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Alain Bashung est décédé samedi après-midi : L'éloge de la bâtardise
Publié dans El Watan le 16 - 03 - 2009

Il était un peu Algérien. Dans le sang et les gènes en tout cas. Son père était originaire de Kabylie. Le chanteur français, récemment honoré par la profession et le public lors des Victoires de la musique, est le fruit d'une brève amourette entre cet homme qu'il n'a jamais connu et une mère Bretonne.
Cette origine brisée l'a conditionné pour le restant de sa vie et a aussi enrichi d'inoubliables chansons léguées à la postérité. Ce que ses admirateurs craignaient le plus au monde depuis quelques mois est arrivé samedi après-midi. Bashung est mort à Paris. Tout le monde le voyait lutter avec courage et ténacité contre le sort. Il est allé jusqu'au bout de tous ses concerts. Les derniers, ceux du week-end dernier, ont été annulés au dernier moment, avec la fin fatale qu'on connaît à présent. Le talent de Bashung a traversé les frontières. En Algérie, même des titres comme Gaby, Oser Joséphine, ou Vertiges de l'amour sont sur toutes les lèvres. Ce n'est peut-être pas par hasard lorsqu'on songe à la filiation biologique du défunt chanteur. Il est issu d'une histoire d'amour entre sa mère, ouvrière bretonne travaillant chez Renault, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en 1947, et d'un père Algérien. Hélas, pour des raisons que la biographie de Bashung tait, et auxquelles lui-même n'a jamais répondu dans les entretiens, son père est aussitôt parti.
On ne sait même pas s'il a vu son fils. Le jeune Bashung va être marqué pour toujours par cette origine incertaine qui lui entrouvrait des horizons vers « ces golfs pas très clairs » qu'il chantait dans Gaby oh Gaby. Il alla même à parler, dans un entretien au journal Le Monde en 2003, de « bâtardise » : « Etant moi-même plus ou moins bâtard, j'ai toujours revendiqué la bâtardise (…) J'ai longtemps eu des problèmes d'identité. J'étais obligé d'avoir l'esprit ouvert, n'ayant pas eu à revendiquer la fierté de venir de tel ou tel endroit. » Avec des paroliers doués d'un sens peu commun de la prosodie et des images fortes, Bashung a su créer un univers musical attachant sur lequel il plaquait sa voix teintée d'une émotion à déchirer les âmes les moins sensibles. Son dernier titre Résidents de la République est à lire avec plusieurs grilles. D'abord, il s'agissait d'un solde de tout compte de l'élection de Sarkozy, dont il disait qu'il lui faisait peur. Le président n'est qu'un résident... Un fugace résident, comme lui-même qui sentait son départ proche. La chanson annonçait la fin de la partie avec la maladie : « Un jour je ne marcherai plus, un jour je ne chanterai plus. » Il est parti debout, auréolé d'une nouvelle victoire de la musique, décernée à Paris il y a peu.
Désormais, et certainement pour longtemps, il est l'artiste français le plus honoré par cette institution. Dans la France des clandestins et des sans-papiers tout juste bons pour l'expulsion, cet énième cas d'un fils d'étranger, qui porta aussi haut la culture populaire française, pose sans esprit polémique la question du mélange annonciateur de tant de bonheur collectif pour la société, comme Bashung a su l'apporter. Après Mouloudji, Adjani, Prévost, Dany Boon, Edith Piaf (sa grand-mère était Kabyle), ou encore l'homme politique Arnaud Montebourg, fils d'une Algérienne, qui peut dire, lorsque la petite graine est plantée, d'où qu'elle vienne, de quel fruit elle sera porteuse ?


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