Les nouvelles mutations géostratégiques et économiques, loin de l'illusion des années 1960/1970 de la guerre des blocs, imposent une mutation culturelle de certains responsables. En ce XXIe siècle, les relations en réseaux ont supplanté les relations personnelles entre chefs d'Etat ou de ministres ; et dans la pratique des relations internationales n'existent pas de sentiments mais que des intérêts. Depuis de longues années, j'ai toujours mis en garde les différentes gouvernants successifs en Algérie (voir nos différentes contributions disponibles sur Google.com), suite à mes différentes tournées internationales, qu'en ce XXIe siècle, qu'il en fallait jamais commettre l'erreur d'opposer la vision stratégique commune, des tactiques existant certes, des différentes tactiques conjoncturelles, pour paraphraser les experts militaires : – d'opposer les USA à l'Europe cela m'a été confirmé par deux hauts responsables américains des départements d'Etat et du Trésor lors de mon déplacement USA et de la concerne bien d'autres pays pour ne citer que quelque poids lourds, la Russie, la Chine et l'Inde, d'opposer la France aux autres pays européens notamment des 27 , leurs échanges réciproques dépassant les 60%, y compris la Grande-Bretagne et dépassant largement les 70% en incluant les USA – concernant les tensions entre 'l'Algérie et la France d'opposer les différents courant politiques malgré leurs divergences, existant un jeu de chaises entre l'Elysée et l'actuel ministre de l'intérieur, car leur objectif commun est de défendre avant tout les intérêts de la France, comme l'Algérie doit avant tout défendre ses propres intérêts. 2.-Dans le conflit qui oppose l'Algérie à la France, le 7 aout 2025, ou vivent des millions d'Algériens, la communauté la plus importante en Europe pour des raisons historiques, le président français a demandé, la solidarité européenne en application de la clause de solidarité européenne introduite par l'article 222 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE. Cela concerne surtout la lutte contre les flux migratoires illicites mais sous tendant des sanctions économiques comme le gel des avoirs sans justification de certaines personnalités algériennes, par l'application du règlement ALBC qui fait partie d'un ensemble plus large de lois visant à réformer le cadre européen de lutte contre le blanchiment de capitaux adopté en juin 2024, et pour le cas strict en France le non renouvellement des cartes de résident des proches de dirigeants algériens. Se pose plusieurs questions : ces recommandations touchant l'Algérie ne seront – elles suivies par les pays européens et toucheront-elle le volet énergétique où les recettes en devises pour plus de 65% de l'Algérie provenant de l'Europe, dominé par plus de 95% par les hydrocarbures, notamment l'Italie et l'Espagne (l'Allemagne poids lourd en Europe étant un client mineur de l'Algérie) principaux clients énergétiques de l'Algérie ? Cela s'ajouteront à la décision récente du président Trump d'imposer l'achats de gaz et pétrole de 250 milliards de dollars par an où en 2024, la facture totale des importations énergétiques de l'UE s'est élevée à 435,5 milliards de dollars soit environ .58% de ses besoins énergétiques, qui pourrait impacter les exportations algériennes évalué à environ 19/20% des besoins de l'Europe en 2024. Qu'en sera-t-il pour la révision de certains Accords de l'association et notamment l'arbitrage qu'a déclenché l'UE contre l'Algérie ? Qu'en serra-il du devenir de la liste grise où l'Algérie qui vient de voter plusieurs lois pour ne plus y figurer qui a été ajoutée à la liste grise de l'Union européenne, le 10 juin 2025, concernant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, liste, établie par la Commission européenne, identifiant les pays tiers présentant des carences stratégiques dans leurs régimes de lutte contre ces activités ? Ce rajout signifiant que l'Algérie fait l'objet d'une surveillance accrue et doit travailler à remédier aux problèmes identifiés par le Groupe d'action financière (GAFI 3. Aussi, sans passion, il faudrait quantifier pour analyser la situation des rapports de force : La part des exportations et importations françaises de biens et de services au sein de l'Union européenne et la part de l'Algérie au sein de la balance commerciale française. Les exportations et importations de biens et services de l'Italie vers la France et réciproquement ; et la part de l'Algérie, les exportations et importations de biens et services de l'Espagne vers la France et réciproquement et la part de l'Algérie dans chacun de ces pays (voir site Eurostat où ces en 2024), le commerce intra-européen a diminué, atteignant 4.026,9 milliards d'euros, soit une baisse de 2,2% par rapport à 2023, selon Eurostat et selon les données de 2023, les échanges commerciaux de biens de l'Union européenne avec le reste du monde ont atteint un total de 5 077 milliards d'euros, avec 2.557 milliards d'euros d'exportation et 2.520 milliards d'euros d'importation et que pour la même période, selon des données internationales le commerce extérieur représente plus de 24% de l'Union européenne, la France, plus de 16% et l'Italie plus de 12%. Pour l'Espagne, environ 66% des exportations espagnoles sont destinées à l'UE, tandis que 52,6% de ses importations proviennent de pays de l'UE, la France, l'Allemagne et l'Italie étant ses principaux partenaires commerciaux à l'intérieur de l'UE. En 2024, le commerce intra-UE (c'est-à-dire les échanges de biens et de services entre les Etats membres de l'Union européenne) a diminué de 2,9% par rapport à 2023, atteignant 2.566,2 milliards d'euros, soit au cours actuel 4.362 milliards de dollar, selon la Commission européenne. L'Europe des 27 totalise un PIB de 17.941 milliards de dollars en 2024 pour une population de 450 millions d'habitant et en ajoutant le Royaume-Uni qui un PIB de 3645 milliards de dollars pour une population de 69 millions d'habitants, soit 21586 milliards de dollars, dépassant la Chine (1,4 milliard d'habitants), soit environ 21% du PIB mondial. Nous avons respectivement l'Allemagne avec un PIB de 4.66O milliards de dollars pour une population de 83 millions d'habitants, la France, un PIB 3.162 milliards de dollars pour une population de 68 millions d'habitants, supérieure à celui de l'Afrique estimé en 2024 à 3.000 milliards de dollars pour une population dépassant 1,4 milliard d'habitants, l'Italie pour un PIB de 2.173 milliards de dollars et une population de 59 millions et l'Espagne, un PIB de 1.772 milliards de dollars pour une population 49 millions. En 2024, selon le FMI l'Algérie, pour une population de 46,81 millions d'habitants, a un PIB de 267 milliards de dollars représentant 1,24% du PIB Europe des 27 plus grande Bretagne mais 8,93% du continent Afrique, se plaçant en termes de PIB par habitant parmi dix pays africains dans la catégorie supérieure des pays à revenu intermédiaire, mais le PIB directement et indirectement étant irrigué par la dépense publique via la rente des hydrocarbures et ce en triangularisation la matrice PIB pour plus de 70%, En conclusion, l'Algérie doit élaborer tous les scénarios d'adaptation, car gouverner, c'est prévoir. Espérons un dialogue constructif, car il n'est ni dans l'intérêts de l'Europe via la France, ni dans l'intérêt de l'Algérie d'une escalade nuisible, tant à la prospérité qu'à la stabilité de la région euro-méditerranéenne, et par ricochet, des impacts négatifs sur l'Afrique, notamment de la région sahélienne. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités