Fait remarquable cette année, la production nationale de semi-remorques a occupé de larges espaces de l'exposition à l'exemple de l'entreprise Tirsam. Ce segment compte quatre producteurs locaux qui tentent de se placer sur le marché national, très convoité par la concurrence des produits importés. “Non, nous n'avons pas peur de la concurrence car nos produits sont de bonne qualité technique et de normes internationales très adaptées”, nous dit le directeur général de Tirsam, qui s'était déplacé spécialement au Salon pour défendre sa marque, sa société et ses produits. Par contre, ce qui nous inquiète, nous dit-il, c'est l'environnement pas toujours encourageant pour la production nationale, notamment au plan fiscal et douanier. «Pour des raisons que nous ne comprenons pas et malgré nos protestations et démarches effectuées auprès des instances concernées, on continue à nous appliquer des taxes au même titre que les importateurs et distributeurs, déclare-t-il Maala Samir, qui se dit désenchanté par cet obstacle majeur à la réalisation de l'équilibre de gestion et à la survie même de l'entreprise.Après l'euphorie des premières années et le démarrage en grande pompe, avec l'orgueil de se mesurer aux grands constructeurs en investissant dans un créneau technologique d'avenir, en voilà déjà le retour de manivelle qui risque d'emporter la jeune entreprise née seulement il y a cinq ans et ses belles rêveries et ceci par la “seule faute et maladresse” du gouvernement et la “mauvaise visibilité et appréciation” des ministères concernés dont ceux des finances et bien sûr l'industrie qui n'arrive pas à défendre les producteurs, selon ses termes. La situation paraît grave et même dramatique : le responsable de Tirsam, qui ne cache pas son amertume, dit que “si rien n'est fait pour lever cette taxe pénalisante, les producteurs seront contraints de baisser rideau et de mettre dehors les travailleurs”. Il explique : cette taxe est doublement pénalisante pour les producteurs. D'abord, elle n'a pas lieu d'être car initialement elle est destinée aux importateurs, dans le but de protéger la production nationale. Par un jeu dont seuls ceux qui interprètent les textes ont le secret, son application est inversée pour être appliquée à ceux supposés être protégés. “Allez comprendre quelque chose !” se demande-t-il. Des doléances ont été faites et refaites, mais toujours le silence. Deuxième argument avancé, cette taxe est disproportionnée et encourage plus les importateurs que les producteurs par le fait qu'elle constitue un tiers du prix de l'unité de remorque fabriquée localement (150 millions de centimes), alors que l'importateur la vend avec le semi-remorque au complet avec la tête, ce qui lui permet d'être dans ses comptes à un prix dépassant le milliard de centimes. “Si nous sommes ici en force, ce n'est pas pour faire la promotion, mais pour vendre et liquider notre stock afin de pouvoir payer nos travailleurs et faire face à nos obligations de crédits. Nous avons diminué les prix exprès pour parer au plus pressé. Nous aurions aimé être autrement !” lance enfin ce pionnier de la production nationale privée pour qu'elle ne meure pas et qu'elle soit sauvée à temps et pour encourager véritablement la production nationale et non pas la tuer alors qu'elle vient à peine de naître. En mai 2007, Tirsam a commencé son activité dans le secteur de la fabrication de semi-remorques. Elle comptait 70 employés. À peine trois ans passés,Tirsam, fabriquant et distributeur, devient leader national, avec une production annuelle de 3000 semi-remorques (tous types confondus), soit 250 unités par mois. “Aujourd'hui, l'entreprise a beaucoup grandi, elle emploie plus de 800 employés. Figurez-vous, la remorque Tirsam est la plus vendue en Algérie, selon son DG. SmaIl BOUDECHICHE