Maladie génétique, la trisomie 21 touche un cas sur 600 naissances en Algérie. Afin de prendre en charge cette catégorie d'enfants, des bénévoles créent en 1992 l'Association nationale pour l'insertion scolaire et professionnelle des trisomiques (ANIT). Dans cet esprit, elle aspire, selon un de ses responsables, à « conjuguer les efforts des parents et éducateurs pour aider les enfants trisomiques à s'épanouir au sein de la famille et divers espaces sociaux et à recueillir et diffuser les informations sur cette maladie, ainsi que les expériences pédagogiques de formation et d'insertion réalisées en Algérie et à l'étranger ». Aussi, elle œuvre à établir avec les « associations, qui se consacrent à l'assistance des personnes handicapées, des contacts et échanges quant à se renforcer mutuellement. Et à promouvoir la formation d'un personnel d'enseignement spécialisé ». Aujourd'hui, l'ANIT dispose d'un centre de formation en orthophonie « précoce ». Sa capacité d'accueil est de 90 enfants. « Dans ce centre, nous pratiquons entre autres l'éducation précoce. Laquelle se fait surtout avec les parents, à commencer par leur donner des informations et conseils sur la trisomie 21. Les conseils touchent l'entourage immédiat de l'enfant trisomique, à savoir les frères et sœurs et la vie de couple. Et cela, afin de permettre à l'enfant en question de s'intégrer dans la famille. Nous organisons des thérapies de groupes pour les mères des trisomiques et des sorties. Et des rencontres pour les parents. Entre temps, nous pratiquons la stimulation psychomotrice et prélangagière aux enfants. Comme nous assurons un travail pédagogique précoce et adapté aux spécificités individuelles du patient, sachant que ces enfants vivent dans des conditions socioéconomiques à titre d'exemple, différentes. Notre centre ne peut pas satisfaire toutes les demandes de prises en charge, vu ses capacités d'accueil limitées. Chaque jour, nous enregistrons deux à trois demandes », explique le même interlocuteur, rencontré sur les lieux. Il ajoute que l'ANIT a contribué à l'ouverture de six classes dont une pour le préprofessionnel. Elles abritent 44 enfants de la première à la troisième années. « Ces enfants suivent dans ces classes un programme adapté, inspiré du programme scolaire relatif aux enfants normaux. A la fin du cursus primaire, ils subissent avec ces derniers l'examen de sixième. Ils seront soumis aux mêmes épreuves. Il y a nécessité d'ouvrir des classes intégrées dans des écoles ordinaires et des centres de formation précoce en d'autres régions du pays. Le centre et les six classes que nous avons ouverts constituent une expérience pilote. Une première en Algérie. Ces infrastructures sont insuffisantes aujourd'hui pour satisfaire les nombreuses demandes que nous avons enregistrées jusque-là », indique la même source.
