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Le prix Mohamed Dib : Un événement dans le champ littéraire algérien
Publié dans El Watan le 25 - 10 - 2018

Sous l'égide du ministère de la Culture, avec la participation de la wilaya de Tlemcen, l'association La Grande maison de Tlemcen a organisé, les 11 et 12 octobre, la 6e session du «Prix littéraire Mohamed Dib».
Cette importante manifestation vient finaliser un long travail de plusieurs mois d'organisation et de concertation de la part des instances dirigeantes de l'association (avec à sa tête, Mme Sabeha Benmansour) et des membres du jury international (présidé par le professeur Mohamed Sari).
A cet égard, et dans la mesure où le prix récompense trois œuvres publiées en Algérie dans les trois langues (arabe, tamazight et français), il est important de rappeler que le jury est composé d'une majorité d'universitaires algériens (résidents et non-résidents) spécialistes des littératures en arabe, tamazight et français.
Quant à la minorité de membres étrangers, il s'agit de chercheurs renommés, spécialistes des littératures maghrébines et francophones, ami/e/s de l'Algérie et qui ont tous/toutes été, à un moment ou à un autre de leur carrière, en poste dans une université algérienne après l'indépendance de notre pays.
Cette année, les trois prix ont été attribués à trois romans : Débâcle, de Mohamed Sadoun, Moul el-Hîra, d'Ismaïl Yibrir, et Anza, de Fahim Messaoudene. Une première constatation s'impose ici. Elle concerne la diversité des sujets, des formes et des écritures, par-delà les différences de langues. Sur ce point, il semble bien que les nouvelles générations d'écrivain/e/s algérien/ne/s ont largement dépassé la phase d'auto-contrition identitaire et de fétichisme linguistique (qu'ont subie leurs aîné/e/s) pour se concentrer sur des problématiques plus centrales.
C'est ainsi que de nouvelles thématiques émergent à présent, abordées dans des langues de plus en plus originales et exigeantes. Nous avons affaire à des créations qui mettent en scène la société algérienne dans sa diversité socio-culturelle, à travers ses multiples composantes identitaires et face à des défis qui engagent l'avenir de l'ensemble de la nation.
De fait, qu'elles usent des ressources de la parabole (tragique ou humoristique), du récit documentaire, du conte fantastique, du roman historique, voire de la référence mystique (en questionnant la grande tradition musulmane de la pensée théosophique soufie), les productions littéraires qu'a eu à expertiser le jury du «Prix Mohamed Dib» se caractérisent toutes, d'une manière ou d'une autre, par leur inscription pleine et entière dans le sillage de la vaste expérience romanesque et poétique de l'auteur de La Grande maison.
Par la nature de leurs préoccupations, par la distance critique qu'ils s'emploient à créer et à entretenir dans leur rapport à un référent algérien pour le moins problématique, par leur souci de renouveler les techniques et les formes de leurs créations, les jeunes auteur/e/s font preuve d'une inventivité et d'une originalité qui auraient certainement réjoui le père de L'Infante maure.
Par ailleurs, s'il y a lieu de se féliciter du dynamisme de la littérature algérienne contemporaine (toutes langues confondues, mais malheureusement pas encore en arabe algérien !), on ne saurait oublier le rôle essentiel joué par les maisons d'édition (privées et étatiques) nationales dans la découverte et la mise en valeur des nouvelles écritures.
A cet égard, la 6e session du «Prix Mohamed Dib» est tout à fait révélatrice de la vitalité du champ éditorial, puisque pour les trois auteurs, on retrouve deux grands éditeurs (Casbah et Hibr) et un ″outsider″ méritant (Richa-elsam).
A l'avenir, on peut imaginer que l'impact médiatique des prix littéraires (Dib, Djebar, Apulée, Escales, etc.) aidera les éditeurs à prendre encore plus de «risques» littéraires pour imposer de nouvelles plumes, assumant ainsi pleinement leur fonction principale de «révélateurs de talents».
Profitons de cette occasion pour rappeler l'importance de la presse spécialisée et des médias d'une façon générale dans la promotion de notre jeune littérature. On ne dira jamais assez l'influence que peuvent exercer sur un lectorat curieux et généralement réceptif (malgré les nombreuses contraintes et tensions d'un quotidien souvent difficile) un simple article ou un court ″sujet″ à la télévision.
Même si la Radio et la Télévision nationales ont fait et continuent de faire des efforts louables pour accompagner et valoriser la création nationale, il est clair que cela ne suffit pas. Dans le même ordre d'idée, et tout en saluant l'abnégation et le professionnalisme de quelques rares critiques algériens, on ne peut que regretter l'absence sur la scène littéraire nationale d'une revue littéraire de niveau international.
Ce type de publication nécessairement pérenne, impliquant une équipe de lecteurs/trices professionnel/le/s – généralement universitaires ou écrivain/e/s chevronné/e/s est non moins indispensable à la maturation d'une production littéraire de qualité dans notre pays. Enfin, comment ne pas mentionner en la circonstance le rôle crucial des bibliothèques (municipales, scolaires) dans la stimulation et le dynamisme des nouvelles écritures algériennes ?
En parallèle avec le grand projet de refonte des manuels scolaires et la réhabilitation académique des grands noms de la littérature algérienne, dans la mesure où elles favorisent la circulation des œuvres («classiques» et contemporaines, toutes langues confondues), toutes les initiatives tendant à encourager la lecture des textes algériens contribuent de façon déterminante à la redéfinition et à la réactualisation des frontières du champ littéraire national.
Ces différents aspects socio-littéraires ont, bien évidemment, été évoqués à l'occasion de la tenue de la 6e session du «Prix littéraire Mohamed Dib». Il est à signaler pour finir que les membres de l'association et du jury ont également pu débattre des modalités d'organisation et de concertation autour des trois grandes manifestations scientifiques qui marqueront la célébration du centenaire de la naissance du grand écrivain en 2020. Il s'agit essentiellement des colloques de Tlemcen, de Lyon et de Cerisy.
Nul doute que dans ce contexte exceptionnel, entre Tlemcen et la diaspora, à partir des «lieux de l'écriture» dibienne, les spécialistes et chercheurs/euses algérien/ne/s et étranger/e/s auront l'occasion d'approfondir l'étude de l'œuvre à travers ses métamorphoses et ses multiples résonances.


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