Avec un marché de consommation de 2 milliards d'habitants à l'horizon 2050 et un volume d'échanges commerciaux de l'ordre de 6700 milliards de dollars d'ici 2030, le continent africain offre de grandes potentialités d'investissements. Des potentialités que la Banque africaine de développement (BAD) appelle à saisir pour développer des projets durables et viables. Dans ce cadre, se tiendra en novembre prochain (du 7 au 9) à Johannesburg, en Afrique du Sud, la première édition de l'Africa Investment Forum (AIF). Une rencontre qui se veut, selon ses initiateurs, un espace de rencontres et de transactions concrètes entre promoteurs de projets, investisseurs et décideurs institutionnels. En prévision de ce rendez-vous continental, des réunions régionales ont eu lieu, la semaine dernière à travers des road show) tenus entre le 23 et 29 juillet, respectivement à Tunis, le Caire Casablanca et Alger (hier) pour exposer les grandes lignes de ce forum. Le road show fera escale en Egypte, au Caire, le 25 juillet, le but étant d'encourager les investisseurs de ces pays à adhérer à ce forum considéré comme «une réponse concrète au défi du financement de l'investissement auquel l'Afrique est confrontée», selon Lassaâd Lachaâl, conseiller spécial du président du Groupe de la BAD. Pour sa part, la directrice générale adjointe de la banque pour l'Afrique du Nord, Yacine Diama Fal, estime que ce forum aidera à sélectionner les projets, à attirer les investisseurs, à faciliter et à structurer les transactions pour en accélérer la clôture financière. «Nous ne pouvons plus attendre : nous avons besoin d'investissements et de transactions pour accélérer la transformation de l'Afrique. Faudrait-il justement rappeler dans ce cadre que les besoins en infrastructures du continent se chiffreraient entre 130 et 170 milliards de dollars par an, notamment en éclairage, énergie, alimentation, industrialisation, inclusion et amélioration de la qualité de vie» , selon l'édition 2018 de Perspectives économiques en Afrique, le rapport phare de la Banque africaine de développement. Ce qui constitue d'importantes opportunités pour le secteur privé. En 2016, le total des engagements a atteint, pour rappel, 63 milliards de dollars seulement, soit un déficit de financement oscillant entre 67 et 107 milliards de dollars par an. C'est pour pallier ces difficultés que la banque et ses partenaires s'emploieront, à travers l'Africa Investment Forum, à identifier et améliorer des projets bancables, à attirer des coinvestisseurs et à faciliter les transactions. Ce que rappellera Mohamed El Azizi, directeur général de la BAD pour l'Afrique du Nord, mettant en exergue la nécessité de trouver une réponse concrète aux défis du financement de l'investissement et du développement auxquels l'Afrique est confrontée. Le ministre sud-africain des Finances, Nhlanhla Nene, a également apporté son soutien. «L'Africa Investment Forum est, de fait, le marché de l'investissement en Afrique», a-t-il déclaré lors du lancement de l'initiative en mai dernier. «Nous ne doutons pas qu'il aura l'effet escompté sur le développement. L'Afrique du Sud est non seulement un point d'entrée pour les investissements sur le continent, mais aussi un investisseur africain de premier plan. Nous vous remercions de permettre à l'Afrique du Sud d'accueillir cette première édition», a-t-il ajouté. En somme, de fortes attentes sont formulées à l'égard de cette initiative détaillée hier à Alger pour permettre aux différents acteurs qui comptent s'y impliquer de connaître le mécanisme et le fonctionnement de cette nouvelle plateforme pour réussir à en tirer profit, notamment en cette période de crise, où les besoins en financements sont importants, notamment pour rattraper le retard accusé dans certains secteurs.