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Résorption du déficit en eau
Publié dans El Watan le 13 - 12 - 2005

«Après cinq années d'efforts titanesques, déployés face à une série de catastrophes naturelles et concrétisés par des actions de réhabilitation et de développement des infrastructures locales destinées à permettre leur exploitation maximale, afin de surmonter cet obstacle majeur que vit une bonne partie de la population, nous vivons un début de soulagement qui place toute les parties impliquées dans le secteur de l'eau dans une situation d'évolution plus calme et plus paisible.» Le directeur de l'hydraulique de Boumerdès, Youcef Gabi, rassurant quant à la possibilité de surmonter cette crise «dans quelques années», explique que la baisse de tension dans la presque la totalité des communes de la wilaya, les rapports de plus en plus positifs des différents services, mais aussi ceux émanant des élus et d'autres représentants de l'Etat illustrent parfaitement cette amélioration. «La preuve en est qu'on n'entend plus chaque jour parler de manifestations populaires à cause du manque d'eau», a dit M. Gabi. Et d'ajouter : «En 2001, la priorité a été donnée à la réhabilitation des infrastructures de l'AEP (alimentation en eau potable) et de l'assainissement. L'objectif principal d'alors était de réduire la déperdition de l'eau. Par conséquent, nous avons lancé une vaste opération de réfection des raccordements aux forages de réparation et d'entretien et tout le réseau et avons procédé au changement des armoires électriques. Comme nous avons œuvré à limiter les actes de vandalisme que subissaient nos infrastructures.» Parallèlement à ces actions, d'importants projets ont été lancés, dira encore notre interlocuteur.
Un programme sur plusieurs années
«Des projets qui touchent à l'alimentation de certaines régions telles Dellys, Afir et Timezrit, mais aussi à l'extension du réseau aux nouvelles villes qui ont poussé partout. 360 million de dinars ont ainsi été dépensés durant l'année 2001», précise le directeur de l'hydraulique. Mais la fin de cette année a coïncidé avec la sécheresse qui devait durer jusqu'en 2003 et dont les effets se sont fait durement sentir à Boumerdès, Khemis El Khechna, Boudouaou, Keddara et dans toute la partie de la Mitidja orientale. Les citoyens gardent encore aujourd'hui le souvenir de cette eau de «mauvais goût» que, par précaution, on traitait un peu exagérément au chlore.
«La menace était grande, se rappelle M. Gabi. Et c'est à cette période précisément qu'il a été décidé de lancer le projet de la station de dessalement d'eau de mer de Corso et que le groupe Khalifa avait fait don au gouvernement algérien de deux barges flottantes portant des stations de dessalement.» «On était à l'été 2002. Une année où l'on a dépensé 800 millions de dinars dans le secteur de l'hydraulique, soit plus du double de l'année précédente. A la fin de l'année, les inondations, qui à Bab El Oued ont fait des centaines de morts, compliquaient la situation du secteur de l'eau à Boumerdès. Beaucoup d'ouvrages avaient été détruits, et il a fallu nettoyer pratiquement tous les oueds alimentant les barrages et les nappes. En 2003, la situation s'est aggravée davantage avec le séisme du 21 mai. Il a fallu aux pouvoirs publics réhabiliter, dans l'urgence, certaines infrastructures et veiller à ce qu'il ne se développe point de foyers de MTH. Une épreuve supplémentaire. Surtout qu'il a fallu raccorder au réseau d'AEP la multitude de sites de chalets. Cette année, les dépenses du secteur ont grimpé jusqu'à 2 milliards de dinars. Mais cela s'est avéré encore insuffisant puisque une grande partie de la population n'avait pas accès, en fonction de ses besoins, à ce liquide vital. Le pic des dépenses sera