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«Tous les ingrédients d'une explosion sociale sont là»
Abdelouahab Fersaoui. Président du RAJ
Publié dans El Watan le 01 - 09 - 2018

– Vous avez choisi pour la présente édition de votre université d'été de mettre l'accent sur la politique nationale de l'emploi qui a montré toutes ses limites…
Exactement. Les universités d'été du RAJ ont toujours été organisées autour des questions qui préoccupent la jeunesse algérienne, notamment l'emploi, et cette édition ne fait pas exception mais nous savons que les jeunes s'intéressent à d'autres questions comme la culture, la bonne gouvernance ou l'égalité, même si la question de l'emploi reste toujours au centre de leurs préoccupations.
Même dans le sondage que nous avons effectué au mois de mai dernier à travers 43 wilayas et dans lequel nous avons adressé 1447 questionnaires à la frange des 18-35 ans, l'emploi est arrivé au premier rang des préoccupations. Aujourd'hui en Algérie, nous n'avons toujours pas une économie qui encourage la création d'emploi ni une politique qui va dans ce sens.
Notre économie étant une économie de rente, tous les mécanismes mis en place pour aider les jeunes à trouver du travail ont montré leurs limites. Nous avons dépensé des milliards de dollars pour de piètres résultats dans ce domaine.
Partant de là, en tant qu'association, nous avons décidé de focaliser les débats sur l'emploi. A la fin de cette université d'été, nous allons synthétiser des conférences et publier une revue avec l'essentiel des débats et des communications de cette édition.
– Vous comptez également publier le 5 octobre prochain un mémorandum avec l'essentiel des réflexions produites par votre association et ses différents partenaires socio-économiques…
Depuis 2012, les thèmes abordés lors de nos universités d'été concernent directement le quotidien de la jeunesse.
Des thèmes comme l'université, l'éducation, la formation professionnelle, la jeunesse et la culture, l'égalité, la démocratie participative, la gouvernance, les libertés, la société civile ont tous fait l'objet de débats et de réflexions.
Le sondage effectué l'année passée nous a interpellés, car nous nous sommes retrouvés face à une jeunesse qui souffre et qui fait face à de multiples problèmes.
Nous ne pouvons pas construire un Etat viable sans l'implication de cette jeunesse et en tant qu'association, nous allons donc synthétiser ces réflexions et recommandations qui encouragent les jeunes à s'impliquer davantage dans la vie et le débat publics. Nous allons les présenter sous forme d'un mémorandum qui sera rendu public le 5 octobre.
Ce mémorandum fera également l'objet d'une campagne de sensibilisation auprès de la société, des élus et des partis politiques. C'est une manière de dire : «Voilà notre vision, voilà notre contribution et nos propositions pour permettre à cette jeunesse de prendre son destin en main.»
– Lors de votre discours d'ouverture, vous avez fait le constat qu'à la veille du 30e anniversaire du soulèvement du 5 Octobre 1988, les acquis du pluralisme sont remis en cause et les libertés sont de plus en plus restreintes et que, finalement, le pouvoir a remis en cause tous les acquis arrachés par le sang des martyrs du 5 Octobre…
Effectivement, le soulèvement du 5 Octobre 1988 est un événement majeur dans l'histoire de notre pays. Si aujourd'hui nous avons pu nous réunir dans ce lieu, c'est grâce à ce soulèvement et à ce qu'il a arraché comme libertés.
Trente ans après, nous voyons une remise en cause de pratiquement tous les acquis démocratiques arrachés avec le sang des Algériens.
La liberté d'expression est remise en cause. Nous n'avons pas aujourd'hui une presse libre et indépendante qui peut jouer son rôle comme 4e pouvoir ni un mouvement associatif libre et autonome.
C'est la même chose pour les syndicats et les partis politiques car les conditions ne sont plus réunies pour que les partis politiques puissent activer librement et sereinement.
