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Embraer, la bataille du ciel
Le Rêve brésilien prend son envol et part à la conquête du monde
Publié dans El Watan le 04 - 12 - 2008

Fleuron de l'industrie brésilienne, Embraer, le constructeur aéronautique dont les avions sont présents aux quatre coins du monde, est le parfait exemple du succès de la révolution technologique et scientifique engagée et gagnée par ce pays émergent. Embraer : plus qu'une marque de fabrique, le constructeur aéronautique brésilien relève aujourd'hui presque du domaine de la souveraineté nationale en ce qu'il constitue la première source d'exportation du Brésil.
Située dans la ville de San Jose Campos, à Sao Paulo, dans le sud-est du pays, le terrain, qui abrite le siège administratif de l'entreprise ainsi que les différents ateliers de fabrication et de maintenance des avions commerciaux et militaires, s'étend à perte de vue. C'est une véritable ville dans la ville. Embraer est l'un des plus grands grands pourvoyeurs d'emplois, sinon le plus grand après ou devant le géant du pétrole brésilien : Petrobras qui est pour le Brésil ce que Sonatrach est pour l'Algérie. La municipalité de San Jose Campos, presque un lieudit sans perspective économique et sans ambition il y a à peine quelques années, est devenue, avec l'implantation de la compagnie Embraer, une destination incontournable pour les hommes d'affaires et les hôtes officiels du Brésil. Aux différents accès à la ville, des panneaux de signalisation, bien mis en évidence, indiquent la route menant au quartier général d'Embraer. Qui ne connaît pas Embraer dans la région ? Une clôture interminable érigée à hauteur d'homme et hérissée d'un dispositif de sécurité à haute tension annonce l'arrivée sur les lieux. Ni militaires ni policiers pour garder et protéger ce site pourtant hautement stratégique où l'on fabrique des avions de ligne, mais aussi des avions militaires. Juste des agents de sécurité civils à l'entrée de l'empire Embraer. Dès que l'on franchit le seuil de la porte d'entrée, on est frappé par l'immensité du site. Des hangars surgissent de partout. C'est dans ces ateliers que toute la gamme des avions d'Embraer est conçue et fabriquée dans une organisation du travail où la maîtrise technologique et l'outil informatique constituent les principales clés de la réussite. Les ordinateurs sont présents partout. Dans les bureaux et dans les ateliers pour les travaux aussi bien de précision que pour les opérations les plus routinières. Le personnel est en majorité jeune. On a remarqué également la présence de femmes — certes pas en grand nombre — dans toutes les étapes de fabrication des avions. Travailler chez Embraer et arborer le badge du constructeur aéronautique est le rêve de tout Brésilien eu égard à la symbolique que véhicule cette entreprise, mais surtout aux avantages qu'elle offre à ses salariés. L'entreprise dispose à l'intérieur de son site de toutes les infrastructures et équipements sociaux dignes d'une collectivité locale. Elle met à la disposition de ses salariés un bureau de poste, une banque, un centre de soins, un restaurant où des serveurs en nœud papillon vous proposent des menus à la carte. L'entreprise possède sa propre piste d'atterrissage d'où décollent et où atterrissent les avions de service d'Embraer ainsi que les appareils de ses clients. Embraer possède ses propres pilotes qui peuvent décoller avec à leur bord des cadres ou des invités de l'entreprise pour se rendre dans d'autres régions du pays. Sans aucune formalité policière ou douanière. Les avions d'Embraer utilisent, dans le cadre de l'activité de l'entreprise, l'aérodrome d'affaires de San Jose Campos fréquenté par les avions d'affaires. Vu l'étendue des lieux, on a même songé à Embraer à donner des numéros aux différentes venelles qui parcourent et traversent le site de l'entreprise, et à mettre en place une signalisation routière pour y faciliter la circulation en son sein. L'entrée par la grande porte du Brésil dans le club très fermé des constructeurs aéronautiques du pays fait la fierté des responsables brésiliens qui ne se lassent pas d'évoquer devant leurs hôtes cette belle histoire de self-made-man à l'américaine où le Brésil, parti de rien, de la culture du café et de l'économie agraire, en est arrivé à fabriquer, et exporter partout dans le monde des avions hautement compétitifs. Y compris dans des pays qui l'ont précédé dans ce domaine, à l'image des Etats-Unis ou du Canada ou encore de la France... Embraer, entreprise d'Etat à l'origine, créée en 1969 et privatisée en 1994, a arraché des parts de marchés particulièrement exigeants avec Air Canada, American Airlines, et d'autres contrats de vente d'avions régionaux avec d'autres compagnies aériennes d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud, d'Asie pacifique, et d'Europe. Embraer est parvenue à se hisser aujourd'hui à la troisième place dans le domaine de la construction aéronautique, après Boeing et Airbus. L'entreprise s'enorgeuillit d'être le premier fabricant des jets privés à la demande. Les avions d'affaires ou gouvernementaux (transport des autorités) sont de plus en plus demandés par les clients d'Embraer. Ce type d'appareil — les Phenom et les Legacy — de différentes versions est très demandé, particulièrement par les richissimes familles princières des monarchies du Golfe, mais pas seulement.
