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La jeunesse mauritanienne s'invente une démocratie
À l'ombre de la junte militaire
Publié dans El Watan le 08 - 10 - 2008

A la terrasse du Savana Café, « le plus politisé de Nouakchott », une demi-douzaine de jeunes Maures refont l'histoire du putsch qui a renversé le Président en août, débattent, s'invectivent mais s'accordent sur un point : « Il n'y a pas de démocratie en Mauritanie. »
« C'est l'amitié », disent-ils, qui les a réunis dans la nuit chaude, au bord d'une avenue envahie par le sable orangé de la dernière tempête, à quelques centaines de mètres de la villa du Palais des congrès où est officiellement enfermé Sidi Ould Cheikh Abdallahi, renversé le 6 août. Polo rose et verbe haut, El Mehdi, 32 ans, assure qu'il avait célébré l'élection en mars 2007 du premier civil élu président depuis 29 ans. Mais, plusieurs mois avant le coup d'Etat, « profondément déçu », le jeune homme qui travaille dans une imprimerie familiale avait déjà prédit sur internet que Sidi, « trop faible, catastrophique », allait se faire « dégager » par les militaires qui l'avaient « placé au pouvoir » après une transition démocratique « faussée ». « Finalement, c'était un mauvais casting qu'avait fait Mohamed Ould Abdel Aziz (l'actuel chef de la junte ayant mené le coup d'Etat) en choisissant Sidi, inconnu en politique : il ne connaissait pas le pays après vingt ans d'expatriation, il venait du ciel ! », renchérit Mohamed, 29 ans, administrateur dans une banque, disant n'être « ni pour Sidi ni pour les militaires », mais pour l'opposant historique, Ahmed Ould Daddah (UFP). Leurs tirades passionnées couvrent la voix de Sidi Baba, 28 ans, partisan du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), coalition de partis dénonçant le putsch. « Il faut rétablir Sidi, il a été élu par les votes des Mauritaniens et c'était la première fois dans l'histoire du pays, mais on n'a pas eu le temps de goûter à la démocratie », dit le jeune homme en boubou.
Mais, déjà, un « pro-putsch » l'interrompt : « Sidi a eu le temps de voyager 29 fois alors que les Mauritaniens souffrent ici ! On ne peut pas manger et boire la démocratie ! ». « Il faut dire aussi que Sidi a eu la poisse : il a fait face au tremblement de terre, au meurtre des quatre touristes français, à la crise alimentaire mondiale, aux inondations... », intervient Sid Ahmed, né en 1979. « Aujourd'hui, constate-t-il, la situation économique et sociale est tellement catastrophique que les gens ont une certaine nostalgie de Taya » (1984-2005), en exil au Qatar. Très divisés politiquement, ses amis s'accordent sur un point : la solution de sortie de crise doit être trouvée par les Mauritaniens eux-mêmes, sans que le peuple ait à souffrir de sanctions de la communauté internationale. Et, unanimes, ils insistent : « Il n'y a pas de démocratie en Mauritanie ! ». « Les militaires ont le soutien de la grande majorité des parlementaires parce que ce sont eux qui ont favorisé leur élection », assure Sid Ahmed. « Ce que l'on appelle ici la démocratie est limité. On vote en fonction des tribus, des races, des régions... », ajoute El Mehdi, tandis que Mohamed affirme : « 75% du peuple sont analphabètes et la grande majorité des gens dépend de quelqu'un économiquement. Dans cette situation, c'est très dur de choisir un programme et de voter librement. » Passé minuit, El Mehdi improvise sa propre conclusion : « Les Américains vantent leur démocratie, mais en 1960, les Noirs n'avaient même pas le droit de vote, nous aussi, on peut toujours évoluer. D'ailleurs, au moins autour de cette table, on a la démocratie. »


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