Plus de 340 personnes ont péri et des centaines d'autres restent manquantes après un tsunami et l'éruption d'un volcan survenus ces derniers jours en Indonésie, archipel situé sur la "ceinture de feu" de l'océan Pacifique où les catastrophes sismiques et volcaniques sont très fréquentes. Le dernier bilan officiel du tsunami déclenché par un séisme de magnitude 7.7 survenu lundi soir au large de Sumatra (ouest) a grimpé jeudi à 311 morts et quelque 400 disparus. Ce chiffre pourrait augmenter davantage, les chances de retrouver des survivants étant minimes, ont indiqué des sources concordantes. "Le bilan devrait s'alourdir dans les prochains jours", selon Dave Jenkins, le fondateur de SurfAid, une ONG de surfeurs expliquant qu'"il y a beaucoup plus de destructions et de victimes". Les quelque 400 disparus "peuvent avoir trouvé refuge dans les collines mais ils peuvent aussi être ensevelis ou avoir été emportés par les flots", a estimé, de son côté, Ade Edward, un responsable des secours. En revanche, des corps continuaient jeudi à être découverts sur les plages et les côtes des îles Mentawaï, au large de Sumatra, mais les opérations de secours sont entravées par l'isolement de ces îles, difficiles d'accès et privées de communications, déplorent les services de secours. Plusieurs villages, notamment sur l'île de Pagai du Sud, ont été dévastés par des vagues de plus de trois mètres de haut qui ont pénétré jusqu'à 600 mètres à l'intérieur des terres. Il s'agit du second tsunami meurtrier en Indonésie après celui de décembre 2004 qui avait fait au moins 220.000 morts dans plusieurs pays asiatiques et contraint les autorités à installer un système "sophistiqué et coûteux" d'alerte au tsunami. Cependant, ce système d'alerte n'est pas disponible dans les Mentawaï, où de nombreux villages n'ont pas d'électricité, selon les autorités. Malgré toutes ces difficultés, les autorités indonésiennes s'efforcent d'acheminer les aides vers les zones les plus affectées des Mentawaï et de prodiguer les soins nécessaires aux sinistrés souffrant essentiellement de plaies provoquées par les vagues. Préoccupés par cette situation, les Etats-Unis et plusieurs pays d'Asie ont proposé leur aide aux autorités indonésiennes mais le ministre indonésien des Affaires étrangères, Marty Natalegawa, a assuré que l'Indonésie "n'a pas besoin d'assistance internationale, pour le moment". Vingt-quatre heures à peine après cette catastrophe, l'archipel considéré comme la première zone volcanique au monde avec environ 130 volcans actifs, a enregistré une éruption volcanique sur l'île de Java autour du volcan Merapi, surnommé "la montagne de feu" en javanais. Selon un bilan officiel, au moins 32 personnes sont mortes, dont Mbah Marijan, "le gardien spirituel" du Merapi, après les nuages de cendres et les nuées ardentes, qui se sont élevées à 1,5 km de haut. Au total, plus d'un million de personnes vivent quotidiennement sous la menace d'une explosion du dôme de lave du Merapi, des nuées ardentes et des lahars (coulées de boues). L'Indonésie est située sur la "ceinture de feu" de l'océan Pacifique, où la rencontre de plaques continentales provoque une forte activité volcanique et de fréquents tremblements de terre souvent de très forte intensité.