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La politique, c'est aussi du cinéma
Publié dans El Watan le 13 - 10 - 2005

Avant les élections de 2003, le vent en poupe et le cœur
léger, Arnold
Schwarzenegger avait promis monts et merveilles aux Californiens. Deux ans après, désabusés, ses administrés lui promettent une défaite douloureuse lors des prochaines consultations électorales.
Ce qu'il faut relever, c'est qu'entre le gouverneur et ses électeurs, ce n'est pas l'enthousiasme qui prévalait au moment de l'état de grâce. Ce qui a encore davantage creusé le fossé, ce sont les mesures impopulaires que l'ex-acteur a prises à son corps défendant. Au lieu de combler les déficits en augmentant les impôts, l'acteur veut imposer des coupes budgétaires dans tous les domaines se mettant à dos une bonne frange de la population.
Mais Arnold ne désespère pas de regagner la confiance des Californiens. A force de faire campagne, il a déjà dépensé, au cours de ces derniers mois, plus de 26 millions de dollars. Il a beaucoup investi tant sur le plan politique que financier, qu'une défaite serait inimaginable pour celui qui veut briguer un autre mandat l'année prochaine. Lorsqu'il a pris le pouvoir à la fin de l'année 2003, Arnold était bien résolu à réformer en profondeur le paysage politique californien.
Avec ses 35 millions d'habitants, la Californie est la sixième puissance économique du globe. Face aux politiciens rompus à la roublardise et à la tromperie, comme la Californie en a vus, Schwarzenegger y est perçu comme l'antithèse.
Culturiste de formation, ancien Mister Univers, inventeur de l'industrie du body building, puis héros de films d'actions gorgés de muscles bandés, il n'a jamais brigué de poste électif, ni été membre de la moindre association civique ou politique. Il n'a même pas pris la peine de voter lors de la dernière élection présidentielle, pas plus d'ailleurs qu'à douze des vingt scrutins précédents. Bref, c'est le profil idéal pour séduire l'électorat largement dépolitisé de Californie. «Schwarz» a surmonté sa pauvreté à lui, les autres n'ont qu'à l'imiter. Lui réplique qu'il a cent fois réalisé l'impossible dans ses films d'action qu'il veut rendre à la Californie, qui lui a tant donné, démonter les politiques publiques, «afin de restituer au peuple l'argent qui lui est volé par l'impôt».
La star hollywoodienne est le deuxième acteur, dans l'histoire de la Californie à parvenir au poste de gouverneur après Ronald Reagan élu à cette fonction en 1967, avant d'entrer à la Maison-Blanche au début des années 1980. Lorsqu'il a décroché le «gros lot», il y a presque 2 ans, il a déclaré : «Je remercie le peuple de Californie pour la confiance qu'il m'a accordée. Je ne vous laisserai pas tomber et je réussirai dans ma mission. Je serai le gouverneur du peuple», a-t-il assuré, à ses côtés sa femme, la journaliste Maria Shriver, nièce du président John Kennedy. La Californie étant un tremplin et comme Bush ne pourra plus briguer un mandat en 2008, les lobbies ne verraient pas d'un mauvais œil l'investiture d'Arnold à la Maison-Blanche. Même les embûches procéduriales ont été opportunément évitées. Autrichien naturalisé américain, né de parents qui ne sont pas américains, Schwarz ne pouvait aspirer à la présidence des Etats-Unis. Mais un amendement a été introduit pour modifier la Constitution afin de permettre aux personnes naturalisées américaines depuis 20 ans de se présenter à l'élection présidentielle.
L'élu républicain, à l'origine de l'amendement, Rohrabacher ne fait pas mystère de son initiative. «Schwarz fait du bon boulot. Nous avons des personnes très qualifiées qui pourraient faire avancer notre pays et il n'y a aucune raison qu'ils soient exclus de l'élection présidentielle.»
Autrichien naturalisé
Il ne faut pas voir là seulement un exemple de plus du mélange loufoque entre politique et show business. Car modifier la Constitution américaine ne sera pas une mince affaire. Cela n'a eu lieu que dix-sept fois depuis 1791. Pour être appliqué, un amendement doit être voté par les deux tiers des deux chambres, puis ratifié par les trois quarts des cinquante Etats. L'amendement «Arnold» n'entre certes pas dans la même catégorie que l'abolition de l'esclavage ou le droit de vote des femmes. Des leaders d'importation venus d'Europe ont bien eu de hautes fonctions au sein de l'Etat comme Henry Kissinger ou Madeleine Albright ou encore Shalikashwili, qui a commandé l'armée américaine.
Pour les spécialistes en communication, le pouvoir réel n'étant pas exercé par le président mais par des réseaux occultes et des lobbies ; le rôle du président n'est plus d'être un dirigeant compétent, intelligent, éclairé ou visionnaire, et encore moins de concevoir la politique du pays. «Ce que l'on attend désormais du président, c'est d'être un communicateur et idéalement un acteur, capable de proférer les pires mensonges en ayant l'air sincère.»
