Des jeunes cadres, toujours chômeurs, nous ont rendus visite hier à notre bureau pour évoquer, une fois encore, un problème qui dure depuis…neuf ans. Rien que ça ! Ces jeunes, dont des filles, continuent malgré eux de nourrir l'espoir, bien que 9 ans représentent quand même une tranche de vie passée à attendre. Voici leur histoire : en 1999, des jeunes cadres chômeurs venaient de bénéficier de petits lopins de terre dans le cadre du programme de mise en valeur des terres par la concession. Ils devaient exploiter quelques hectares inclus dans le périmètre Guerbès-Zaïtria. Ils étaient 80 au départ, mais les lenteurs bureaucratiques ont fini par en décourager la majorité. En 2004, ils n'étaient que 17, les autres ont perdu patience et confiance. En 2005, il n'en restait que…6, et ce n'est pas tout, car la galère des jeunes continue. On était alors venu les informer qu'il ne restait que 30 ha à se partager. Par solidarité, les jeunes ont préféré procéder au tirage au sort. Six d'entre eux se sont vu attribuer 5 ha chacun. Les autres devaient attendre d'autres opportunités. Depuis, les jeunes ne cessent d'attendre que les responsables du programme daignent enfin accomplir les opérations de décapage pour leur permettre d'exploiter leurs lopins. Rien ne sera fait, puis au mois d'avril, le périmètre est subitement mis en veilleuse par les pouvoirs locaux, lesquels ont préféré ouvrir une enquête sur certains dépassements relevés dans la gestion de l'ensemble des concessions. Nos jeunes se sont alors retrouvés pris en otage, et voient leurs rêves, une fois encore, brisés. Aujourd'hui, ils reviennent à la charge car, disent-ils, ils croient en la chance et en la volonté de travailler. Que demandent-ils ? Les six concessionnaires déclarent pour leur part : « Nous voulons juste que les services compétents lèvent le blocage car nous avons trop patienté, et nous ne voulons pas que les agissements de certains et les dépassements des autres nous lèsent. Nous n'y sommes pour rien dans cette affaire. Pour les autres jeunes, nous demandons aux responsables du périmètre de tenir la promesse qui leur a été faite, et qu'on daigne enfin leur accorder des concessions ». C'est tout…mais c'est tellement beaucoup pour des jeunes qui ont perdu 9 ans à ne rien faire. Allo…y a-t-il quelqu'un pour les entendre ?
