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France 2 joue l'apaisement des mémoires
Soirée consacrée à l'histoire franco-algérienne
Publié dans El Watan le 29 - 11 - 2018

Par quel bout prendre deux siècles d'histoire entre la France et l'Algérie ? La chaîne TV France 2 prend l'initiative d'une soirée dont le leitmotiv semble un pas vers la réconciliation.
L'Algérie reste au cœur de l'actualité française, malgré les décennies qui passent et qui n'apaisent aucune tension ni revendication des populations emportées par la furie de la colonisation et les déchirures de l'indépendance.
C'est dire que, jusqu'à présent, aucune émission sur ce thème n'a jamais fait l'unanimité. Voulant rompre avec cette incapacité à montrer sans qu'aussitôt des critiques fusent, la chaîne France 2 propose, ce jeudi, une soirée spéciale pour tenter de rapprocher les divergences, et elle y met les formes.
El Watan a pu voir, en avant-première, le documentaire France-Algérie : une affaire de famille. Un moment fort pour l'audiovisuel français sur le contentieux franco-algérien.
Tout commence durant la présidentielle 2017 lorsque le candidat Emmanuel Macron avait comparé la colonisation de l'Algérie à un crime contre l'humanité. Une façon de faire un pas vers les Algériens (un potentiel de l'électorat français non négligeable) mais aussi de se mettre à dos la communauté des pieds-noirs, 55 ans après l'indépendance.
C'est en partant de cette reconnaissance sans langue de bois que les documentaristes Dominique Fargues et Frédéric Martin ont conçu leur film, proposé et présenté à 21h par le journaliste Laurent Delahousse.
Le documentaire, d'une durée d'une heure et demie, brosse en accéléré l'impact de la colonisation française depuis la conquête en 1830 jusqu'à ce jour.
Avec des témoins qu'on n'a pas l'habitude d'entendre à une heure de grande écoute sur une chaîne populaire sur ce thème : Ali Haroun (ancien responsable de la Fédération de France du FLN, ancien membre du HCE), Mohamed Bedjaoui (ancien ministre et ancien ambassadeur d'Algérie en France), les historiennes Raphaëlle Branche ou Fatima Besnaci-Lacou notamment, ou encore l'écrivain et ancien ministre Azouz Begag.
Eclaircissements sur des réalités politiques
Dans ce film franco-français, mais tout de même destiné à toutes les composantes de la diaspora algérienne dans son sens le plus large (immigration, harkis, pieds-noirs…), quelques reconnaissances historiques pointent clairement au fil des minutes, comme jamais.
Ainsi le massacre meurtrier du 8 Mai 1945 a bel et bien eu lieu et on donne les chiffres : entre 10 000 et 45 000 morts, qui est le nombre officiel côté algérien ; la torture est un fait grave de la guerre d'Algérie qui a entaché la France, surtout durant ce qu'on a appelé la Bataille d'Alger. Le documentaire donne la parole à Jean-Marie Le Pen, ancien para, qui justifie une fois de plus la torture.
Plus loin dans le temps, la politique de la terre brûlée, les tueries d'Oran en 1962 et le départ massif des pieds-noirs. Avec cette phrase quelque peu définitive de Pascal Blanchard : «Les Algériens voulaient une Algérie sans colons, comme les colons voulaient une Algérie sans Algériens.»
Autre révélation pour beaucoup de Français : les attentats racistes anti-algériens de 1973 ont existé, dont celui, très meurtrier, contre le consulat général de Marseille.
Des attentats dont les médias ont jusqu'à ce jour masqué l'ampleur. Partant de là, le documentaire montre aussi le développement du Front national, mouvement politique issu de la revanche après la perte de l'Algérie, un parti basé sur la haine des Algériens et dont Le Pen fut le créateur.
Plus loin encore, le besoin d'exister de la deuxième génération des Algériens, dits «Beurs», qui manifestent pour leurs droits en 1983. Le terrorisme, avec Khaled Khelkal en 1994-1995. L'irruption de la nouvelle «guerre civile» (comprendre décennie noire) avec les assassinats des religieux chrétiens.
Puis, dans les années 2000, les multiples tentatives présidentielles françaises de jouer l'apaisement tout en commençant à reconnaître non pas les méfaits de la colonisation, mais le tourment imposé aux Algériens.
De Chirac à Hollande en passant par Sarkozy, c'est le permanent jeu de l'équilibriste entre la mémoire douloureuse des Algériens et les ressentiments des Français. Avec des images qui ne sont pas neutres dans ce jeu de dupes de la relation franco-algérienne : celles de l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, primesautier avec Chirac en 2003, puis de plus en plus fatigué.
Jusqu'à être absent lors de la visite du président Macron en 2017. Lequel Macron aura le dernier mot sur la nécessité de ne pas rouvrir les plaies. Le documentaire sera suivi d'un débat. Laurent Delahousse recevra Samia Ghali (sénatrice des Bouches-du-Rhône) et Yasmina Khadra (écrivain).
Deuxième documentaire sur les pieds-noirs : «parler vrai quant à leurs rapports avec les indigènes ou les musulmans»
Un deuxième film suivra, intitulé Les pieds-noirs d'Algérie. Selon la note de présentation rédigée par la chaîne, «des rapatriés de tous bords évoquent leur vie “là-bas”, simple et merveilleuse.
Ils racontent leurs rapports avec la population algérienne dix fois plus nombreuse. Une population à l'amitié parfois recherchée, mais le plus souvent ignorée, crainte ou tenue à l'écart. Et exploitée. Ils réveillent les sept années de terreur et de guerre, les mensonges et les illusions entretenues par tous.
Ils revivent leur panique au moment de la fuite, la chute brutale dans une patrie inconnue. Ils montrent cette plaie qui les a à tout jamais marqués : la froideur, l'indifférence, l'hostilité auxquelles ils ont fait face en arrivant en France. Mais presque tous admettent une intégration finalement réussie et beaucoup reconnaissent que l'Algérie française était une utopie».
Le réalisateur Jean-François Delassus indique pour sa part avoir «fait parler des pieds-noirs de toutes conditions et de toutes tendances, des riches colons au “petit peuple”, des partisans les plus acharnés de l'Algérie française aux libéraux favorables à l'Algérie algérienne…
Je leur ai demandé d'enlever le masque habituel de la “nostalgérie” (la nostalgie de l'Algérie) et de parler vrai quant à leurs rapports avec les “indigènes” ou “les musulmans” – comme étaient alors désignés les Algériens – sans cacher un racisme qui a beaucoup contribué à tuer la fraternité proclamée, rarement atteinte».


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