atteint en 2004, dans la continuité de l'effort de reconstruction qui se conjugue aux grands projets de la stratégie régionale de la sécurisation des villes du centre de l'Algérois en la matière. Et interviennent les vastes projets du système de production de l'eau de Taksebt (SEPT), la station de dessalement de Cap Djinet qui, selon des projections sur 2020, produira 100 000 m3/jour, mais aussi l'interconnexion de toutes les réserves superficielles englobant les barrages de Koudiet Asardoune (Bouira), Souk N'heta (Tizi Ouzou), Keddara et El Hamiz (Boumerdès/Alger) et bien sûr celui de Taksebt. L'alimentation prochaine de la quasi-totalité des communes de la wilaya, d'Afir à l'est, jusqu'à Boudouaou El Bahri à l'ouest, et de Amale jusqu'à Hamadi, en passant par Dellys, Baghlia, Bordj Menaiel, Les Issers, Thénia, Si Mustapha, Beni Amrane, Larbatache, Khemis El Khechna, Boudouaou, Zemmouri et d'autres desserrera, à coup sûr, l'étau sur la wilaya. La conduite devant alimenter toute cette région en rejoignant Alger étant en cours de réalisation, beaucoup d'espoirs sont investis dans ce projet. Les besoins de Boumerdès pour son raccordement au SPET sont estimés à 5 milliards de dinars. 800 millions de dinars ont déjà été alloués et la direction de l'hydraulique s'attelle à tout mettre en place pour qu'à chaque fois qu'une zone est couverte par les gigantesques conduites venant de Tizi Ouzou, on lâchera l'eau». Une autre enveloppe de 120 millions de dinars est allouée à l'hydraulique pour procéder au renforcement et à la réhabilitation des forages et autres infrastructures en attendant «la mise en service progressive du réseau SPET». «Comme il y a des projections lointaines dans ce système, nous avons pensé à des solutions à court terme», explique M. Mehibel, chef de service à la DH de Boumerdès.
Une solution qui s'appliquera sans nul doute à Chabet, Timezrit, les villes du bas Issers et «partout où le besoin se fera sentir». Ce qui revient à dire qu'une fois la wilaya raccordée au réseau de Taksebt, ses ressources hydriques, souterraines surtout, seront sollicitées pour un usage local volant au secours des zones qui à présent souffrent le martyre.
Un autre budget d'une valeur d'un milliard de dinars est alloué à la wilaya pour une deuxième tranche du projet d'amenée d'eau et d'assainissement dans les sites de relogement des sinistrés du séisme du 21 mai 2003 en plus d'une autre enveloppe de 800 millions de dinars obtenue dans le cadre de la réévaluation du plan quinquennal et qui sera probablement injectée dans le SPET. Des projets dont on attend qu'ils mettent à l'abri les citoyens de la wilaya et dont l'ébauche a consommé 1, 2 milliard de dinars de janvier à novembre 2005. Ce qui donne 7,76 milliards de dinars consommés dans des projets relevant du secteur de l'hydraulique.
L'assainissement
Une grande quantité d'eau consommée implique un énorme volume de rejets. D'où la mise en adéquation des réseaux d'assainissement.«Ce qui n'a pas échappé à nos services», a dit le directeur de l'hydraulique de la wilaya de Boumerdès, M. Gabi. Car pour le seul plateau de Boudouaou, on s'attend à une population de plus de 35 000 habitants quand les multiples programmes de logement et autres investissements auront été parachevés dans ce chapitre, la wilaya compte déjà trois stations d'épuration des eaux usées (à Thénia, Zemmouri et Boumerdès) et 17 stations de relevage dont 8 à Boumerdès, 2 à Thénia, 2 à Zemmouri et 1 à Hamadi : celle-ci collectent les eaux usées et les rejettent dans les stations d'épuration évitant ainsi la pollution des oueds et du littoral. En outre des études pour réaliser des schémas d'assainissement ont été lancées pour Sebaou, Les Issers et la Mitidja orientale, nous déclarent M. Rabi et ses chefs de service.
