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Le sport et la politique
Publié dans El Watan le 28 - 09 - 2004


Il est évident que si reproche il y a, il ne s'adresse pas aux athlètes qui, certainement, ont fait de leur mieux pour honorer leur pays. Néanmoins et malgré nos désillusions, nous arrivons à nous faire une raison et à relativiser les succès (on se contente des images que nous diffuse régulièrement et à chaque déconvenue la télévision, et qui retracent les exploits de l'équipe nationale de football en Espagne, il y a un quart de siècle de cela), comme les échecs à partir desquels on tente de se corriger et de se dépasser. Nous pensons finalement qu'il n'y a pas lieu de dramatiser la situation même si notre ego en prend un coup et se dire que de plus grandes nations ont subi presque d'aussi grands revers et que ce ne sont pas des catastrophes dont on ne guérit jamais. Et s'il nous revient en mémoire les matches de ping-pong qui opposèrent Américains et Chinois et qui furent le prétexte à un rapprochement entre les deux pays, on se dira, après tout, que s'il existe une volonté politique quelque part, le sport peut contribuer à rapprocher les nations. Par contre, ce qui est moins facile à digérer, ce sont plutôt les divagations du président du COA au forum d'El Djazaïr News, le 1er septembre 2004 où il était l'invité du journal, particulièrement quand il tentait de justifier la décision qu'il prit d'autoriser un judoka algérien à se mesurer à un Israélien. Quand M. Berraf, président du COA, tente de convaincre son auditoire que le sport n'a aucun lien avec la politique et que c'est pour cela qu'il a personnellement donné «le feu vert» au judoka algérien afin d'affronter son homologue israélien, nous ne croyons pas qu'il accorde le moindre crédit aux fadaises qu'il distribue à son entourage. Député d'un parti, le RND, il doit savoir ce que politique veut dire et pas plus qu'ailleurs il n'y a de neutralité en ce domaine. Cependant, il a le réflexe du «politicien» qui lui dicte la prudence et il n'hésite pas alors à se défausser sur l'ex-ministre des Affaires étrangères, Salah Dembri, en omettant volontairement de citer le principal responsable à l'époque du secteur de la Jeunesse et des Sports, celui qui avait annoncé à la presse la levée de l'interdiction des confrontations sportives avec Israël, en l'occurrence le ministre Sid Ali Lebib. On se rappelle que cette décision fut prise au moment où l'Algérie traversait une passe difficile et que la vie institutionnelle se résumait à quelques assemblées croupions qui ne décidaient de rien. Les décisions importantes pour le pays étaient censées être différées à l'après-«construction de l'édifice institutionnel». Aujourd'hui, on peut de bon droit nous poser la question : comment et par qui a été prise une décision aussi importante pour l'Algérie, une décision qui l'engage et qui interpelle la nation, en l'absence de toute légitimité institutionnelle ? Et comment un homme apparemment censé et responsable, puisqu'il est «représentant» du peuple, peut-il se prévaloir d'une décision prise en dehors de toute légalité et qui est, pour le moins, à l'opposé de la volonté de la majorité des Algériens qui sont réellement solidaires de leurs frères palestiniens et par conséquent refusent tout compromis avec le sionisme ? Pourquoi se réfère-t-il à une initiative prise, il y a quelques années et dans des conditions obscures sans chercher à actualiser ses références en se reportant aux propos du président de la République qui a montré la voie à suivre en pareilles circonstances dans un communiqué condamnant sans complaisance des journalistes algériens qui s'étaient rendus en Israël ou encore lorsqu'il annonça, d'une manière claire et sans ambages dans une émission télévisée face à la presse, que ce ne sera pas sous son mandat que l'Algérie reconnaîtra l'Etat sioniste ? Il est vrai que M. Berraf prend le soin de nous avertir qu'une normalisation sur le plan sportif n'a rien de politique et qu'il ne faut pas mêler ceci à cela. Alors il peut peut-être nous expliquer pourquoi l'Algérie, comme un grand nombre de pays européens, a, jusqu'à la fin de la l'apartheid, toujours boycotté sur le plan sportif l'Afrique du Sud ? Ou encore les pays de l'Est, les Jeux de Los Angeles et plus tard les Etats-Unis, ceux de Moscou. Dans la foulée, il aurait pu ajouter qu'en plus du sport, la normalisation «économique» ou la normalisation «culturelle» n'ont rien à voir non plus avec la normalisation politique. Quelle signification les