Un état dans l'état
La présidence brésilienne a passé commande de deux avions de type Linéage 1000 de 36 places. Un contrat qui a rehaussé encore davantage le prestige d'Embraer, érigée au Brésil en véritable institution. Les compagnies aériennes brésiliennes Tam, Gol ou encore… Azul (qui signifie « bonjour » en berbère et le « ciel » en portugais) sont dotées d'avions Embraer. Il n'existe pas de pavillon national au Brésil dans le domaine du transport aérien. Quelques chiffres qui illustrent les performances commerciales et technologiques de l'entreprise. Embraer a livré cette année son millième avion commercial de 50 places. Son carnet de commandes explose. Il représente 3 ans de production en option ferme pour un montant de 21,6 milliards de dollars. L'entreprise compte 23 000 employés, dont 20 000 au Brésil. La diversification de la gamme des avions est une préoccupation constante de l'entreprise. Après la génération des planeurs et des turbo-hélices, Embraer s'est lancée dans la construction des jets de 50, 70 places pour atteindre les 110 places avec la nouvelle famille des Embraer 170/190, dans le souci de répondre aux besoins du marché. Au-delà de ses marchés traditionnels, Embraer ambitionne de pénétrer les marchés arabe et africain, où sa présence demeure encore timide. Pour l'heure, seules les compagnies aériennes d'Arabie Saoudite, de Jordanie, de Libye et d'Egypte se sont dotées d'appareils Embraer. L'Algérie intéresse le constructeur aéronautique brésilien à double titre. D'abord en tant que marché interne. Les appels d'offres lancés récemment par Air Algérie et Tassili Airlines pour le renouvellement et le renforcement de leur flotte a été saisi au « vol » par Embraer pour tenter de prendre pied en Algérie. L'entreprise a soumissionné en faisant valoir les atouts de ses appareils qui sont, selon ses responsables, la fiabilité, le confort et les performances technologiques. Embraer, qui fabrique des avions commerciaux de type jet de capacité maximum de 110 places, se présente sur le marché algérien avec un handicap de taille qu'elle compte transcender, en s'efforçant de convaincre que la capacité d'un avion n'est pas nécessairement un gage que l'on a fait un bon placement. Aujourd'hui, soulignent les responsables commerciaux d'Embraer, on ne raisonne plus en termes de sièges, mais en termes de demande et de besoins du marché. L'avantage d'une telle option permet, affirment les responsables du constructeur aéronautique brésilien, outre de gagner sur les coûts des appareils, de mieux cibler le marché et les dessertes en maximisant le taux de remplissage des avions. Les opérateurs algériens sont, souligne-ton, condamnés à se préparer à l'ouverture du ciel algérien à la concurrence avec l'entrée en service de compagnies privées, qui vient d'ailleurs d'être confirmée par le président-directeur général d'Air Algérie, M. Bouabdallah, dans une conférence de presse il y a quelques jours. Le premier responsable de la compagnie aérienne nationale a, lors du même point de presse, confirmé également le programme de renouvellement de la flotte de compagnie à travers l'acquisition de nouveaux appareils. Le marché algérien, qui a la particularité de présenter des similitudes dans le domaine climatique avec les pays arabes et africains où les avions d'Embraer sont déjà présents, est perçu comme une vitrine, une fenêtre pour le constructeur brésilien dans sa stratégie visant à gagner de nouvelles parts de marchés.
