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El Khabar s'est rendu au Nord du Mali et fait état des dégâts dûs à la guerre
L'Azawad fait de l'appellation « Nord Mali » un tabou
Publié dans El Khabar le 16 - 04 - 2012

Le drapeau Azawad a été brandi dans chaque coin des territoires Nord Maliens libérées et le drapeau du Mali ont été descendus. Le mot liberté a été écrit sur chaque muraille des tribus entre les frontières algériennes et la ville de Kidal. Les combattants Azawad maitrisent l'ensemble de leur territoire. Il est devenu « pêché » en Azawad de prononcer le terme « Nord Mali ». Les combattants conseillent à tous leurs visiteurs de prononcer le terme « Etat Azawad » au lieu Nord Mali. L'accès au Mali n'est plus facile comme il l'était avant et sans autorisation des « nouveaux gouvernants ». Dorénavant c'est les combattants Azawad qui maitrisent la plupart des régions du Nord Malien. Le Mouvement National de Libération de l'Azawad a veillé à ce que le drapeau de l'Etat Azawad soit levé dès l'accès à leur territoire, signifiant l'indépendance de leur Etat. Les combattants Azawad assurent les patrouilles de surveillance et de contrôle des personnes qui arrivent à la région. C'est la nouvelle loi à laquelle toute personne désirant accéder à ce territoire doit respecter. Une loi qui a fait du terme « Nord Malien » tabou.
« El Khabar » a choisi de joindre le Nord malien en passant par Tinzaouatine, à l'extrême sud de Tamanrasset, après avoir eu l'accord du Mouvement national de libération de l'Azawad. Tinzaouatine, qui a le statut de daïra dans la classification administrative, est un point perdu dans le sud algérien. Un coin qui n'a aucun lien ni de près ni de loin avec la notion du développement. Pour éclairer l'image, il suffit de savoir que pour y arriver, on est obligé de rouler en voiture pendant près de 15 heures sur une trajectoire de 600km de route, dont seulement 100km est goudronnée, alors que la distance qui reste est sous forme de Sahara, des rivières et des monts que l'on ne peut traverser qu'en voitures à quatre roues motrices. Il est quasiment impossible de trouver un moyen de transport pour joindre la région de Tinzaouatine, le seul moyen pour y arriver c'est de louer une course avec 5 ou 6 autres passagers, dont chacun paie la somme de 2500DA. La seule solution que l'on avait pour y arriver rapidement était de louer un transporteur à 15000DA. Ce qui est le cas pour les habitants de cette région, en cas d'urgence médicale. Tinzaouatine se situe entre le Mali et l'Algérie, à un point où l'on ne peut distinguer où on est, en Algérie ou au Mali. Quoique les événements se soient déroulés trop vite, sur l'autre rive, toutefois, cela n'a pas empêché les habitants de cette ville de mener leur vie le plus normalement du monde. Par ailleurs, on peut constater des patrouilles de l'Armée Nationale et Populaire, chargées de la protection des frontières mener des missions de prospection. On peut, également, constater des avions de chasse algériennes sortir en mission de surveillance sur la bande frontalières avec ce pays. Les services de sécurité ont, également, intensifié leurs mouvements au courant des dernières semaines. Les citoyens maliens sont notamment soumis à des mesures de sécurité et à une fouille minutieuse à leur accès en Algérie. Les mêmes services suivent les mouvements suspects de certains maliens qui ont accédé en Algérie et distribuent des tracts appelant à soutenir l'indépendance de l'Azawad. A 22 mètres seulement de la ville de Tinzaouatine, on peut constater les traces d'une bataille qui s'est déroulée entre les combattants Azawad et l'Armée Malienne, notamment, sur des bâtiments officiels algériens. Des habitants de la région de Tinzaouatine ont raconté à El Khabar que le bâtiment des gardes frontières a été touché par des balles. Ils nous ont également raconté qu'une bataille cruciale s'est déroulée près de cette région entre les combattants du MNLA et les derniers bataillons de l'Armée Malienne. A ce propos, cheikh El Aid que nous avons rencontré nous a révélé que les habitants de Tinzaouatine se sont refugiés dans leurs maisons pendant plusieurs heures. « …on a commencé à entendre les coups de feu à partir de 04 :00h et les accrochages ont continué jusqu'à 18h », nous a révélé la même personne. Sur l'autre côté des frontières, le drapeau de l'Azawad a été scandé sur un bâtiment utilisé auparavant par l'Armée Malienne comme poste de surveillance, que les combattants Azawad ont transformé en un département central de coordination. C'est dans ce bâtiment que les nouvelles autorités Azawad reçoivent et accueillent les refugiés qui arrivent quotidiennement de Oued Tinzaouatine et dressent leurs tentes, attendant que les aides leur arrivent de l'Algérie. le centre joue également le rôle de coordination avec les autres Etats Majors du MNLA et avec le secrétariat politique dont les membres sont répartis entre Kidal et Gao et Tombouctou.