L'objectif étant la protection de l'environnement et des ressources hydriques. Les études concernant ainsi le schéma d'assainissement pour Boudouaou, Boudouaou El Bahri, Kharrouba, Ouled Moussa et Larbatache. L'on est au stade de la réflexion sur le type de stations à y réaliser et leur nombre. Quant à l'assainissement de la vallée de Boudouaou, «il est en voie de réalisation». Le collecteur est entamé et sera fin prêt vers la fin juin 2006. La station, elle, est encore au stade d'étude. Les études portent aussi sur la région est. Le schéma directeur de l'assainissement de cette zone prescrit une station d'épuration à Oued Sebaou, une à Naciria et une autre à Dellys avec des petites stations de relevage. Resteront les zones du Sud-Ouest et des Issers, deux zones qui représentent pourtant une urgence. Khemis El Khechna-Hamadi par leur topographie : le relief plat de la région ne permet aucune évacuation naturelle. D'où l'aggravation du problème de pollution. Et les Issers pour son oued qui alimente la nappe où sont réalisés plusieurs forages et qui se diverse aussi dans la mer.
La situation est d'autant plus alarmante que depuis Beni Amrane en amont, voire plus loin dans la wilaya de Bouira, sur les deux rives de l'oued se trouve une multitude d'agglomérations sauf que les rejets domestiques étant biodégradables et la région ne connaissant pas une dense activité industrielle, les risques sont tout de même moindres. Une autre urgence dans le programme d'assainissement : la couverture des sites de reconstruction de la zone sinistrée. Ces endroits, aussi, «les études sont en cours et les projections portent sur plus de 20 ans».
L'irrigation
Préserver les ressources hydriques tout en assurant la continuité de l'activité agricole nécessitant l'irrigation. c'est là un autre défi que se doivent de relever les services de l'hydraulique de Boumerdès. Suite à la pénétration des eaux de mer dans la nappe du Sebaou dans la région de Takdempt (Cap Djinet) et qui ont avancé de 4 km dans la réserve d'eau souterraine «à cause des pompages sauvages», qu'effectuaient les agriculteurs dans le périmètre irrigué, il a été décidé d'arrêter cette «exploitation». Mais ce n'est qu'après que les agriculteurs se sont aperçu que l'eau qu'ils retiraient des forages était devenue salée qu'on a agi. «Actuellement, le front d'eau salée n'avance plus», a déclaré le directeur de l'hydraulique de Boumerdès qui explique que «cela est arrivé à cause de l'exploitation anarchique», 16 forages ont été réalisés dans ce périmètre et les agriculteurs ne respectaient pas le débit convenu, allant jusqu'à remplacer les pompes par d'autres plus grandes et plus puissantes. Cela dit, la surface irriguée n'est cependant pas appelée à diminuer. «Au contraire, dira M. Gabi, car il y aura 4500 ha en plus que généreront les projets du barrage de Oued Djemaâ (Issers) et les forages du bas Issers une fois l'alimentation en eau potable assurée par le réseau Spet.» Il y a en outre les projets d'aménagement hydro-agricoles, notamment la réalisation de digues dans l'oued du Sebaou ,afin de permettre d'avoir de petites réserves.
«Les digues (5 dans un premier temps) s'étaleront sur une longueur de 4 km», précise M. Gabi. En outre, on projette de concéder aux agriculteurs 45 retenues collinaires que compte la wilaya, afin qu'elles puissent être exploitées dans l'irrigation. «Bien que toutes ne soient pas exploitables actuellement parce que nombre d'entre elles sont envasées, nous sommes instruits de mener un travail d'animation en direction des agriculteurs pour leur assurer une structuration pour une gestion appropriée des ressources hydriques. Et cela évitera sans nul doute la dégradation, qui jusqu'ici a été progressive, des infrastructures», dira en outre M. Gabi.
Ainsi face à une demande sans cesse croissante en eau, dans un climat d'insécurité induite par la menace qui pèse toujours sur l'Algérie en termes de manque de ce liquide vital, des projets de grands barrages et de stations de dessalement de l'eau de mer sont appelés à la rescousse.
Mais là encore, il faudra toujours avoir à l'esprit que les réserves (superficielles : barrages ou souterraines) dépendent de la pluviométrie. Le spectre de la sécheresse étant toujours là, le citoyen n'est pas totalement rassuré. Cependant «les souffrances peuvent être réduites de plus de la moitié sur le triple plan : AEP, assainissement et irrigation», rassure-t-on.


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