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Un vent de réformes souffle sur la péninsule Arabique
Publié dans El Watan le 24 - 03 - 2005

Que ce soit sous la pression des Etats-Unis pour la mise en œuvre de leur projet Grand Moyen-Orient ou sous celle de leurs opinions publiques respectives, le processus démocratique est amorcé au Qatar, Bahreïn, Koweït, Oman ou encore aux Emirats arabes unis. Placées sous le parapluie américain, les têtes couronnées de ces pays, qui abritent sur leur sol les plus importantes bases américaines, font face à une montée en puissance du mécontentement de leurs populations, particulièrement depuis la deuxième guerre en Irak. La situation du Qatar, de ce point de vue, reste symptomatique. Lors de la quatrième conférence sur «La démocratie et le libre-échange», tenue à Doha du 4 au 6 avril 2004, cheikh Hammad Ben Khalifa Al Thani, l'émir du Qatar, a fait la mise au point suivante : «Les racines des problèmes du monde arabe n'ont rien à voir avec le problème palestinien ni avec la colonisation. Ce sont des excuses invoquées pour retarder les réformes qui n'ont que trop tardé.» Relevant les référents culturels et religieux de la région, la conférence a toutefois mis en garde l'Occident contre toute tentative d'imposer «une culture toute faite» et des critères universels prêts à «être appliqués». Après avoir déposé son père, en 1995, cheikh Hammad Ben Khalifa Al Thani continue à avoir des pouvoirs très larges : il concentre à son niveau les pouvoirs législatif et exécutif en nommant le Premier ministre et le gouvernement. Un conseil consultatif de 35 membres peut examiner les affaires publiques. Des pouvoirs condamnés à la «restriction». En 1999, pour la première fois, un conseil municipal de 29 membres a été élu au suffrage universel. Les femmes y ont même présenté leurs propres candidatures. En plus de l'adoption par référendum d'une nouvelle Constitution, en avril 2003, qui autorise la liberté d'expression et d'association et qui prévoit la création d'un parlement, dont les deux tiers seront élus, le Qatar a vu la promulgation d'une loi garantissant la liberté de la presse.
L'exception Al Jazeera
Mais la liberté de ton d'Al Jazeera – une exception dans le monde arabe – tranche singulièrement avec l'attitude des autres médias qataris. Al Jazeera, la chaîne de référence des populations arabes, a même réussi à semer la discorde entre les autorités du Qatar et l'Administration Bush. L'opinion publique locale de même que l'opinion publique arabe n'arrivent pas à se «familiariser» avec les 10 000 soldats américains stationnés à la base Al Udeid, près de Doha. Cette base, le plus important commandement américain dans la région, a été la cause d'un coup d'Etat avorté contre l'émir Hammad Ben Khalifa Al Thani. Destinée à la privatisation, suite aux pressions américaines, Al Jazeera a également suscité des tensions avec les pays voisins. Elle demeure un obstacle pour la normalisation des relations avec le Bahreïn, un Etat plus avancé en matière de démocratie. Au Bahreïn, les changements sont également venus d'«en haut». Cet archipel du golfe Persique, constitué de 33 îles, se transforme petit à petit en une monarchie constitutionnelle conformément à la Constitution du 14 février 2002.
Le Premier ministre est nommé par le roi et le gouvernement n'est pas responsable devant le Parlement. Arrivé au pouvoir en 1999, suite au décès de son père, le roi Hamad Ben Issa Al Khalifa entreprend un programme de réformes politiques. Il met ainsi un terme à la dictature, abolit les lois d'exception, libère les détenus politiques, dissout la Cour de sûreté de l'Etat en vigueur depuis 1975 et relance la vie parlementaire. Des avancées saluées par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU ainsi que par l'Association bahreïnie pour les droits de l'homme (ABDH) et Amnesty International. Les élections municipales organisées les 9 et 15 mai 2002 ont consacré la victoire des partis islamistes (chiites et sunnites). Ces derniers ont raflé les sièges du Parlement lors des législatives d'octobre 2002 en raison, notamment, de l'appel au boycott lancé par les principales organisations chiites et laïques du pays. L'ouverture du champ politique a toutefois mis au jour de profonds clivages communautaristes. Le roi continue d'encourager les réformes politiques ainsi que le libre-échange. Manama est devenue une place financière mondiale : de nombreuses institutions financières arabes et internationales y ont ouvert des bureaux. Première monarchie à avoir instauré les élections législatives, le Koweït reste à la traîne en refusant des réformes politiques majeures, essentiellement le vote des femmes et l'interdiction des partis, même si l'Etat tolère les associations. Ce pays, dont l'histoire récente reste marquée par la guerre contre l'Irak, souffre de l'immobilisme politique après la «percée» de 1991. L'Assemblée nationale, qui compte 50 membres, devra examiner en avril 2005 un projet de loi gouvernemental octroyant des droits de vote et d'éligibilité aux femmes. Une majorité de 33 voix est requise pour faire adopter le projet. Jusqu'à présent, 13 députés ont publiquement annoncé leur soutien. L'opposition vient notamment du bloc islamique, qui compte 13 députés sunnites, et de ses alliés tribaux. La société civile compte maintenir sa pression pour arracher ce droit. L'Association des journalistes koweïtiens compte organiser, le 28 mars prochain, un «vote symbolique». Selon un sondage d'opinion effectué par l'organisme privé Pan-Arab Research Co auprès d'électeurs koweïtiens de sexe mâle, 50,2% des sondés soutiennent l'octroi aux femmes de leurs droits politiques. 27,9% des personnes interrogées s'y opposent. Le Koweït, de même que d'autres royaumes de la région, a été le théâtre d'une série d'attentats anti-occidentaux. Allié de l'Occident, même s'il a critiqué l'intervention militaire des Etats-Unis en Irak, le sultanat d'Oman vit un long processus démocratique. Le sultan Qabous a accordé, il y a environ deux ans, le droit de vote à ces sujets. Ceux-ci ont élu, en octobre 2003, les 83 membres du majliss choura (assemblée consultative). Une petite «révolution» dans cet Etat islamique, une monarchie absolue qui, elle non plus, n'est pas à l'abri du vent de la démocratie. Arrivé au pouvoir en 1970, le sultan a élaboré une Constitution en 1996, sans passer par la voie référendaire.
La Loi fondamentale indique que l'islam est religion d'Etat et que la charia est à la source de la législation. Le sultan a accéléré ces dernières années une politique économique très libérale, notamment en ordonnant la privatisation des aéroports, des télécommunications et de l'enseignement supérieur.
Ce n'est pas plus libre sous le ciel des Emirats arabes unis (EAU).
Réputés pour leurs cités prospères et le revenu par habitant parmi les plus élevés au monde, les EAU ne semblent pas faire de la tenue d'élections libres une priorité.


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