Le groupe A3+ au Conseil de sécurité de l'ONU a accueilli favorablement, jeudi à New York, la relance du Mécanisme tripartite des pays voisins concernant la crise en Libye qui comprend l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie, réitérant son appel à un processus politique crédible sous une direction libyenne pour aboutir à des élections libres et à l'unification des institutions nationales dans ce pays. Dans une allocution lue au nom du groupe A3+ (Algérie, Somalie, Sierra Leone + Guyana), lors d'une séance du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Libye, le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama a salué "les efforts des pays voisins de la Libye et de l'Union africaine (UA) pour renforcer la stabilité et la réconciliation", se félicitant de la relance du Mécanisme tripartite des pays voisins concernant la crise en Libye. A cet effet, le groupe A3+ s'est dit dans l'attente des résultats de la prochaine réunion du Mécanisme qui se tiendra à Alger, exhortant toutes les parties à procéder dans l'immédiat à l'adoption et à l'application de la Charte de réconciliation libyenne signée à Addis-Abeba, laquelle renferme "les possibilités et éventualités préparant la voie vers une Libye unie et souveraine". Evoquant la situation politique en Libye, le groupe a salué "la réussite du second tour des élections municipales qu'il a qualifiées de "pas important pour assurer la stabilité et la démocratie dans ce pays", plaidant, à cet effet, pour "la levée immédiate de toutes les entraves dans les régions où les élections ont été suspendues, notamment dans les régions est et sud, ainsi qu'à la reprise immédiate de ce processus démocratique vital". Au volet sécuritaire, le groupe A3+ a réaffirmé son appel pressant à toutes les parties pour le maintien et le respect du cessez-le-feu et des dispositions sécuritaires, soulignant "l'impératif de désarmer tous les groupes armés en dehors du cadre de l'Etat comme condition préalable pour assurer la sécurité civile en Libye". Il a, dans ce sens, encouragé la Commission militaire conjointe 5+5 à poursuivre son adhésion et à renforcer la coordination pour le maintien de l'accord de cessez-le-feu, soulignant que ces efforts sont susceptibles de contribuer dans une large mesure à unifier les institutions nationales en Libye. Le groupe a estimé que la solution politique en Libye "demeurera hors de portée tant que les forces étrangères continuent d'utiliser ce pays comme un terrain de conflits par procuration et à s'ingérer dans le processus politique national", exprimant son soutien au communiqué issu de la réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), tenue le 24 juillet appelant au retrait immédiat et inconditionnel de toutes les forces étrangères de ce pays. M. Bendjama a exprimé la grande préoccupation du groupe A3+ quant "à l'exacerbation de la crise économique en Libye et la hausse des moyennes d'inflation dues essentiellement à l'absence d'un budget unifié et aux politiques économiques et financières disparates", ajoutant que le groupe approuve le plan de la Libye pour le lancement d'offres et d'appels d'offres internationaux dans le domaine pétrolier. Il a insisté, dans ce sens, sur "l'importance de la transparence et de s'assurer que ces projets visent à servir uniquement l'intérêt du peuple libyen". Enfin, le groupe A3+ a souligné que "le peuple libyen n'en veut plus des promesses qui ne se réalisent jamais, partagé entre l'espoir de construire un Etat démocratique et la dure réalité marquée par la poursuite des scissions". A ce propos, le groupe A3+ a exhorté le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités historiques et à soutenir les Libyens par tous les moyens possibles pour définir les contours d'un avenir meilleur pour leur pays".