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Les producteurs de semi-remorques au bord de la faillite
Publié dans Batna Info le 29 - 07 - 2011

Licenciements, production en baisse, stocks qui s'accumulent... Les fabricants nationaux de semi-remorques lancent un SOS. Leur activité est aujourd'hui sérieusement menacée par l'imposition de la taxe sur les véhicules neufs. Ils accusent le lobby des importateurs.
«Lorsque j'ai décidé d'investir dans mon pays, je ne pensais pas qu'un jour, les lois me mèneraient au bord de la faillite.» Ali Ibecheninène, gérant de l'entreprise Toufik Trailer, dans la zone industrielle de Batna, spécialisée dans la fabrication de semi- remorques, est démoralisé. «Je voulais servir l'industrie de mon pays et je me retrouve aujourd'hui obligé de licencier les employés. Je me suis engagé dans cette industrie lorsque le président Bouteflika a appelé à bannir l'économie de bazar, lors de son premier discours en 1999. J'ai alors décidé d'arrêter l'importation de prêt-à-porter. Les années de terrorisme ne m'en ont pas dissuadé. Mais aujourd'hui, franchement, je regrette d'avoir investi...» Comme lui, ils sont plusieurs à l'échelle nationale à se dire «ruinés». En cause : une «mauvaise interprétation de la loi de finances complémentaire 2010».
L'article 13, obligeant les importateurs de véhicules neufs à payer une taxe, est aussi appliqué aux constructeurs et aux fabricants locaux depuis janvier dernier, et avec effet rétroactif sur plusieurs mois. «A notre grande surprise, l'administration des impôts nous a demandé de payer cette taxe qui fragilise sérieusement le bon fonctionnement de notre activité, alors que nous commencions à peine à satisfaire la demande locale !», explique Hadj Ali. «La loi est pourtant claire et d'ailleurs l'entreprise nationale de véhicules industriels, la SNVI, est exonérée de cette taxe», renchérit Riyad Djennadi de l'entreprise DPR Axxam, implantée à Béjaïa. «Cette taxe de 500 000DA nous a conduits à revoir notre production à la baisse, faute de commandes», relève le patron de Toufik Trailer. «Soit le ministère change d'avis et nous poursuivons notre activité, soit nous fermons définitivement. Car nous sommes dos au mur : nous avons engagé tous nos biens dans ces machines. Il s'agit d'un lourd investissement, qui inclut la formation dont celle d'ingénieurs.»
Employés licenciés
Plus grave : des milliers d'emplois sont menacés. «Quelque 4000 travailleurs sont inquiets pour leur avenir», affirment les différents gérants que nous avons rencontrés. «Rien qu'à Batna, on compte 1300 ouvriers. Nous sommes dans une impasse. Il est impossible pour nous de poursuivre notre activité dans la situation actuelle», témoigne le gérant de Tirsam, Samir Maâla, spécialisé également dans la production des remorques à Batna. A l'usine, certains employés pensent déjà à chercher un autre emploi même si leur salaire leur est encore versé de manière régulière. La cadence de travail, de 24 heures sur 24 pendant des années, a été revue à la baisse elle aussi. «Je ne peux plus assurer toutes les charges. Dans mon entreprise, 350 emplois sont menacés. Cent travailleurs ont déjà été renvoyés et ce n'est sans doute pas fini», affirme Ali Ibecheninène, responsable également à Toufik Trailer. «Nous sommes en train de fabriquer alors que les ventes ont été réduites de moitié», enchaîne Samir Maâla.
Chez Axxam, Riyad Djennadi estime que les ventes ont baissé de 40%. Ali Ibecheninène ne comprend toujours pas comment des fabricants locaux, «qui ont combattu le chômage dans ces régions de l'intérieur du pays en créant des milliers d'emplois» sont désormais traités comme des importateurs ou des concessionnaires. «Nous avions des ambitions pour faire progresser la production nationale. J'avais même le projet de mettre sur le marché algérien un camion 100% algérien en 2014. Mais ils nous ont découragés... Bizarrement, nous avons été sommés de payer cette taxe après la visite du ministre tunisien de l'Industrie en Algérie, relève Ali Ibecheninène. Or, un de nos concurrents les plus sérieux est un concessionnaire tunisien, qui a perdu des parts importantes du marché algérien avant de baisser ses tarifs et de travailler avec les Chinois.»
