L'association culturelle Tighilt du village Lemsella, dans la commune d'Illoula, à l'extrême sud-est de Tizi Ouzou, s'est encore une fois illustrée en réussissant, le week-end dernier, l'organisation de la deuxième édition de la Fête de la figue. C'est un petit village de 450 h qui a été le point d'attraction de toute la région l'espace de trois jours, en présentant un riche programme d'expositions, de conférences et de manifestations artistiques. La devise de ce rendez-vous a été résumée dans une banderole accrochée sur la place du village : « Le figuier, témoin de notre identité ». Sur les 7,6 millions de figuiers que compte l'Algérie, 6 millions se trouvent dans les deux wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa. L'Algérie est le 7e producteur mondial de figues, avec 60 000 t par an, derrière la Turquie (280 000 t), l'Egypte (180 000 t) et le Maroc (67 000 t). Face aux stands où sont exposées les différentes espèces de figues, des tableaux expliquent les caractéristiques et les vertus de ce fruit. L'on peut lire aussi des citations puisées dans le patrimoine littéraire, comme ces mots de Mouloud Feraoun : « Les figues fraîches et les raisins, nous savons les manger. Nous les mangeons par amitié pour nos figuiers et nos treilles. Et si les gens de la ville qui achètent nos fruits pouvaient comprendre, ils en seraient jaloux. Mais ils ne comprendront jamais. » Très énergétique, riche en vitamines et en éléments minéraux, la figue a des propriétés laxatives et diurétiques, annoncent les tableaux affichés dans l'exposition. L'on explique aussi que le figuier, arbre rustique, tolérant la sécheresse, ne demande pas un traitement particulier contre les maladies. Des arrosages copieux améliorent, cependant, la production en quantité et en qualité. La mise à fruit intervient à partir de la 3e année avec un rendement de 5 t/ ha en terrain sec. Le rendement atteint les 20 t/ ha en terrain irrigué et à l'âge de 6 ans. En Kabylie, l'on dénombre au moins huit espèces de figues : Ajanjar, Taghanimt, Taghlith, Taberkant, Tachebhant, Taâmrawith, Tigsemt… Dans ce relief montagneux, l'arboriculture s'est imposée, avec l'élevage, dans l'activité des villageois. 75 % du territoire de la daïra de Bouzeguène sont montagneux, 25 % sont des collines, et 0% de plaines. La commune d'Illoula compte 13 000 habitants, sur une superficie totale de 5 000 ha. La superficie agricole totale est de 3 229 ha, dont 1 146 ha de superficie agricole utile. Plus de la moitié sont des terres nues. Les plantations arboricoles représentent 553 ha, dont 311 ha d'oliveraies, 170 ha de figueraies, le reste réparti entre cerisiers et autres. Le bilan d'activité du secteur agricole, présenté par la subdivision de Bouzeguène, est très modeste. Le programme du FNDRA n'a concerné que 10 ha dans la daïra, au chapitre arboriculture, dont 3,7 ha dans la commune d'Illoula. Le nombre d'exploitants ayant adhéré à ce programme est de 208 dans la daïra, et 64 à Illoula. 46 millions de dinars ont été affectés dans la zone dans le cadre de ce programme de développement agricole, mais l'on ignore le taux de consommation du budget. Le plus grand travail de rapprochement et d'explication en direction des larges franges de la population intéressées par l'activité agricole reste encore à entreprendre.