Les réserves de change internationales d'un pays, richesse virtuelle, qu'il s'agit de transformer en richesses réelles sont, généralement, l'ensemble des disponibilités composant le portefeuille des actifs que sa Banque centrale détient (devises, or, droits de tirages spéciaux (DTS). Quelle a été l'évolution des réserves de change en Algérie de 2020 à juin 2025 (source Banque d'Algérie- 2000-2024) et ce, non compris les réserves d'or de 173 tonnes, le stock n'ayant pas évolué depuis 2005, dont le prix connaît d'importantes fluctuations. – 2000 : 11,5 milliards de dollars – 2001 : 17,9 milliards de dollars – 2002 : 23,1 milliards de dollars – 2003 : 32,9 milliards de dollar – 2004 : 43,1 milliards de dollars – 2005 : 56,2 milliards de dollars – 2010 : 162,2 milliards de dollars – 2011 : 175,6 milliards de dollars – 2012 : 190,6 milliards de dollars – 2013 : 194,0 milliards de dollars – 2014 : 178,9 milliards de dollars – 2015 : 144,1 milliards de dollars – 2016 : 114,1 milliards de dollars – 2017 : 97,33 milliards de dollars – 2018 : 79,88 milliards de dollars – 2019 : 62 milliards de dollars – 2020 : 44,2 milliards de dollars – 2021 : 47 milliards de dollars – 2022 : 61 milliards de dollars – 2023 : 70 milliards de dollars – 2024 : 67,4 milliards de dollars selon le dernier rapport du FMI, l'agence africaine citant la BA pour fin 2024, hors réserves or, donne 51,4 milliards de dollars donc qui croire ? – Juin 2025 -39,6 milliards de dollars selon l'Agence de presse africaine APA News du 12 juillet 2025, données reprises par l'ensemble de la presse internationale, citant une source de la Banque d'Algérie, cette dernière devant soit confirmer ou démentir cette information ne s'étant pas prononcée officiellement afin de tranquilliser la population. De toute manière, le FMI possède les données exactes puisqu'un contrat le lie à la Banque d'Algérie qui lui transmet régulièrement la situation financière pour l'Algérie idem pour la majorité des pays. Les raisons principales de cette baisse sont : – Le niveau élevé des dépenses plus de 125 milliards de dollars pour la loi de finances 2025 qui ne sont pas proportionnelles aux impacts, avec un déficit budgétaire d'environ 64 milliards de dollars, – La faiblesse de l'attrait d'investissements directs étrangers IDE, pour 2024, environ 1,4 milliard de dollars selon le dernier rapport 2025 de la CNUCED, plaçant l'Algérie à la 16eme place en Afrique – de la faiblesse de l'offre, le taux d'intégration des entreprises publiques et privées ne dépassant pas en 2024 environ 15%, matières premières et équipements étant importés en devises, -De la croissance des importations où en 2024, elles ont été de 6352,1 milliards de dinars algériens soit au cours de l'épouse, 134 dinars un dollar, 47,40 milliards de dollars, un accroissement de près de 10% par rapport à l'année 2023 auquel il faut ajouter entre 5/7 milliards de dollars de services, le document le plus pertinent n'étant la balance commerciale, mais la balance de paiement. – La baisse des recettes d'exportation dont celles de Sonatrach, 60 milliards de dollars en 2022, 50 en 2023 entre 43/44 milliards de dollars en 2024, des prévisions si le cours du baril selon l'AIE fluctuent entre 63/65 dollars et 3O/35 dollars le mégawattheure pour le gaz, des recettes inférieures à 40 milliards de dollars, – De la faiblesse des exportations hors hydrocarbures ne pouvant exporter que si le pays possède des entreprises compétitives en termes de coût/qualité, les entrées en devises provenant pour plus de 98% de la rente de hydrocarbures y compris les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour 67% qui ont baissé passant de 6,9 milliards de dollars en 2022, à 5,01 en 2023 et à 4,60 en 2024, – Comme résultante, la faiblesse de l'activité économique, creusant le déficit commercial, le taux de croissance ayant ralenti de 4,1 % en 2023 à 3,6 % en 2024, avec une prévision de 3,5% en 2025. Cela influe à la fois sur le taux d'inflation malgré sa baisse relative en 2024 de 4% contre 1O% en 2022, devant tenir du cumul des années passées. Selon l'ONS organe officiel du gouvernement entre 2001 et 2024 – La faiblesse l'activité économique malgré les importantes dépenses, ayant ralenti de 4,1 % en 2023 à 3,6 % en 2024, avec une prévision de 3,5% en 2025 ; Cela influe à la fois sur le taux d'inflation malgré sa baisse relative en 2024 de 4%, devant tenir du cumul des années passées, où selon l'ONS organe officiel du Gouvernement, le coût de la vie a presque triplé entre 2001 et 2024, l'Algérie ayant vu son indice des prix à la consommation se multiplier par 2,8. Cette hausse a touché toutes les catégories de produits et services, mais c'est dans l'alimentaire que l'impact a été le plus important 3,1 fois, les services 2,4 fois, et les secteurs du transport et des comminations de 2,3 fois, amoindrissant le pouvoir d'achat surtout des plus vulnérables face à cette inflation et sur le taux de chômage qui dépasse largement les 10% de la population active, taux incluant les sureffectifs des administrations, des entreprises publiques et les emplois rente, le pays ayant besoin d' un taux de croissance de 7/8% par an pour absorber un flux additionnel annuel nouveau de 350.000 /400.000/an qui ajoute au taux de chômage actuel. En conclusion, les réserves de change pour l'Algérie, tiennent la cotation du dinar officiel de l'Algérie, reflet de faiblesse de la production et de la productivité interne, l'écart entre le marché parallèle étant de plus de 74% durant les mois de juin et juillet 2025, à plus de 70%. Toute baisse des réserves de change, outre la méfiance de l'investisseur étranger qui exige des garanties, devrait amener à dévaluer la cotation officielle du dinar, accroissant ainsi le processus inflationniste. Mais attention à ne pas renouveler l'expérience roumaine communiste où face à la baisse des réserves de change, il y a eu blocage généralisé des importations ce qui a provoqué la ruine de l'économie et de vives tensions sociales. Comme je le recommande depuis plusieurs décennies, mais avons-nous été écouté, et récemment rejoint par les rapports de juin et juillet 2025 respectivement de la Banque mondiale et du FMI, d'importantes réformes structurelles s'imposent, loin du cancer principal facteur du blocage, la bureaucratie centrale et locale qui enfante d'ailleurs la corruption. L'Algérie a besoin d'une planification stratégique loin des actions conjoncturelles sous la pression des événements qui produisent des effets pervers, et ce afin d' asseoir une économie diversifiée dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, l'impératif s'orienter vers une économie de marché à finalité sociale en libérant toutes les énergies créatrices. Pr des Universités Expert international