Le marché algérien convoité
En Algérie, Embraer ne s'intéresse pas qu' au marché des avions commerciaux qui représentent environ 50% de son chiffre d'affaires global. Embraer produit dans ses ateliers d'autres types d'aéronefs : des « avions exécutifs » pour le transport des personnalités gouvernementales ou des hommes d'affaires. Ce marché représente 30% de son chiffre d'affaires, le reste étant couvert par les avions militaires. Embraer ambitionne également de placer en Algérie des avions militaires qui constituent une autre activité en plein essor de l'entreprise. Le constructeur aéronautique brésilien fabrique des avions de défense pour différents usages : transport de troupes, avions-cargos, avions de chasse, d'entraînement, de surveillance et de reconnaissance. Elle propose pour cela, dans chaque domaine d'activité, une gamme variée d'avions équipés des technologies de pointe les plus avancées. En matière d'avions de défense, Embraer est le principal fournisseur de l'armée brésilienne avec laquelle elle a signé un important contrat de modernisation de ses avions de chasse F5 et des derniers-nés des avions de combat, le super Tucano spécialisé dans la lutte anti-guérilla et contre les narcotrafiquants. Cet appareil a prouvé son efficacité dans la surveillance de la vaste et luxuriante forêt de l'Amazonie, qui s'étend sur une superficie de 5,2 millions de kilomètres carrés et où les narcotrafiquants ont leurs bases arrières, utilisant des pistes de fortune pour l'atterrissage et le décollage de leurs avions. La nouvelle gamme du super Tucano, un avion équipé de systèmes radar et de télécommunications de dernière génération, guidé par un système laser, a été également adopté par l'armée colombienne qui l'utilise pour traquer les narcotrafiquants et les rebelles des Farc (Forces armées révolutionnaires colombiennes). L'armée chilienne compte également parmi les importants clients de ce type d'appareil. Embraer a mis au point également des systèmes de communication par satellites entre les avions de combat qu'elle fabrique et les troupes au sol. Ce système de défense intégré, produit dans les ateliers d'Embraer, permet à l'utilisateur une maîtrise totale du théâtre des opérations, aussi bien dans les combats aériens, en mer ou sur terre et cela, dans n'importe quelle condition météorologique et environnement géographique. Les ingénieurs d'embraer n'en finissent pas d'innover. L'avion de ligne ERJ 145 family, qui a dépassé les 14 millions d'heures de vol depuis son lancement dans les années 70-80, enregistrant plus de 1000 avions vendus pour le compte de quelque 90 clients dans le monde, a subi des modifications pour le transformer en avion militaire de surveillance doté d'un nouvel avionique et d'un nouveau système radar. Il est utilisé pour la surveillance de l'Amazonie. Il sert aussi bien à la surveillance des ressources naturelles, du trafic de drogue, des feux de forêt, des vols de bétail, de l'immigration clandestine, des ressources en eau contre les risques de pollution. L'appareil est équipé et programmé pour collecter et transmettre en temps réel, grâce à un réseau radar de télécommunication par satellites très développé, toutes les données pour les autorités compétentes en vue de leur permettre d'agir avec célérité et efficacité face à des situations d'urgence. La vitesse de l'appareil peut être modulée selon les besoins, tout comme l'altitude. L'Algérie, qui a toutes les peines du monde à venir à bout des maquis terroristes, pourrait peut-être trouver son bonheur dans cet appareil. Les responsables d'Embraer soulignent qu'il n'existe à leur niveau aucune restriction pour la commercialisation de leurs produits. Avis donc aux amateurs ! Des experts d'Embraer s'étaient déplacés à Alger où ils avaient eu l'occasion de donner une série de conférences, notamment à l'Amirauté d'Alger, a-t-on appris. Le contact est amorcé, mais pour l'heure, aucune manifestation d'intérêt pour les avions de défense produits par Embraer n'a été enregistrée, côté algérien. L'Algérie serait intéressée par des avions à hélices, alors qu'Embraer est passée à une nouvelle technologie : la fabrication des jets. Dans sa stratégie commerciale offensive, Embraer compte ouvrir une représentation à Alger pour mieux convaincre.


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