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Lynda Koudache, romancière d'expression kabyle: «Ecrire dans sa langue maternelle, c'est pouvoir dire toutes les choses»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 29 - 03 - 2018

Invitée par le collectif des étudiants de Raffour à M'Chedallah (Bouira) pour animer un café littéraire dans le cadre de la semaine scientifique sur la langue et la culture amazighe, Lynda Koudache, auteure d'expression kabyle, s'est livrée devant une salle pleine. Elle a parlé de son dernier roman «Tamacahut Taneggarut» (la dernière fable), un roman qui lui a permis de décrocher le prix littéraire algérien Assia Djebar en 2016. Elle est également la première femme en Algérie à publier un roman en kabyle. Avant son premier roman : «Aâecciw n tmes» en 2009, Lynda Koudache avait déjà fait ses preuves dans l'écriture poétique d'abord en langue française puis en tamazight. Lors du café littéraire, l'auteure a su répondre à toutes les critiques et questions du public. Elle a expliqué son attachement à l'écriture, notamment dans sa langue maternelle qui lui permet de tout dire et de tout écrire sans tabou. C'est la langue avec laquelle elle pourra dire la société dans toute sa beauté et sa cruauté. Elle a parlé aussi de ses personnages féminins. Il faut noter que Lynda Koudache est invitée à plusieurs rencontres et cafés littéraires en Algérie et à l'étranger, dont le Canada. Elle est jeune et elle a du talent. C'est une écrivaine qui est entrain de forger son style dans la littérature amazighe en général et kabyle en particulier. Elle a accepté de se confier au Temps d'Algérie.
Le temps d'Algérie : Parlez-nous de vos débuts dans l'écriture
Lynda Koudache : J'ai commencé par l'écriture de la poésie en lange française. J'ai eu l'occasion et la chance d'être éditée en France dans un ouvrage collectif intitulé : «comme une forêt de maudits» aux éditions ‘le petit pavé à Angers'. J'ai participé dans cet ouvrage avec trois poèmes en langue française qui ont été sélectionnés. Juste après, j'ai édité un recueil de poésie en Algérie toujours en langue française, que j'ai intitulé : «l'aube vierge» en hommage à l'humanité. J'y traité plusieurs thématiques, la paix, l'amour, l'enfance, etc., j'ai rendu un hommage à Kateb Yacine et l'artiste peintre Baya. Puis un autre recueil de poésie en Kabyle : «lli uqbel adili» (j'ai existé avant de l'être) en hommage aux femmes. J'ai participé également avec une nouvelle : «Anagi n tudert» (Le témoin du temps) au «forum femmes méditerranée» à Marseille en 2006. Le thème du forum était «le temps qui passe» où j'ai décroché le prix d'excellence en Tamazight et aussi un prix pour la traduction de la nouvelle en langue française qui a été éditée dans un ouvrage collectif dans le cadre du forum. Mon premier roman en kabyle : «Aâecciw n tmes» publié en 2009 et le dernier : «Tamacahutt Taneggarut» en 2016.
Vous aviez quel âge quand vous avez commencé à écrire ?
J'avais à peine 15 ans quand j'avais commencé l'écriture. J'ai écrit un texte en français qui parlait de l'identité et de l'attachement des berbères à leur culture et à leur identité. C'était le texte qui m'a mise sur le chemin de l'écriture. C'est en terminant ce texte-là, que j'ai décidé de devenir écrivaine.
Vous êtes passée de la poésie en langue française et en Tamazight à l'écriture romanesque avec la publication de deux romans en kabyle, «Aâecciw n tmes» en 2009 et «Tamacahut Taneggarut» en 2016, pourquoi un tel choix ?
D'abord j'ai débuté avec la poésie en langue française et en kabyle, puis une expérience dans la nouvelle. Quand j'ai participé au concours de «forum femmes méditerranée» à Marseille dans un ouvrage collectif, je me suis posée la question : pourquoi ne pas écrire un roman ? Et là j'ai décidé d'écrire le premier roman : «Aâecciw n tmes» (cabane en feu) en 2009. C'est à partir de là que j'ai découvert le monde romanesque et décidé l'écriture d'un deuxième roman : «Tamacahut taneggarut» en 2016.
Vous êtes lauréate en 2016 du prix littéraire Assia Djebbar pour votre roman Tamacahut Taneggarut. Que représente ce prix pour vous ?
Le prix littéraire Assia Djebar, c'est d'abord un honneur magnifique pour moi. Je suis très contente d'avoir décroché ce grand prix qui porte le nom d'une icône de la littérature universelle d'expression française qui est Assia Djebar. Croyez-moi, quand je lis Assia Djebar, j'ai l'impression de connaître la femme et l'écrivaine. J'ai l'impression de connaître ses personnages et de partager des moments exceptionnels avec eux. Assia Djebar est une grande plume. Aussi, j'ai décroché ce prix pour un roman écrit en Tamazight, donc c'est un honneur pour moi et cela reste toujours une responsabilité parce que décrocher un prix littéraire de cette envergure ce n'est pas atteindre le sommet. C'est juste un début. Donc je me dis toujours qu'il faut travailler davantage pour écrire et produire plus.
Ecrire dans sa langue maternelle dans l'Algérie d'aujourd'hui, vous en pensez quoi ?
C'est un honneur pour moi d'écrire dans ma langue maternelle. Et puis il y a des choses que je ne peux pas dire avec dans d'autres langues. Il y a des sentiments, des situations que je ne peux pas raconter en dehors de ma langue maternelle. Je suis fière d'écrire en Tamazight.
Plusieurs romans et recueils de poésie en langue amazighe sont publiés chaque année en Algérie, pensez-vous que le roman amazigh a trouvé la place qui lui revient dans le paysage littéraire national ?
Il ne faut pas oublier que le passage de l'oralité à l'écrit est récent. Depuis la publication du premier roman de Belaïd At Ali, «lwali n wedrar» (Le saint de la montagne), le chemin est encore long. Nous avons besoin de travailler encore pour décrocher une place dans le paysage littéraire national et dans le monde. Aussi, quand je vois les nouvelles plumes qui émergent dans le domaine littéraire en Tamazight, je me dis qu'il y a un grand espoir. Car il ne faut pas oublier que nous avons une belle langue, nous avons également des lecteurs qui savent ce qui est la littérature. Je pense que c'est un bon signe pour la littérature amazighe dans notre pays.
Vos écrivains préférés ?
Il y en a plusieurs. Amar Mezdad, Dihya Lwiz, Brahim Tazaghart, Yasmina Khadra, Kateb Yacine, Tahar Ben Djelloun, Malek Haddad, etc.
Le roman qui vous a marqué dans votre vie d'écrivaine ?
Le seul roman qui m'a marqué c'est celui écrit par Fadhma Ath Mansour Amrouche : «Histoire de ma vie». C'est un roman que j'ai lu et relu à plusieurs reprises. Quand je l'ai lu pour la première fois, j'avais l'impression d'avoir connu cette femme et c'est une histoire vraiment triste qu'on ne peut pas lire sans pleurer ou en avoir envie.
Un mot sur ce café littéraire organisé par le collectif des étudiants de Raffour
C'est une rencontre qui restera gravée dans ma tête. Un café littéraire qui m'a permis de rencontrer des gens qui savent c'est quoi la littérature. Quand je vois ça, je suis rassurée que la littérature amazighe ira loin parce qu'il y a des lecteurs, des auteurs et une langue. J'espère qu'il aura d'autres rencontres avec les écrivains dans plusieurs régions du pays.


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