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Il faut sauver l'université du naufrage et des influences politiciennes
Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2008

La dégénérescence des universités algériennes empire d'année en année. Cette situation dans laquelle se complaisent les pouvoirs publics allégrement doit interpeller et mobiliser toutes les forces vives qu'elles recèlent encore en leur sein. Le marasme est général. Nous n'avons pas le droit d'assister en spectateurs impuissants à la décrépitude de nos institutions qui, il y a à peine quelques années, étaient pour nous et pour tout le pays un motif de fierté légitime.
Le sursaut est attendu aussi bien de la part des enseignants, de l'administration, des employés que des étudiants eux-mêmes. Lors d'interminables discussions informelles avec des amis et collègues de travail sur le sujet, bien des dysfonctionnements ont été identifiés, quelquefois aussi des échanges avec des étudiants ont permis de mettre en exergue les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Par ailleurs, au cours de séminaires organisés par d'autres universités où j'étais invité, je n'ai pas manqué de m'enquérir de la situation générale de leur institution. J'ai pu constater alors que partout la même situation de déliquescence gangrène les établissements universitaires. De ce constat, il m'a paru être un devoir de réagir à mon niveau dont le premier but était d'alerter mes pairs et certains responsables de l'administration sur cette situation qui ne cesse de se dégrader. A l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, j'ai porté ma réflexion à la connaissance de tous par voie d'affichage.
Malheureusement, cette initiative n'a abouti à rien de concret, sinon à des félicitations verbales qui ne sont même pas arrivées à toucher mon ego. Cette indifférence m'amène aujourd'hui à m'adresser à un plus large public dans l'espoir de susciter enfin une réaction positive. Mon exposé concerne naturellement l'UMMTO où j'exerce depuis près de 30 ans en tant qu'enseignant puis concomitamment responsable d'un laboratoire de recherche. Mais tout le monde sait que la situation est grosso modo analogue dans toutes les universités du pays.
Ce constat fait pour l'UMMTO est donc transposable partout et il en est de même des solutions qui doivent être trouvées et appliquées. Avant tout, il y a lieu de rappeler que l'université, au sens propre, est un service public au bénéfice de tout le peuple et particulièrement à celui de sa région d'implantation. De ce fait, elle doit être le réceptacle idéal des aspirations de la communauté et censée être aussi le lieu privilégié où se cristallisent les idées et les projets de développement au bénéfice de toute la population. Par les échanges qu'elle doit développer en direction des institutions universitaires du pays et de l'étranger, elle se donne la possibilité de renforcer l'acquisition des connaissances et la faculté d'absorption et d'imprégnation de ses étudiants et chercheurs aux nouvelles technologies qui se développent très rapidement et de façon exponentielle à travers le monde. L'institution universitaire est le lieu où l'on enseigne les vertus inaltérables du respect d'autrui, de démocratie, de liberté d'opinion et de liberté d'association en vue de défendre un projet commun. Elle contribue à former ainsi une citoyenneté saine, avec les valeurs universelles les plus partagées. L'université, au sens universel, est un lieu de savoir où la société a organisé une sélection progressive pour avoir en son sein les meilleures compétences émergentes.
L'UMMTO : un destin exaltant
La notoriété de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou n'est pas née du néant. Elle est la création d'une génération de militants qui ont combattu l'ostracisme, le régionalisme, le népotisme, souvent le racisme et tous les préjugés aux dépens de leurs propres intérêts et du devenir de leur famille. De ce point de vue, elle est le lieu qui doit offrir à tout un chacun la possibilité de participer à tout projet social et de gagner l'excellence et la reconnaissance à travers un travail d'utilité commune apprécié et reconnu. L'université est aussi un espace public où la démocratie doit se maintenir et se renouveler en accueillant toutes les sensibilités politiques qui expriment une opinion, un genre ou une tradition qui émanent de la population et qui méritent la vie et le respect.
