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Instantanés de la mémoire
Parution. « juste un mot » de Boudjemaâ Kareche
Publié dans El Watan le 26 - 02 - 2009

Depuis qu'il a quitté la Cinémathèque d'Alger auquel son nom, parmi d'autres, reste attaché, Boudjemaa Kareche s'est investi dans l'écriture, tantôt dans les colonnes de la presse, tantôt pour lui-même, comme des bouteilles à la mer, voisine de sa maison.
C'est finalement un recueil de ces messages égrenés çà et là qu'il nous propose en prenant le risque de publier à compte d'auteur. C'est aussi à ses yeux une façon de découvrir par l'expérience le monde du livre et de poser des questions qui l'interpellent : « Pourquoi le livre ne se vend-il pas bien chez nous ? Pourquoi un tirage de 3000 exemplaires, c'est-à-dire un chiffre mineur, est-il perçu comme un record ? ». Pour autant son livre Juste un mot est loin d'être centré sur ce thème. C'est même un livre foisonnant du point de vue des sujets, des époques et des situations. Il n'est pas non plus un essai bien que partout, questions, réflexions et idées viennent apporter des éclairages ou, a contrario, creuser la perplexité devant l'inexpliqué. Ce n'est pas un roman bien qu'il emprunte parfois les techniques et styles du genre en nous emmenant dans des endroits précis, en mettant en scène des personnages, assurément réels mais transfigurés par la vision de l'auteur. Ce n'est pas un recueil de nouvelles, bien que son découpage puisse ressembler à cela. Des Mémoires alors ? Pas plus, puisque Boudjemaâ Kareche ne délivre pas le récit délibéré de sa vie, bien qu'il donne à la deviner ou ressentir à travers les autres, quelques passages pourtant étant consacrés à l'évocation de souvenirs personnels. Disons donc qu'il s'agit d'un livre construit comme un jardin, un peu à la manière du philosophe persan Saâdi qui avait écrit son fameux Gulistan en l'organisant de manière horticole. Le titre Juste un mot suggère de multiples rencontres avec l'auteur, comme ces discussions que l'on peut avoir avec un inconnu dans un wagon de train ou à la même table d'un café. Des propos généraux puis des confidences lâchées quand le contact se réchauffe et que l'on sent à travers les yeux de l'autre que son oreille devient de plus en plus attentive. Sept chapitres constituent l'ouvrage, tous commençant par « Juste un mot pour… » : quelques femmes, quelques hommes, quelques jeunes, quelques artistes et auteurs, quelques films, quelques voyages et enfin, juste quelques mots.
Chacun de ces chapitres est composé à son tour de petits textes, légers, écrits avec sobriété et qui rappellent la littérature cinématographique, celle des synopsis et des scénarii, voire celle des slogans pour films. Hassiba Khorsi, qui signe la quatrième de couverture, établit ce lien qui révèle le passage de Kareche du monde du cinéma à celui de l'écriture : « Un recueil de textes courts-métrages, écrit-elle. Un long métrage fiction sur le sens de l'Existence, à voir justement en images lumineuses sur grand écran livre… noir et blanc ». Du court au long métrage littéraire ? La formule peut paraître contradictoire ou paradoxale. En fait, une fois achevé le livre, on se rend bien compte que toutes ces tranches de vie, ces instantanés de la mémoire, composent une fresque continue dans une harmonie d'abord invisible mais indiscutable. Une même et seule histoire, montrée sous ses différents plans, mais structurée en scènes et en séquences, disparates en apparence seulement. Boudjemaâ Kareche aurait-il utilisé le vocabulaire cinématographique pour se raconter en gardant l'humilité que des Mémoires ne permettent pas toujours ? C'est possible. Mais de son Juste un mot, ressort aussi et surtout une belle tranche d'humanisme, un intérêt et un attachement immense pour les gens, quels que soient leurs statuts, âges, conditions… Là aussi, la quatrième de couverture n'était pas de la réclame en affirmant que « son regard caméra se pose sur les Autres, sur l'Autre, nécessairement sur Soi - le jeu du nous-je - pour inscrire des paroles vivantes, des mots animés . » Quoi qu'il en soit, le lecteur se trouvera sans doute emporté par cette kyrielle d'anecdotes et de notes de vie prélevées au fil des ans. On y rencontre des gens illustres comme de parfaits inconnus, des personnes exceptionnelles comme de simples humains dont la simplicité justement est peut-être source d'exception. On y rencontre le grand cinéaste allemand Werner Herzog à Alger, tellement impressionné par le regard du président Boumediène qu'il aurait rêvé le faire jouer dans son fameux film Aguirre ou la colère de Dieu à la place de Klaus Kinski ! On y croise Kirk Douglas, Ali Zamoum, Martin Scorcèse, Dahmane El Harrachi, Robert de Niro, Sauveur, le patron défunt du restaurant de la Madrague, Kateb Yacine, El Anka.... On se retrouve en Chine en compagnie d'un Bouamari emporté par l'exaltation ou dans un bar de Moscou avec le réalisateur japonais Kurosawa. On revoit le film de Zinet Tahia Ya Didou. On se rend à Ben Aknoun où Kareche a grandi, à travers des petites chroniques de quartier et des portrais rapides de personnages locaux. On s'indigne avec un jeune bachelieri qui découvre que l'entrée à l'ISMAS (institut supérieur des métiers de l'audiovisuel et du spectacle) est interdite aux handicapés ! On décortique une publicité sur les écrans en voiture qui dévalorise le cinéma. On découvre un Algérois élégant, Boualem Samrico, qui fit fortune dans le vêtement, un jeune Tunisien cinéphile qui a fait Tunis-Alger en bus pour venir à la cinémathèque, un chauffeur de taxi de Paris qui s'avère être le fils de l'ancien charbonnier de Ben Aknoun, un vieil émigré qui se trouve embarqué par erreur sur le vol de Bamako avec prolongation sur plusieurs villes africaines et dut séjourner dans l'avion jusqu'au retour. Bref, de l'infiniment célèbre à l'infiniment quidam, la centaine de petits textes offre une amplitude thématique qui se laisse lire dans l'ordre ou le désordre, entre gravité et humour, tendresse et cogitation, souvenirs et projections. Au bout du compte, la grande facétie de Boudjemaa Kareche est d'avoir produit un Juste un mot…
Juste un mot. Chroniques 2006-2008 de Boudjemaa Karèche. Edition à compte d'auteur. Alger 2009. 272 pages. Prix indicatif : 600 DA. On soulignera l'excellente qualité graphique.


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