L'expérience de la mise en valeur des terres n'a pas donné jusqu'à présent les résultats escomptés à la mesure des investissements consentis sur le compte du Trésor public. De multiples contraintes liées à la nature du sol et aux inondations des terres, surtout en période hivernale, représentent la principale cause à l'origine de cette situation qui a installé le désespoir chez les riverains des localités de Chorfa, El Eulma et Berrahal, où l'essentiel du programme de mise en valeur des terres et des activités d'élevage a été réalisé. Celui-ci a ciblé cinq périmètres créés par arrêté du ministre de l'agriculture et du développement local dans le cadre du décret exécutif n° 01/87 fixant les conditions et modalités d'autorisation d'usage sur les terres relevant du domaine forestier national. Quelque 1 363 ha de terres ont été ainsi mis en valeur au niveau du pourtour du lac de Fetzara, dépression classée zone humide et englobant les communes de Chorfa, El Eulma et Berrahal, situées au sud-ouest de la wilaya de Annaba. Cette superficie a été attribuée au profit de 366 exploitants agricoles qui étaient tous animés d'une bonne volonté sans qu'ils ne sachent que les aléas climatiques allaient constituer un frein au développement de leurs activités. En cas d'un hiver pluvieux, il faudra qu'ils attendent que les eaux soient évacuées naturellement de leurs terres pour pouvoir entamer toute activité. Cela pourra durer trois à quatre mois ou plus si dame nature le veut. Outre cette contrainte majeure, le sol contient un taux de sel fort élevé qui nuit à l'évolution des plants. On croit savoir, dans ce cadre, qu'une étude a été lancée pour déterminer avec exactitude l'état de faisabilité des terres entourant le lac de Fetzara. Des spécialistes hydroagricoles sont entrain de plancher pour trouver l'option favorable au développement agricole dans cette zone qui fut, il y a quelques années, un lieu de transhumance pour les éleveurs de l'arrière-pays (El Achaba). En attendant les résultats de l'étude, les exploitants agricoles continuent de croire à d'éventuelles solutions qui leur rendraient l'espoir des lendemains meilleurs. Il faut souligner que la mise en valeur des périmètres du lac de Fetzara, dont la première tranche a été inaugurée par le président de la République, a été réalisée dans la précipitation. Des études relatives à la mise en valeur des terres du lac de Fetzara avaient été proposées durant les années 1980 mais demeurées lettre morte. Pourtant, ce projet avait constitué un des sujets dominants des sessions du conseil de coordination de wilaya de l'époque. Les chargés de la mise en valeur des terres du lac de Fetzara auraient mieux fait s'ils avaient consulté au préalable les personnes âgées habitant dans cette région, et engagé des investigations dans le but d'éviter des erreurs pouvant compromettre ce projet susceptible de changer le paysage socio-économique de la partie sud-ouest de la wilaya de Annaba en butte aujourd'hui à des problèmes de chômage et autres.