Les Azawad rejettent le terme « Nord Mali » et tout lien avec Al-Qaida
En dépit du fait qu'il ait eu un précédent accord entre différents Etats Majors du secrétariat politique du MNLA, pour libérer les régions du Nord du Mali, il aurait toutefois fallu plus de deux jours de négociations et de discussions entre ces Etats Majors pour structurer les milices qui se chargent de la surveillance et la sécurité des frontières de l'Azawad. On a appris durant les jours que nous avions passés avec les combattants du MNLA que ces milices suivent un régime militaire très strict étant donné qu'elles se considèrent toujours en guerre. On a, également, su que le MNLA suit de près avec une grande attention ce qui se diffuse par les médias algériens et internationaux. Ces combattants n'ont pas aimé ce qui a été rapporté par certains médias faisant lien entre le MNLA et les organisations terroristes. À chaque instant que nous avions passé avec les combattants du MNLA, ces derniers n'arrêtaient pas de nous confirmer qu'ils n'étaient pas des terroristes et qu'ils n'ont aucun lien avec Al-Qaida et/ou avec « l'Unicité et Djihad » qui retient les diplomates algériens enlevés à Gao, prévu devenir la capitale de l'Azawad. Ces derniers font également de leur mieux pour garder une bonne relation avec leur voisin du Nord l'Algérie. Nous nous sommes rendus au poste de coordination à Tinzaouatine dans l'autre côté de Tinzaouatine. Nous avions été soumis à une fouille minutieuse et à un interrogatoire. En dirai que c'était un procès. On nous interrogeait sur tout ce qui a été écrit dans la presse et rapporté par les médias algériens. Parmi les responsables de ce poste, un élément qui suivait les moindres détails de ce qui a été rapporté par la presse algérienne. Ce dernier m'a adressé la parole et m'a dit : « vous écrivez dans vos journaux que nous encourageons l'accès des drogues et que nous sommes les alliés d'Al-Qaida…pourquoi écrivez vous çà sur nous ? J'ai été obligé de supporter cet homme pendant longtemps avant l'arrivée d'Aissa Ag Doudou, un des commandants militaires du MNLA, accompagné par un deuxième militaire dont la langue était proche du dialecte Libyen. J'ai compris alors que c'était un des Touaregs de retour de Libye après la chute du régime Kadhafi. Aissa Ag Doudou est l'un des combattants imminents dans le Nord Malien. J'ai appris par la suite qu'il fut le chauffeur personnel et l'homme de confiance d'Ibrahim Bahanga, chef des escadrilles rebelles décédé l'été passé dans un accident de la circulation. Un autre commandant était en contact avec Bilal Ag Cherif, le secrétaire général du MNLA pour se renseigner sur nous. C'est là que Aissa Ag Doudou nous transmis les conditions du MNLA. Il nous a dit de rapporté ce que nous voyons, sans mensonge ni diffamation et que nous avions la liberté de poser n'importe quelle questions que nous voulions aussi « embarrassantes » soient-elles. Après une journée de négociation avec ce responsable politique du MNLA, nous sommes parvenus à un accord définitif. Ce responsable nous a révélé : « il y a des questions que vous allez voir et sur lesquelles vous avez la liberté d'écrire ce que vous voulez, alors que vous allez voir des choses sur lesquelles vous n'allez écrire que le moment venu. Le lendemain matin, El Khabar s'est rendu au camp d' « Achebreche » aux limites de la ville de Boughassa et la ville d'Abeibara proches de Kidal.
Destruction massive et effacement des symboles du Mali
Le moment venu, une voiture 4x4 avec deux hommes à bord s'est rapprochée de nous. Le chauffeur s'est présenté sous le nom de Moussa Ahmed. Il maitrise à peine la langue arabe et porte des lunettes solaires. Moussa s'adressait à ses compagnons en Targui. En descendant de la voiture qu'il conduisait, nous avons vu qu'il était d'une grande taille et qu'il était armé d'une Kalachnikov. Nous avions monté à bord de cette voiture de marque « Station » et nous nous déplacions vers une destination inconnue et à laquelle nous avions mis beaucoup de temps et où campaient les forces du MNLA. C'est là que nous avions commencé à constater les traces de la guerre que le MNLA a menée contre l'armée malienne. Nous nous sommes aperçus d'un bâtiment utilisé par l'Armée malienne comme poste de garde détruit en entier. Les combattants du MNLA ont scandé partout les drapeaux de leur Etat, en signe d'indépendance du Mali. Près d'un bâtiment qu'ils utilisent comme centre
Près d'un bâtiment qu'ils ont transformé en poste de garde, les combattants du MNLA ont laissé un véhicule militaire en panne et criblé de balle. Un deuxième char entièrement démoli était stationné derrière le même bâtiment. On a également aperçu les taches de sang à l'intérieur de deux casemates que les soldats maliens ont creusé près de ce poste. Ce qui reflète l'ampleur des batailles qui ont eu lieu dans la région.
Suite à notre rencontre avec la plupart des commandants du MNLA et après que nous avions observé l'arsenal militaire que possèdent les combattants Azawad, Aissa Akli, le commandant militaire du MNLA dans la région d'Achebreche nous a proposé de nous rendre à ce village et constater l'ampleur des dégâts et de la destruction dues à la guerre. Aissa Akli se considère porteur de message de la libération de l'Azawad. Il a plusieurs hommes sous son autorité et possède un arsenal d'armes. Il n'arrêtait pas de me dire que feu Ibrahim Bahanga lui a laissé un testament dans lequel il lui conseillait de faire du bien à cette région et à prendre en charge ses habitants. Toutefois, la guerre a tout détruit et la région est désertée de ses habitants. Le commandant militaire compte entretenir des relations excellentes avec l'Algérie pour redonner vie à cette région après la fin de la guerre de libération. Les combattants considèrent la libération des territoires Azawad, une fatalité et une question irrévocable. Pour cette raison, ils n'arrêtent pas d'exprimer la conception des bonnes relations qu'entretiendra leur nouvel Etat avec les pays voisins.


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