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Folio-José Lezama Lima : « Qui a peur de Paradiso ? »
Publié dans El Watan le 28 - 09 - 2008

Arrêté, menotté et traîné par les policiers cubains en cet après-midi du 6 avril 1966, José Lezama Lima(1) lance à l'adresse de qui veut l'entendre : « Une révolution qui a peur d'un roman est une révolution qui a échoué ! »
Comme une traînée de poudre, les paroles de l'écrivain emprisonné pour avoir publié un roman intitulé Paradiso font le tour de La Havane et arrivent bien-sûr au dictateur Fidel Castro. Ce dernier ordonna sa libération sur le champ, mais les quelques exemplaires de Paradiso, diffusés le matin de ce 6 avril 1966, sont saisis de toutes les librairies de La Havane. Un mois plus tard, le président cubain ordonna l'impression et la diffusion de 3000 exemplaires du roman qualifié désormais de « subversif et réactionnaire ». Cependant, seuls quelques rares Havanais ont pu acheter le livre en question. Il fallait s'y attendre. Fidel Castro a ordonné, en secret, à sa milice de saisir, illico presto, les quelques exemplaires de « l'édition officielle » de Paradiso.
Edité une année plus tard à Barcelone, le roman de José Lezama Lima est qualifié par les critiques et les journalistes de « roman du siècle », mais la machine commerciale grince. Seuls quelque 3000 exemplaires ont été vendus. C'est que Paradiso est un livre qui avoisine les mille pages. Roman difficile et d'une incroyable érudition, il n'est guère fait pour être un best-seller littéraire. Philosophe et grand érudit, José Lezama Lima y a mis toute son immense culture universelle. On trouve dans Paradiso, par exemple, des images littéraires telles que : « Comme un trapéziste algérien (2) », « dextérité d'un serveur laotien » ou encore « éclair des jambes d'un Ethiophien ». La narration de J. L. Lima (qui n'utilise jamais les renvois ou les annotations) n'est pas faite pour le large public, cependant, les connaisseurs y trouveront entre ses mailles enchevêtrées une immense érudition. On dirait que J. L. Lima a lu tous les livres du monde, qu'il a brassé toutes les cultures des peuples, de l'antiquité à nos jours.
Et pourtant, l'écrivain ne raconte que l'histoire d'une famille cubaine, depuis les premiers conquistadors jusqu'à la chute de Batista. Mais aucune phrase sur « la révolution cubaine ». Dans le roman, « la vie du peuple » paraît bien meilleure que sous « la botte de Fidel Castro ». C'est ça qui a piqué le dictateur. Paradiso est toujours interdit à Cuba, mais la situation politique, économique et socio-culturelle de l'île de la Liberté, en cette année 2008, donne raison à José Lezama Lima. La révolution qui a interdit son roman a affectivement échoué.
(1) Les éditions du Seuil lui ont traduit 600 pages de Paradiso et quelques écrits philosophiques sous le titre : Les vases orphiques
(2) Autrefois les trapézistes algériens étaient très célèbres. Ils faisaient les beaux jours du cirque Amar. C'est une vieille tradition berbère qui a été propagée par les Romains.


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