A ses débuts, l'UMMTO a joué aussi le rôle d'une interface idéale entre le peuple et la communauté universitaire qui était censée prendre en charge ses aspirations, dissiper ses doutes et canaliser ses aspirations de liberté. Elle a pleinement accompli cette fonction en 1980 lorsque des citoyens, des travailleurs et des syndicalistes y ont trouvé une tribune, un gîte et un soutien de la part d'une communauté universitaire en gestation qui a intelligemment trouvé la voie et l'entendement de sa fonction sociale en dépit de la répression lancée en son sein-même par des malfrats en uniforme. La substance intellectuelle des élites d'alors a vite conduit cette nouvelle institution à se dresser contre la dictature du parti unique 3 ans seulement après sa création en 1977. Depuis cette épopée, l'université a naturellement été le porte-drapeau de toutes les luttes sociales de la région, et le peuple tout entier se reconnaît en elle et la respecte comme une bastille qu'il faut préserver et au besoin défendre par tous les moyens. Cette immersion dans la société n'a pas empêché les enseignants de s'acquitter honorablement de leur fonction première : la dispense du savoir et la formation des élites. Sur cet aspect, nous ne pouvons que nous enorgueillir du nombre d'étudiants formés qui, pour la plupart, ont réussi admirablement à intégrer des laboratoires de recherche de renom ici et à l'étranger.
Mais cet âge d'or s'est progressivement dissipé avec le temps et sous les coups fourrés du régime qui instrumentalise les personnes et les structures. La déchéance touche presque toutes les structures de l'UMMTO. Les laboratoires de recherche ferment les uns après les autres par la faute d'une bureaucratie envahissante et l'étouffement budgétaire des équipes qui ne disposent plus de fonds pour l'acquisition ou le renouvellement des équipements indispensables au travail. Au lieu de se consacrer en priorité à adouber les équipes de recherche et à renforcer les échanges avec d'autres centres de recherche ici et ailleurs, l'administration les tient dans un mépris sidéral à tel point qu'on les prive même de secrétariat.
Une gestion ténébreuse
La gestion de l'université Mouloud Mammeri se caractérise par une désinvolture qui la mène irrémédiablement vers la ruine. La gestion des œuvres universitaires dénoncée depuis la rentrée par les étudiants est révélatrice de l'état de délabrement des conditions de vie dans les campus et les résidences. D'un scandale à l'autre, la boulimie a mené dernièrement un de ses responsables derrière les barreaux après avoir été pris en flagrant délit de concussion. Et dire qu e l'objet de ce scandale concerne le marché de fourniture de viande que les étudiants voient rarement dans leur assiette. Et que dire de ce marché d'hygiène et de nettoyage qu'a passé l'administration avec un prestataire de services qui stipule que la prestation se base non pas sur la surface au sol à nettoyer mais sur les murs et les plafonds. Il ne s'agit malheureusement pas d'un calembour mais de la triste réalité de 2008. En dépit de ce marché faramineux qui sent le soufre, l'état sanitaire repoussant des locaux pédagogiques et de l'environnement est un scandale.
Je vous livre ces deux exemples à titre indicatif pour illustrer le degré de déchéance qui caractérise la manière de gérer les institutions publiques. La cupidité effrénée et de plus en plus grotesque s'alimente de l'impunité totale qui protège certains responsables intouchables et auxquels on ne demande rien tant qu'ils s'inscrivent dans le giron d'un clan. La connivence de certains responsables à cette situation délétère s'achète par le biais d'avantages divers et par des heures supplémentaires fictives octroyées généreusement.
Eruption de la violence
La principale violence provient de l'administration lorsqu'elle fixe des règles unilatéralement au détriment des étudiants, des enseignants et des travailleurs. La violence qui émane des étudiants est une forme de désespérance lorsqu'ils ont le sentiment d'être injustement traités. Les conditions d'hébergement, de restauration et d'études sont des causes de révoltes cycliques qui agitent les centres universitaires de tout le pays. Cette récurrence est entretenue et alimentée, malheureusement très souvent, par le despotisme de l'administration qui est capable de laisser brûler tous les biens meubles et immeubles publics pour affirmer sa détermination à protéger un membre de la camarilla, même en cas d'incompétence avérée.