Comme Ronald Reagan, Arnold a donc toutes les qualités requises pour être président. De plus, avec la brutalité bestiale qu'il se plaît à incarner dans ses films, Arnold représenterait parfaitement l'Amérique de ce début du XXIe siècle. Schwarz a commencé son offensive au début de cette année en tirant à boulets rouges sur l'établishment politique. Il a remis en cause le statu quo, il veut établir un plafonnement strict des dépenses de l'Etat, ce qui obligerait à des coupes budgétaires systématiques lorsque les dépenses dépasseraient les recettes. Il propose de modifier le système des retraites de l'Etat, en remplaçant les allocations vieillesse par des comptes individuels. Il lance des défis à l'éducation et au syndicat des enseignants, en préconisant le salaire du mérite pour les professeurs et une modification des conditions requises pour les titularisations. Il est en guerre contre le syndicat des infirmières. Arnold estime que ces mesures sont indispensables pour venir à bout du déficit structurel de l'Etat et changer la manière dont on fait de la politique à Sacramento.
«J'ai été élu pour faire des réformes, pour régler les problèmes, pour réparer un système cassé, et non pas pour gouverner prudemment», ne cesse-t-il de dire.
On n'a rien sans rien
Plus on est ambitieux, plus il faut prendre des risques. On n'a rien sans rien. Ses déclarations ne font pas l'unanimité, il va sans dire, et déclenchent une levée de boucliers. Pour le gouvernator, cela se comprend, puisqu'il a mis le doigt dans l'engrenage et gêne des groupes d'intérêt. «Les groupes d'intérêt ne m'aiment pas à Sacramento, explique-t-il, parce que je passe mon temps à leur botter les fesses.»
Dès lors, son image commence à s'en ressentir. Selon les sondages, sa cote de popularité a chuté lourdement, mais le référendum de novembre va déterminer exactement la place dévolue à l'ex-acteur dans le cœur de ses administrés. Lui déborde de confiance, en homme qui a surmonté bien des obstacles pour devenir Monsieur Univers, puis l'un des acteurs les plus populaires de Hollywood et qui sait aujourd'hui qu'il est la plus grande personnalité politique de l'Etat.
«Il y a toujours quelque chose de formidable à défendre des idées justes, à savoir qu'on va dans la bonne direction, à avoir une vision très claire du produit fini, comme c'est toujours le cas avec moi.» Il se délecte du côté théâtral de l'affrontement avec ses adversaires. «Tout cela, c'est une grande pièce de théâtre, plaisante-t-il. Ils jouent tous de grands personnages dans cette pièce, c'est formidable, c'est du beau spectacle.» Et son rôle à lui, dans cette représentation ?
«Le premier, bien sûr», répond-il malicieusement.
Le premier rôle
Mais l'Arnold, qui s'est présenté comme l'antipoliticien par excellence et comme un centriste capable non seulement de collaborer avec les deux partis, mais aussi de les mobiliser, a été remplacé par un Arnold, peu enclin à rejoindre les deux bords. Ainsi, l'antipoliticien n'est devenu qu'un politicien de plus, dont les ambitions ne se limiteraient pas à la seule Californie, mais à l'Amérique tout entière. Schwarz ne se soucie guère des réactions négatives comme ce médecin qui vient d'engager une procédure de destitution du gouverneur, identique à celle que ce dernier avait initié contre son prédécesseur démocrate. «Schwarzenegger utilise la Californie comme un plateau de cinéma dévastant l'Etat comme un de ses personnages de cinéma, sans limite et insensible», a affirmé M. Matsumura, chercheur à l'université et qui tient jusqu'ici sa célébrité de l'invention d'un foie artificiel composé de cellules de lapin. Arnold pourrait lui répliquer : «La politique, c'est aussi du cinéma.»
Parcours
Arnold Alois Schwarzenegger est né le 30 juillet 1947 dans le village autrichien de Thal. Deuxième fils de Gustav et Aurélie. Il a reçu une éducation très sévère et stricte. Elevé par sa mère dans une maison, près de la section de police dont M. Gustav, un ancien officier de carrière, était le chef. Son père ancien champion de curling a toujours encouragé ses fils à pratiquer le sport. En 1961, Arnold impressionne Mister Autriche qui lui a proposé de venir s'entraîner dans son club. Fasciné par son idole Reg Park, la star qui avait joué le rôle de Hercule, Arnold s'est mis en tête de devenir l'homme au corps le mieux bâti du monde. Lorsqu'il a avoué son désir à ses parents, ceux-ci l'ont désavoué, en lui demandant qu'est-ce qu'il comptait faire avec ses muscles ? Sa réponse fut brève mais résolue : «J'irai en Amérique et je deviendrai star de cinéma.» En Amérique, sa carrière a connu une évolution spectaculaire culminant avec les titres de Mister World et Mister Univers. C'est à cette époque qu'il fit ses débuts de cinéma en jouant le rôle de Hercule dans le film Hercules in New York. En 1975, il délaisse à la compétition pour se consacrer au cinéma. Il a joué dans The long good bye (1973) Stay Hungry (1976), Conan le barbare (1981) ; en 1984, The Terminator. Puis, ce furent Commando, Predator, Total Recall. En 1986, il se marie à Maria Shriver, de la famille des Kennedy. 4 enfants naîtront de cette union. En 1991, il revient avec Terminator 2, le jour du jugement, puis Terminator 3. En 2002, depuis sa course pour la fonction de gouverneur de Californie, et son triomphe en 2003, il a laissé le sport aux vestiaires pour se consacrer exclusivement à la politique. Il y a quelques semaines, sa cote de popularité auprès des Californiens est descendue à 34% contre près de 60% l'année précédente.


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