Israéliens accordent-ils à toute reconnaissance politique de pays dont la plupart n'ont d'Etat que le nom, si celle-ci n'est pas accompagnée de mesures concrètes qui leur permettront d'asseoir leur puissance et d'exercer leur domination sur le monde arabe, tant sur le plan économique que sur le plan culturel ? On sait que la survie de l'Etat sioniste est liée au soutien que lui accordent les pays occidentaux et à leur tête les Etats Unis et surtout à son hypothétique «intégration» économique dans le monde arabe, considéré exclusivement comme marché potentiel aux produits israéliens. C'est parce qu'ils sont conscients de cette nécessité que les alliés de l'Etat hébreu et toujours à leur tête Washington ne cessent d'exercer de perpétuelles pressions et un chantage des plus odieux sur les gouvernements arabes qui n'ont pas encore établi de relations diplomatiques avec cet «Etat». Et c'est parce qu'il sont confrontés à l'hostilité de leur opinion publique que certains «responsables» politiques ou cercles plus ou moins occultes fonctionnant comme lobby sioniste et désireux de «normaliser» les relations avec l'Etat sioniste préfèrent opérer d'une manière insidieuse et sournoise et justifier leur compromission soit en se dissimulant derrière la realpolitik et «l'intérêt» supérieur du pays soit en banalisant la portée de leurs initiatives. Israël, lui-même conscient de ces difficultés, a changé de perspectives en privilégiant les tournois sportifs, les tournées d'artistes israéliens natifs de pays arabes dans leurs contrées d'origine, le tourisme et les voyages d'information, les tables rondes en Europe auxquelles assistent des intellectuels arabes afin de créer une situation de fait accompli consacrée par «l'habitude» à tout autre initiative qui heurterait de front le ressentiment des peuples arabes. Une telle approche plus souple, selon les sionistes, peut s'avérer plus féconde que la recherche par tous les moyens d'une reconnaissance politique, qu'ils savent improductive et dont ils peuvent se passer. Mais si M. Berraf a préféré les instructions qui ont été édictées par les deux ministres précités plutôt que de revenir aux orientations du président de la République, ce n'est certainement pas par innocence. Ne cherchait-il pas à couvrir une conviction politique qui est sûrement la sienne et peut-être même celle de son parti mais qu'il n'a pas le courage d'assumer ? Cette décision malheureuse porte tort à l'Algérie, qui est toujours citée comme référence dans le monde arabe eu égard à son histoire récente et également pour ses positions de principe en faveur du peuple palestinien ainsi qu'à la révolution palestinienne. Il est clair que le moins que l'on puisse faire pour cette dernière est de ne pas reconnaître l'ennemi commun aux Palestiniens et aux Arabes, quel qu'en soit le domaine (la direction palestinienne l'a toujours instamment demandé aux gouvernements arabes). Il est étonnant qu'au moment où le monde abusé par la propagande sioniste prend de plus en plus conscience de la véritable nature de l'Etat sioniste et que même la majorité de l'opinion européenne est arrivée à considérer l'Etat hébreu comme une menace pour la paix dans le monde, le responsable du COA décide d'atténuer ces pressions en permettant aux sportifs algériens de se mesurer aux Israéliens. Alors qu'il est connu que ces derniers, pour participer aux rencontres internationales, sont obligés d'intégrer le groupe Europe ou Asie pour les phases éliminatoires des différentes disciplines car aucun pays arabe n'accepte de lever cette mesure qui frappe l'Etat sioniste. Nous n'incriminons pas le sportif à qui on a enlevé la seule possibilité de rentrer par la grande porte de l'histoire du sport algérien s'il avait refusé de se mesurer à l'Israélien à l'instar de son homologue iranien qui a été fêté au retour dans son pays comme un héros. A défaut d'une victoire physique, nous aurions souhaité que M. Berraf ne frustre pas notre judoka d'une victoire morale, qui aurait été celle de tout un pays, de tout un peuple, particulièrement en cette année du cinquantenaire du déclenchement de la révolution. Combien aurions-nous souhaité étrenner cet anniversaire par des actions, des résolutions qui nous ressourcent dans l'appel du 1er Novembre. Combien aurions-nous aimé que nos actes soient inspirés de ce souffle qui a redonné vie à l'Algérie et que ce moment soit l'occasion de la revivification d'une mémoire mise à mal par des décennies de descente en enfer.

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