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Le talent de l'élégance
Publié dans El Watan le 08 - 10 - 2008

C'est un homme exceptionnel et un énorme pan de l'histoire de la presse et de la communication dans notre pays qui s'en vont avec Bachir Rezzoug. Si l'on pouvait résumer en une formule sa contribution à ces deux secteurs voisins et complémentaires, ce serait : passion et qualité. Jamais en effet il ne s'était laissé gagner par la routine, refusant de faire ce qui ne l'émouvait pas, y compris en ces temps où parler coûtait. Jamais non plus il n'a lésiné sur la sueur de ses neurones, recherchant toujours, inlassable créateur, les façons les plus efficaces et les plus originales de dire et de transmettre les messages. Dans la presse, il était l'un des rares journalistes de son rang à défendre l'indispensable harmonie du contenu et du contenant.
Même le meilleur article, défendait-il, en conformité avec l'évolution de la presse mondiale, peut rater sa cible s'il est mal présenté, mal maquetté. Et, maîtrisant toute la chaîne de production de l'information écrite, il était capable d'en concevoir le parcours, depuis l'écriture d'un article jusqu'aux bouches des rotatives en passant par sa titraille – qui devait toujours être géniale –, son illustration, sa maquette... Ce talent, il en avait donné de belles illustrations là où il était passé, particulièrement à Oran où il fut le brillant directeur du journal La République dans les années de gloire de ce quotidien ; à Paris, à la tête des journalistes de Demain l'Afrique ; à Révolution Africaine et dans tant d'autres publications qui avaient eu l'audace et la sagesse de lui confier leur sort.
A ce titre, il fut aussi un formateur, initiant aussi bien de jeunes recrues que ses pairs aux démarches modernes de l'information. En 2008, interviewé par El Watan, après avoir reçu le prix Benchicou de la Plume libre, il avait eu ces mots simples : pour conserver son indépendance, la presse doit d'abord « penser au lecteur » et se tenir à l'écart des puissances de la politique et de l'argent. Bachir Rezzoug a été l'un des plus talentueux homme d'information que le pays ait connu, à la fois technicien et artiste, innovateur et précurseur. Aussi, quand il décida de créer l'agence de communication Régie Sud Méditerranée, il sut en quelques mois la positionner comme un pôle d'excellence de l'édition, de la communication institutionnelle et de la publicité commerciale.
Pendant au moins dix ans, RSM Communication apparut comme la première agence privée du pays avec même quelques belles percées à l'étranger arrachées à la barbe d'agences internationales. Hélas, quand le marché de la communication s'ouvrit, le sort le frappa à travers la perte cruelle d'un de ses deux fils. Suprême et indicible douleur qui se répercuta durement sur sa santé, le privant de ses moyens, réveillant également en lui de terribles réminiscences, notamment celle de sa propre histoire avec son père. Il était encore adolescent en effet quand l'armée coloniale vint les emmener tous deux dans un camp d'internement. Etait-ce le sinistre camp de Bossuet ? On le relâcha quelque temps après, mais jamais il ne revit l'auteur de ses jours.
Le récit de cet épisode qu'il ne confiait que rarement, avec autant de tristesse que de dignité, est sans doute un élément fondateur de son histoire personnelle, celui qui l'inscrivit pour de bon dans la communauté des hommes sensibles à l'histoire, résolument hostiles aux oppressions de toutes sortes, taraudés par un besoin incommensurable de communiquer et accordant tant d'importance à cet acte qu'il en fit à la fois son métier et son sacerdoce. Et, attaché comme il l'était à la préciosité de la vie, il ne la concevait que dans l'élégance : celle des actes, des pensées, des expressions. Et je veux croire que, même parti, il continuera à l'incarner.


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