En outre, la violence générale qui sévit dans la société, l'injustice et les dénis que vivent les citoyens, la misère sociale tendent à pénétrer toutes les institutions de l'Etat. Le décalage stupéfiant entre les gouvernants et les citoyens contribue à exacerber les tensions qui sont relayées dans des espaces publics tels l'école, le lycée ou l'université. Nous savons tous que le mépris est le catalyseur de toutes les rancœurs qui couvent dans les foyers, les lieux de travail et les établissements scolaires. La faillite du système éducatif qui touche tous les paliers d'enseignement a fini par pervertir toutes les valeurs morales séculières de la société. Le manque de débouchés à l'issue des cursus et après obtention d'un diplôme préfigure un avenir sans horizon apparent. Tout cela est vrai. Mais, en tant qu'enseignant, je pense qu'il est de ma responsabilité de dire à l'endroit des étudiants la chose suivante : l'anarchie ne profite qu'aux magouilleurs et aux tire-au-flanc. Ils ont le droit de s'organiser librement sans outrepasser les règles du respect général de notre institution.
En particulier, ils doivent se départir de ceux qui les poussent insidieusement à des actes d'un vandalisme incompatible avec la philosophie académique qui sied dans un lieu de dispense du savoir. Même si une colère est légitime, il est nécessaire de discerner les moyens de riposte et, en tout cas, préserver les biens meubles et immeubles communs que nous avons le devoir de transmettre aux générations suivantes.
L'enseignement
En avril 2007, j'ai envoyé à la presse qui l'a publiée une contribution relative à la refonte de l'enseignement supérieur. Je l'ai fait parce qu'il y avait de nombreuses spéculations au sein de la communauté universitaire, en particulier les étudiants du système LMD. Je saisis l'opportunité qui m'est donnée aujourd'hui pour vous livrer un bref passage de cette contribution. Je disais en substance : … « Actuellement, quel qu'en soit le palier, le diplôme algérien est dévalorisé. Aucun pays, même nos voisins immédiats, ne lui accorde d'équivalence. Bien entendu, il n'en a pas toujours été ainsi, et il faut se rappeler que durant les années 1970, le baccalauréat et les diplômes universitaires algériens étaient reconnus par tous les établissements supérieurs de France et ceux de nos voisins d'Afrique du Nord.
Actuellement et en dépit de cette apparente disgrâce, il est notoire que ce sont encore des Maghrébins, en particulier des Algériens, qui constituent la sève nourricière du fonctionnement et de la performance de nombreux laboratoires de recherche d'Europe. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle française qui prêche un arrêt brutal des flux migratoires vers son pays, tempère son discours en prônant ‘'une émigration choisie'' par des ciblages catégoriels qui concernent en particulier le secteur de l'enseignement et de la recherche scientifique »… paru dans El Watan du samedi 7 avril 2007, page 12.
Je crois donc que la situation n'est pas aussi désespérée qu'elle n'y paraît dans la mesure où l'université algérienne s'intègre pleinement et sans tarder dans ce système lancé par 4 pays d'Europe occidentale et qui tend à se mondialiser. Il n'y a aucune raison que l'Algérie qui possède des ressources financières plus que suffisantes, des potentialités humaines avérées, s'exclut ou reste à la traîne de ce vaste mouvement de conquête de l'excellence en matière de science et de technologie. Sur un autre registre, il persiste un peu partout une tendance inacceptable à une gestion très personnalisée de la part de certains responsables d'établissements universitaires du pays qui confondent service public avec propriété privée. Cette propension encouragée par une impunité totale fait de nos universités des foires où les petits et grands arrangements, les passe-droits, le népotisme et l'arrogance règnent en maître.
