le doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l'Université d'Agadir a convoqué devant le conseil de discipline le groupe d'étudiants sahraouis ayant participé à ce rassemblement organisé le 19 juin en solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis, notamment ceux du groupe "Gdeim Izik" qui purgent de lourdes peines arbitraires dans les geôles de l'occupant marocain et pour avoir revendiqué l'indépendance du Sahara occidental. L'administration universitaire a menacé d'imposer des mesures disciplinaires sévères. De son côté, l'association de la jeunesse sahraouie de France a condamné "fermement", lundi, la décision "arbitraire" de la présidence de l'université d'Agadir de renvoyer un groupe d'étudiants sahraouis devant le conseil de discipline. Elle a fait part, dans ce contexte, de sa "profonde inquiétude" et de sa "vive condamnation" de la décision de la présidence de l'université d'Agadir, qualifiant cette mesure de "tentative flagrante de museler les voix libres et de restreindre les libertés étudiantes et l'engagement politique légitime au sein de l'université". Cette décision s'inscrit dans "la continuité d'une politique d'intimidation et de répression systématique menée par l'Etat marocain à l'encontre des militants sahraouis, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des établissements universitaires", a ajouté l'association. Cet épisode n'est pas un fait isolé. Il s'inscrit dans un modèle soutenu de persécution universitaire et politique contre les étudiants sahraouis. En avril dernier, le même comité avait déjà dénoncé l'ouverture de procédures disciplinaires contre trois autres étudiants sahraouis pour avoir arboré le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) lors de la commémoration du 49e anniversaire de sa proclamation.