L'intelligence économique est un outil de connaissances et de compréhension permanente des réalités des marchés, des techniques et des modes de pensée des concurrents, de leur culture, de leur perception, de leurs intentions et de leurs capacités à les mettre en œuvre. Dans le contexte actuel de la mondialisation/globalisation et de concurrence économique internationale, l'analyse des systèmes d'intelligence économique permet de bien comprendre pourquoi des économies de marché et des économies de plus en plus ouvertes ont développé des systèmes d'information plus adaptés et plus performants dont, en particulier, les systèmes de management stratégique de l'information. Instrument politique, économique et stratégique, l'intelligence économique est mise en œuvre par des pays et fonde, dans la plupart de ces pays, des systèmes de collecte, de traitement et de diffusion de l'information stratégique. C'est ainsi qu'existent depuis longtemps des intelligences économiques américaines, anglaises, japonaises, allemandes, françaises, etc. La perception de l'environnement international complexe impose une révision des modes de réflexion et des comportements de l'ensemble des acteurs économiques. Dans ce contexte, les organisations sont de plus en plus contraintes de considérer l'intelligence économique comme indispensable dans leurs stratégies de développement et d'innovation : évolution des cultures d'entreprise, des mentalités et de la bonne gouvernance, mais aussi évolution des outils d'analyse et des stratégies managériales. Le développement des nouvelles technologies de l'information et des communications (NTIC), notamment en termes de traitement et d'analyse des données, fournit à l'intelligence économique des outils de plus en plus performants, qui aident à une meilleure connaissance de l'entreprise et de son environnement global. Continuité L'intelligence économique n'est pas un domaine nouveau, mais plutôt une sorte de continuité et d'aboutissement de la démarche de veille (stratégique, technologique, technique, scientifique, concurrentielle, commerciale, environnementale, sociétale, juridique, réglementaire et institutionnelle). Dans ce cadre, la conception de l'intelligence économique comme processus d'échange d'informations ne doit pas se limiter à un processus de collecte et de traitement de l'information stratégique, mais elle doit mener à l'action. Les opérateurs économiques et sociopolitiques algériens n'ont pas réellement pris conscience, d'une part, du retard accumulé dans le domaine du renseignement économique et de l'importance du management stratégique de l'information économique. D'autre part, la prise de conscience axée sur l'innovation, la commercialisation des produits et services, la compétitivité, le maintien et/ou la création d'emplois dépendent aussi d'une intelligence économique bien développée. En conclusion, une méconnaissance des mécanismes, des outils d'analyse et de veille mis en œuvre par les opérateurs économiques et sociopolitiques et une évaluation floue et incomplète des enjeux et menaces sont de graves lacunes d'adaptation économico-politico-stratégique. Le leadership d'Etat algérien doit jouer un rôle incitatif dans le développement d'un système d'intelligence économique. Il est primordial que tous les opérateurs économiques et sociopolitiques adaptent leurs missions aux défis et enjeux de la mondialisation/globalisation des échanges. Dans ce contexte, ce même leadership doit développer une stratégie globale, afficher une volonté claire et surtout bien mobiliser les opérateurs économiques et sociopolitiques sur des priorités d'actions et leur donner une impulsion efficace. L'auteur est *PHD, expert consultant international.
