Un homme, deux femmes et une tragédie. Au fond, c'est une fable allégorique que propose l'auteur aux lecteurs. Le Secret est le titre d'un nouvel ouvrage que vient de publier Ahcène Hédir aux éditions El Faïrouz (Algérie), avons-nous appris hier de l'auteur. «Ce n'était pas simple. Beaucoup d'éditeurs hommes l'ont refusé. Une femme l'a accepté», commente tout de go l'auteur de ce roman, qui sera aussi présent au SILA. Et de détailler : «Le livre doit sa publication à deux femmes. La photographe Souad Chatta, qui m'avait dit dès qu'elle l'a lu que ce roman avait sa place dans les librairies algériennes. ‘‘On a besoin de ces romans'', m'avait-elle confié, ‘‘qui transgressent les codes et qui se destinent à notre raison avant de s'adresser à nos cœurs.'' Je suis encore sous l'admiration du professionnalisme impressionnant de cette photographe, de son abnégation et de sa volonté, qui ont permis de capter une photo d'une grande valeur, résumant en définitive toute l'histoire du roman, avec son personnage et son ombre, et pour avoir installé majestueusement le décor dans une rue d'Alger. La poétesse, Fouzia Laradi, mon éditrice, qui a lu ce roman et qui a accepté de le publier alors que de nombreux éditeurs hommes l'ont refusé pour des raisons non réellement avouées. Le courage de cette femme montre, si besoin est, l'implication de la femme algérienne dans la production et la diffusion de l'art et la culture. Je tiens à remercier ces deux femmes pour leur courage et leur amour pour la culture.» Il ajoute : «Pour moi élaborer un récit romanesque, c'est comme poser une équation à plusieurs inconnues, autant de paramètres, et dont les formules et les théorèmes manquent cruellement. L'aboutissement du roman et de ses personnages ne peut à cela seulement suffire à apporter les véritables dénouements. Reste que le lecteur, lui seul, serait en mesure d'y mettre les conjectures indispensables pour aboutir à une fin-conclusion vraisemblable, et il y en aurait autant de fins que de lecteurs…» Le Secret est paru d'abord aux éditions 5 Sens, à Genève (Suisse), en mars 2017, alors que le deuxième ouvrage de Hédir Ahcène, intitulé Les réfugiés du Cap Caxine, a été publié aux mêmes éditions en mai 2018. «Ces deux romans font partie d'une trilogie publiée dans un sens chronologique inversé, cependant, les deux romans et même les trois une fois que le dernier est publié, peuvent se lire séparément. J'ai laissé le soin aux lecteurs de faire le lien entre les événements et les personnages.» Né en Algérie, Ahcène Hedir vit en France depuis plusieurs années. Il est ingénieur de formation, mais depuis son jeune âge, il s'est découvert une passion pour la lecture, curieux du monde artistique, de la critique littéraire. «Je me souviens avoir fait ma critique littéraire à l'âge de 14 ans. Passionné de jeu d'échecs, même si je ne joue plus souvent, il y a d'ailleurs des traces – une fin de partie dans Les réfugiés du Cap Caxine.» L'auteur est également lecteur de revues scientifiques et de tout ce qui touche à la psychologie. Les écrivains qui l'inspirent sont Tahar Djaout, Albert Camus, Stendhal, HuruHuruki Murahami, John Irving et le philosophe Nietzsche.