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Au revoir tristesse
Publié dans El Watan le 26 - 09 - 2004

L'histoire a refusé de lui donner le statut de grand écrivain. Pourtant, beaucoup s'accordent à dire qu'elle fut l'un des rares phénomènes littéraires de la fin du XXe siècle en France. De son vrai nom, Françoise Quoirez, cette grande figure, née le 21 juin 1935, a connu la célébrité dès son premier roman, Bonjour tristesse dont le titre s'inspire d'un poème de Paul Eluard, et publié en 1954, alors qu'elle était âgée de 19 ans, sous le pseudonyme de Françoise Sagan, emprunté à l'un des personnages de Marcel Proust.
Jugé amoral par la critique, ce récit d'une jeune fille qui déteste la maîtresse de son père fait scandale mais séduit particulièrement les lecteurs. En l'espace de quelques semaines, le roman est vendu à un million d'exemplaires et remporte le prix des Critiques.
On retient d'elle des images qui ont marqué les années 1950 : la gloire et le scandale. Pourtant, cette «petite fille trop douée» (comme la qualifia Mauriac à ses débuts), c'est d'abord une production littéraire fructueuse : une trentaine de romans et de recueils de nouvelles, neuf pièces de théâtre. Certains livres ont été traduits en 15 langues et vendus à des millions d'exemplaires. Dans ses romans suivants : Un Certain sourire ou encore Aimez-vous Brahms ?, Sagan continue à conter des personnages qui s'enivrent et qui brisent la douce quiétude de la société des années 1950 avec sa douce musique. Et ce non-conformisme, elle le met également en scène dans sa propre vie : conduite pieds nus, roulettes et cartes dans les casinos, drogue et alcool (elle sera condamnée en 1990 et en 1995 à des peines de prison avec sursis), voitures de sport et excès de vitesse…
Elle manque de perdre la vie en 1954 dans un grave accident de voiture. En 1958, elle épouse Guy Scholler, éditeur, son aîné de 19 ans.
Ils divorcent deux ans plus tard. En 1962, elle se remariera avec le sculpteur américain Robert Westhoff et aura un fils, David. Elle se séparera de son deuxième et dernier mari dix ans plus tard. Sa carrière littéraire se poursuit et, bon gré mal gré, elle continue à occu per le devant de la scène littéraire et politique. En 1975, elle réalise son unique film, Les Fougères bleues, froidement accueilli.
En 1981, le tribunal la condamne pour plagiat pour son livre Le Chien couchant et ordonne la destruction de l'ouvrage. Sagan fait appel et obtient gain de cause. Et sa revanche, elle la prendra quelques mois plus tard, en publiant son plus gros livre, La Femme fardée, 500 pages et un grand succès. Et en 1987, Un Sang d'aquarelle où elle décrit une relation entre homosexuels dans les milieux du cinéma pendant la guerre. Ce sera les deux romans les plus riches et les dernières réussites éclatantes de Sagan. Elle déclarera à Libération : «A force d'entendre parler de "ma petite musique", je me suis dit : "Mettons un peu de Wagner là-dedans."» Par la suite, en dehors de ses recueils de souvenirs, ses livres seront réellement bâclés, mal fichus et mal relus par les éditeurs. Sauvons juste Faux-fuyants qui est par instants à mourir de rire (ça se passe à la campagne pendant l'exode).
Dans Un Chagrin de passage, en 1994 (une journée dans la vie d'un homme jeune qui apprend qu'il va mourir), elle a encore de ces splendides accents de moraliste : «C'était une époque dure pour ses passagers, où à force de tout voir et de tout entendre -y compris ce qu'il ne fallait pas- personne ne savait plus rien exprimer, sinon, par moments, un appétit effréné et ennuyeux pour l'argent, ou un goût lymphatique et parfois mortel pour l'évasion – le plaisir lui-même étant devenu un danger diabolique.»


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