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Entre profit et charlatanisme
Pratique de la rokia à Mila
Publié dans El Watan le 18 - 01 - 2009

La pratique de la Rokia a fait ses premières apparitions à l'orée des années 1990, un peu partout à travers le territoire de la wilaya. A Téleghma, Chelghoum Laïd, Tadjenanet, Mila, Ferdjioua et bien d'autres contrées, des noms de soi-disant célèbres « rakis » sont sur toutes les bouches.
Les plus « patentés », ou supposés avoir accompli ou capables de faire des miracles comme, par exemple, le challenge de terrasser des démons malfaisants, de guérir des sujets atteints d'une infirmité partielle ou totale, ou encore venir à bout du mauvais œil, jouissent d'une notoriété qui dépasse les frontières de la wilaya. Ces derniers reçoivent quotidiennement des dizaines de « désespérés ». Une activité prolifique qui fait tache d'huile et qui se décline comme une insulte, sinon un pied de nez fait à la science, le mutisme et la bénédiction des pouvoirs publics aidant. A voir les voitures parquées et les personnes qui défilent devant les domiciles de certains rakis, dont les états de service sont perçus comme des miracles, l'on induit que ces derniers (pour la plupart des barbus charlatans), très sollicités et ne chômant point, s'adonnent au rituel de la Rokia du matin jusqu'au soir.
Les chemins nébuleux de cette pratique d'un autre âge sont si tortueux et si troublants que les préposés à cette « discipline » défient la médecine avec un peu d'huile d'olive, de l'eau minérale ou du miel. Dans plusieurs cas aussi, ils vous délivrent une simple bouteille d'eau ordinaire qu'ils vous recommandent de boire à petites doses matin et soir et faire les ablutions avec. Mais, la quasi-totalité de ces augustes guérisseurs vous demandent en contrepartie une commission qui est souvent de l'ordre de 200 DA, et plus si affinités. Le plus ahurissant est qu'une fois la séance d'exorcisme terminée, les visiteurs, mus par leur croyance en Dieu, repartent soulagés par le simple fait que leurs rakis, qui sont à milles lieues d'être des parangons de l'honnêteté, leur affirment que le « djinn » ou le mal est évacué grâce à la puissance divine, après leur avoir débité quelques versets coraniques.
Nardjes, Dalel et Romaïssa sont des noms d'emprunt que nous avons délibérément substitués par souci d'intimité et d'anonymat. Ces trois jeunes filles, qui ont accepté de nous faire part de leurs mésaventures et des supplices subis de la part de ceux qu'il n'est pas déplacé de qualifier de « vrais gourous », gardent de profondes séquelles et des souvenirs épouvantables.
Le supplice de la flagellation et de la « falaka »
Romaïssa et Nardjes, prétendument habitées par le diable, avouent avoir été soumises à un traitement de choc par un raki de la région de Téleghma. « Après avoir débité de longues minutes durant des versets du Saint Coran, le raki s'est emparé d'un bout de tuyau et nous a infligées des dizaines de coups sur la plante des pieds. Nous avons failli perdre connaissance et l'avons imploré d'arrêter le supplice, mais en vain », ont-elles affirmées. Aux dires des deux jeunes filles, leur punisseur n'a pas lâché prise, au motif, comble de l'ironie, qu' « elles sont hantées par un djinn juif, donc autrement plus nocif et dangereux qu'un djinn musulman, d'où le recours à la séance douloureuse de la flagellation pour exorciser le diable ».
Censée être sous l'emprise d'un sortilège, Dalel y va, elle aussi, de son propre témoignage, en déclarant : « Un raki très connu dans les environs de Mila m'a infligée, à deux reprises, une mémorable punition à l'aide d'une savate en nylon. Dieu merci, je me suis rétablie après avoir suivi un traitement intensif chez un psychiatre de renom ». Pratique religieuse courante (sunna) du Prophète (QSSSL) qui, de son vivant, l'avait vivement recommandée aux fidèles, la Rokia, dont le sens spirituel se mesure à la seule aune de la foi et de la croyance incommensurable en le Seigneur, a perdu son essence même, car ayant ouvert la voie à biens des déviances motivées exclusivement par l'appât du gain.


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