Il y a sans cesse des interdictions de manifestations, de rassemblements, des atteintes aux libertés individuelles et collectives. Trente ans après, nous constatons qu'il y a un recul des libertés et du respect des droits humains.
Même sur le plan économique, la crise n'épargne pas l'Algérie, une crise qui, à bien des égards, ressemble à celle de 1988.
La baisse des prix du pétrole a obligé le gouvernement à avoir recours à la planche à billets avec la possibilité de l'endettement qui se profile à l'horizon ; bref, tous les ingrédients d'une explosion sociale sont là s'il n'y a pas de mesures concrètes sérieuses avec la participation de toute la société, car le citoyen algérien doit être un acteur et non un sujet car, malheureusement, dans le discours officiel du gouvernement algérien, responsables et décideurs, on considère les citoyens, notamment les jeunes, comme un poids à supporter alors que c'est un potentiel et un partenaire qui doit être associé dans la prise de décision et l'élaboration des différentes politiques publiques.
Le développement politique et économique n'est pas l'affaire du gouvernement seulement, c'est l'affaire de toute la société.
Le fait de rendre public ce mémorandum à la veille du 5 Octobre est hautement symbolique. C'est pour dire qu'il y a 30 ans, les jeunes Algériens se sont soulevés pour revendiquer leur dignité et leurs droits et leurs revendications restent aussi pertinentes qu'insatisfaites.
– Le RAJ reste fidèle à son combat pour les droits de l'homme sous toutes ses formes. C'est également l'une des rares associations à activer sur le terrain depuis sa création…
RAJ n'a pas changé de ligne depuis sa création. C'est un mouvement de jeunes dont l'objectif est de sensibiliser la société en général et la jeunesse en particulier afin qu'elle s'implique davantage dans les affaires publiques.
A chaque fois nous appelons les jeunes à faire de la politique et à ne pas en avoir peur, car le pouvoir en place a diabolisé la politique pour faire fuir les jeunes et garder le monopole de l'action politique. Nous demandons aux jeunes de faire de la politique, de participer à la gestion des affaires publiques et de prendre leur destin en main.
A RAJ, tout en gardant notre autonomie d'action, de réflexion et de prise de décision, nous essayons également de créer des liens, des passerelles de solidarité avec d'autres dynamiques sociales, politiques ou syndicales avec lesquelles nous convergeons sur bien des terrains.
Donc, le combat aujourd'hui est global. Il est à la fois politique, social et culturel. Toutes les forces vives de la nation doivent créer des synergies et des ponts de solidarité afin de créer un rapport de force nécessaire pour imposer le changement.
– Vous utilisez aussi les moyens de communication modernes pour faire passer votre message et donner la parole à ceux qui en sont privés ou qui ont des choses à dire…
Effectivement, la web radio a été créée le 3 mai 2016 à l'occasion de la Journée de la liberté de la presse sur la base du constat que l'Etat monopolise les médias audiovisuels et qu'une grande partie de la population algérienne n'a pas de place dans les médias traditionnels comme les télévisions et les radios publiques.
Et étant donné que même la presse privée indépendante qui existe n'a plus de marge de manœuvre, donc nous avons opté pour ce média alternatif, d'autant plus que plus de 18 millions d'Algériens sont digitalisés.
Nous avons mis en place cet espace dans le souci de permettre aux associations de jeunes de s'exprimer, de donner plus de visibilité aux dynamiques nationales qui ne trouvent pas de place pour s'exprimer ailleurs.
Nous demandons même à toutes les associations de mettre en place leurs propres radios et de militer pour que les radios associatives soient reconnues par la législation algérienne.
– Quel est votre message à la veille du 5 Octobre ?
Le constat est amer, mais à la veille du 30e anniversaire du 5 Octobre, le meilleur hommage que l'on puisse rendre aux jeunes assassinés par balles est de continuer leur combat pour les libertés et les droits.


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