Il manque une chose cependant, l'absence d'une vision globale de développement de la wilaya et de modernisation de la ville de Batna. Comme relaté dans notre édition d'hier, en plus du secteur de l'hydraulique qui s'est taillé la part du lion dans le cadre du plan quinquennal 2010/2014, pour servir de locomotive à l'agriculture, la part de la wilaya de Batna qui s'élève à 232 milliards de dinars, touche l'ensemble des secteurs ou presque. A commencer par celui de l'habitat, où la wilaya bénéficie d'un programme de 24 000 logements supplémentaires, partagés entre les logements de type social, rural et LSP. Ces programmes s'ajoutent aux 40 000 unités dont a bénéficié la wilaya durant le quinquennat précèdent, lesquels n'ont pas été achevés. En réalité, plusieurs programmes contiennent des « reste à réaliser », à cause des projets qui ont connu des retards. Des retards sur lesquels le wali a marqué un arrêt pour reconnaître « les manquements et les insuffisances », selon ses mots, et tenter de les justifier d'une manière peu convaincante. De l'argent aussi a été versé dans les chapitres de l'aménagement et l'amélioration urbaine dont ont besoin les grands ensembles urbains, notamment la ville de Batna. Ces ensembles devront bénéficier donc d'un léger mieux en ce qui touche à l'AEP qui devra passer de 170 à 180 litres/habitant, l'adduction de 23 communes au réseau d'AEP qui fera passer le taux de raccordement à 98%. L'assainissement devra s'améliorer aussi grâce à la création de 2 nouvelles stations d'épuration (STEP). Les routes connaîtront aussi une amélioration avec le financement de travaux de dédoublement et de renforcement des routes nationales et wilayales, la construction d'ouvrage d'art dans les points de congestion et l'évitement de la ville de Batna. L'éducation aura sa part avec la réalisation de dizaines d'établissements scolaires, tous paliers confondus, alors que l'enseignement supérieur bénéficie de 8000 places pédagogiques et 4000 lits en plus de 150 logements de fonction destinés aux enseignants. Pour la santé qui bénéficie de 1,67 MDA, il est prévu la construction d'une maternité à Barika, un hôpital à T'kout, et une polyclinique à Ghassira, entre autres. Le secteur de la jeunesse et des sports qui a consommé toute l'enveloppe dont il a bénéficié auparavant, se taille aussi une bonne part pour réaliser des infrastructures importantes, notamment un centre hippique et un centre de regroupement pour les équipes nationales. En attendant la culture, le secteur continue à parachever son tissu infrastructurel et se paye même le luxe de couvrir le théâtre de verdure de Kechida, non réceptionné à ce jour, et la modernisation de deux salles de cinéma. Il est prévu aussi la réalisation d'un centre d'orfèvrerie, de nouveaux marchés couverts à Batna et un marché régional de gros, un centre pour les personnes âgées en attendant que l'APW décide des priorités en matière de raccordement en électricité et gaz. Selon le wali qui a présenté lundi les montants et les projets prévus dans ce plan, 80% des chantiers prévus pour 2010 ont été lancés. Ceci dit, le grand absent est l'emploi. Abdelkader Bouazgui n'a pas sifflé un mot sur le secteur, on ne sait si c'est par omission ou parce que aucun sou n'a été octroyé pour la création de postes de travail. Devant le montant considérable octroyé à la wilaya pour son développement, le citoyen ne peut que se réjouir, lui qu'on a voulu à travers la conférence de lundi informer et inviter à jouer son rôle de surveillance. Il manque une chose cependant, l'absence d'une vision globale de développement de la wilaya et de modernisation de la ville de Batna. L'exécutif et les entreprises de réalisation ne pouvant pas à eux seuls assumer convenablement la tâche, l'apport de l'université serait profitable. Par Nouri Nesrouche