Abattus
«On ne peut s'empêcher de se poser des questions. D'autant que ce concessionnaire a bénéficié de mesures d'encouragement destinées aux exportateurs tunisiens. Résultat : le prix de revient des remorques tunisiennes est inférieur à celui des remorques produites localement !», précisent les gérants. «De plus, quiconque achète une remorque chez le concessionnaire tunisien ne paie pas de taxe douanière. Car via les frontières terrestres, je défie n'importe qui de payer un seul dinar aux frontières !», s'insurge Samir Maâla. Ali Ibecheninène s'interroge par ailleurs : «Comment expliquer que le produit final est soumis à une taxe douanière de 3% alors que nous, fabricants locaux, sommes obligés, en plus de la TVA à 17 %, de verser 30% de droits de douanes pour certaines parties de la remorque et la matière première ? Nous sommes tout simplement abattus.
Dans le passé, nous n'avions pas de stock. Toute notre production était immédiatement écoulée sur le marché. Aujourd'hui, nos hangars sont pleins à craquer.» Riyad Djennadi dresse le même constat et parle d'une centaine de remorques stockées. Pour tous ces fabricants nationaux, derrière cette décision se cache le lobby des importateurs. Ils affirment ainsi que les statistiques dont ils disposent depuis 2008, jour de la mise sur le marché des semi-remorques nationales, montrent qu'ils gênent sérieusement les importateurs. Sinon, comment expliquer les incohérences de cette politique ? «Un camion semi-remorque importé de 9 millions de dinars est taxé à seulement 340 000 DA, alors qu'un semi-remorque de 1,53 million de dinars produit localement est taxé à 500 000 DA ! C'est clair, tout est fait pour nous pousser à importer...»
Des SOS sans réponse :
Les producteurs nationaux de semi-remorques ont saisi les décideurs par courrier : le président de la République et le Premier ministre les ont orientés vers le ministère des Finances qui, à son tour, les a invités à prendre contact avec le Conseil national d'investissement. Le ministère de l'Industrie, du Commerce, la direction des Impôts et l'Agence nationale du développement et de l'investissement ont été interpellés depuis janvier dernier. Pour eux, les entrepreneurs sont des assembleurs et non des fabricants locaux. «Nous sommes prêts à recevoir à l'improviste des équipes qui vérifieront notre production», promet Ali Ibecheninène.
L'usine Toufik Trailer a été d'ailleurs visitée par plusieurs ministres qui ont encouragé et félicité son gérant. «Je reste une fierté pour la wilaya de Batna, mais malheureusement, iI n'y a plus de relation de confiance entre l'Etat et l'investisseur».«Nous avons acquis un savoir-faire, des machines industrielles de haute technologie et notre usine est traversée par la ligne ferroviaire venue du complexe El Hadjar de Annaba qui nous livre le métal, énumère un responsable de l'usine. C'est dommage de laisser tomber un tel capital.»
«Notre matière première est à plus de 70% algérienne, et notre main-d'œuvre est algérienne», lance encore Samir Maâla. «Même si je suis un assembleur, je reste tout de même Algérien et je dois être privilégié par rapport au Tunisien ou Chinois. A 40% d'intégration, on considère qu'il est déjà un producteur !», explique Abdelkader Toumi, président de la Chambre de commerce de Batna. Dans une réponse à El Watan Week-end, le ministère de l'Industrie explique s'être engagé à trouver des solutions et que seule une disposition législative pourrait lever cette contrainte. En revanche, tous nos efforts pour joindre le directeur général des impôts sont restés vains. Les questions envoyées au ministère des Finances sont également restées sans réponse. «La loi est claire et appliquée à tout le monde. Les fabricants locaux de remorques sont orientés vers le Conseil national d'investissement», nous a-t-on dit.


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