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La mosquée, point de départ de la contestation
Publié dans El Watan le 10 - 01 - 2009

Hier, la rue a grondé, mettant au pied du mur un régime fermé à toute expression libre sous le fallacieux prétexte de l'état d'urgence. Depuis des années, le pouvoir refuse catégoriquement de lâcher du lest en laissant libre cours aux revendications publiques, qu'elles soient sociales, syndicales ou partisanes.
La rue est totalement interdite aux citoyens, obligés de quémander une tribune ou un espace d'expression auprès du ministère de l'Intérieur. Le sentiment de colère suscité par le massacre de la population de Ghaza ne pouvait être vécu dans l'isolement. Les Algériens ne pouvaient rester insensibles aux cris de douleur et aux souffrances des Ghazaouis soumis à une extermination totale par l'armée israélienne. Les partis politiques, censés être les catalyseurs de cette gronde, ont fini par accepter le fait accompli en confinant leurs militants dans des salles fermées, laissant la rue vide de toute expression jusqu'à ce que la mosquée entre en scène. D'abord par cette injonction donnée aux imams par le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah, pour consacrer le prêche du vendredi 2 janvier 2009 à la situation en Palestine. Les propos sont tellement forts que les fidèles ont, dès la fin de la prière, improvisé des marches de protestation spontanées contre cette injustice que subissent les Ghazaouis. Mais les forces de sécurité ont brusquement réagi en dispersant les quelques groupes qui se sont agglutinés çà et là.
Durant la semaine écoulée, la situation à Ghaza s'est aggravée et les images diffusées en boucle par les chaînes de télévison arabes de massacres de femmes et d'enfants, de bombardements des infrastructures publiques comme les écoles et les mosquées, ont exacerbé la grogne des Algériens, frustrés de ne pouvoir la révéler au monde entier. L'appel du cheikh Al Qaradaoui, diffusé sur toutes les chaînes de télévision arabes, à braver les interdits des gouvernements en sortant dans la rue pour faire de ce vendredi 9 janvier une journée de colère les massacres de l'armée israélienne, a été bien reçu par les Algériens, déjà très affectés par la situation. Encore une fois, juste après la prière du vendredi, des milliers de jeunes sont sortis dans les rues de la capitale pour crier leur solidarité avec Ghaza et dénoncer le génocide de sa population. Une réaction légitime qui aurait pu être canalisée par les partis politiques ou le mouvement associatif, seul cadre à même d'organiser de telles manifestations. Les vingt années de sang et d'anarchie que le pays a connues et continue de connaître du fait de l'implication de la mosquée dans le politique n'ont malheureusement pas servi de leçon. Les responsabilités sont largement partagées entre un pouvoir qui use de moyens répressifs pour verrouiller les portes de la contestation populaire et une classe politique réduite à la résignation.
En violant les interdits du ministère de l'Intérieur, les milliers de jeunes qui ont sillonné certaines artères de la capitale n'avaient aucun itinéraire et semblaient affluer de partout et dans tous les sens, sans aucun objectif précis, mais surveillés par un dispositif policier impressionnant. Ils étaient livrés à la rue pour déverser toute la grogne qui les ronge depuis deux semaines déjà. Le vide politique et le verrouillage de la société n'ont laissé que deux seuls espaces de protestation : les stades où les jeunes expriment librement et souvent violemment ce qu'ils pensent de leurs dirigeants, et les mosquées où les fidèles sont « chauffés à blanc » par des prêches sur Ghaza. Si les matches de football ont été annulés pour éviter les affrontements des supporters avec les services de sécurité dans la rue, les autorités semblent dépassées par les débordements de ceux décidés à crier leur solidarité avec le peuple palestinien, quel qu'en soit le prix. La crainte du régime de voir les manifestations populaires se transformer en émeutes dirigées contre lui le pousse chaque jour à commettre des erreurs, comme celle d'interdire les marches et de ne laisser que la tribune des mosquées pour appeler à des actions de contestation politique, rappelant le triste souvenir du contrôle de cet espace religieux durant la fin des années 1980 et le début des années 1990 par le parti dissous.


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