Ces pratiques qui ternissent gravement l'image de nos universités se traduisent par un discrédit qui engendre lui-même un délabrement généralisé où personne n'assume sa responsabilité et corollairement personne ne respecte une autorité. Cette triste réalité est certainement vécue par de nombreuses personnes de toutes les catégories sociales des universités. En tant que professeur, j'ai personnellement été victime de cette singulière inclination de nos responsables à confondre service public, orgueil personnel et gestion des ressources humaines.
Au cours de l'été 2007, j'ai décidé de proposer mon expérience à des universités de l'intérieur du pays. A cet effet, j'ai sollicité un poste auprès des universités de M'sila, Ouargla, Biskra, Laghouat, Adrar et Béjaïa. Ma démarche volontariste s'inscrit dans le but d'apporter ma contribution à l'essor des universités de l'intérieur du pays qui, en général, manquent d'encadrement. Je n'ai reçu aucune réponse de la part des cinq premières universités. Quant à l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa, au premier abord, j'ai reçu un accord de principe de la part du recteur qui m'a assuré d'une intégration rapide au sein de son établissement. Mais, visiblement, le doyen de la faculté des sciences et des sciences de l'ingénieur de cet établissement n'est pas de la même entente puisqu'il a émis un avis défavorable à ma demande qu'il a motivée par :
Pas assez d'étudiants en physique à Béjaïa ;
pas de perspectives de développement dans le domaine de la physique à Béjaïa. Sans rien préjuger du fondement de ce refus, il est de notoriété publique que la quasi-totalité des établissements universitaires du pays manquent d'encadrement de haut niveau, et je m'étonne fort que pas plus que partout ailleurs, l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa, ville au passé scientifique prestigieux, puisse se permettre de dédaigner les services d'un professeur de physique qui a derrière lui plus de deux décennies d'enseignement, de recherche et d'encadrement doctoral.
Qu'en est-il du devenir de l'université algérienne maintenant ?
La réponse a été déclinée par le président de la République dernièrement. Alors que tout le monde et particulièrement la communauté universitaire attendait légitimement de la part du président qu'il propose une nouvelle politique audacieuse pour assainir nos universités et qui peut leur imprimer une nouvelle dynamique, nous avons eu droit à un discours d'autosatisfaction où il étale un bilan qui occulte complètement la réalité. En effet, dans son discours de Tlemcen, à l'occasion de l'ouverture de l'année universitaire, Bouteflika annonce fièrement avoir réalisé une promesse dans la campagne de 1999, à savoir faire monter les effectifs de l'université à un million d'étudiants.
Dans la foulée de sa verve, il promet 500 000 de plus à l'horizon 2010. Il se comptabilise aussi le fait que le ticket de restaurant est le plus bas du monde, et au passage il déclare que l'avenir est dans les sciences exactes, suggérant par là la déréliction des sciences sociales. M. Bouteflika fait semblant d'ignorer que la bourse de l'étudiant algérien est la plus misérable du monde, que les étudiants sont entassés les uns au-dessus des autres comme des sardines dans les résidences et que les enseignants universitaires sont les moins payés d'Afrique.
Plus grave encore, il fait semblant d'ignorer qu'au moment même où il tenait son discours triomphaliste à Tlemcen, des étudiants en médecine se sont mis en grève pour demander... la suppression des notes éliminatoires. Voilà le résultat le plus probant de la politique du nombre au détriment de la qualité. Le plus grand des perdants est celui qui n'a livré aucun combat. Je pense que nous sommes tous conscients des enjeux auxquels nous devons faire face avec une totale détermination. Notre propre avenir et celui des générations montantes passe par la sauvegarde d'une université performante qui doit assurer, outre un enseignement de qualité devant déboucher sur un statut social mérité, mais également donner sa chance à chacun de nos enfants qui s'investissent honnêtement dans la promotion de sa propre édification et par là, à l'édification de tout le pays. L'organisation en urgence des états généraux de l'université est une vitale nécessité avant que la médiocrité, le népotisme et le passe-droit ne prennent définitivement le pouvoir dans nos universités.
L'auteur est Professeur des universités


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