Avec 27 chauffeurs et 26 contrôleurs receveurs, ils assureront quotidiennement le transport de quelque 10 000 passagers de Annaba en extra ou intra-muros. Sept lignes seront desservies dont 4 quartiers (cités 5 Juillet, Rym, Oued Forcha et Kouba) et 3 chefs lieu de commune (El Bouni, El Hadjar et Sidi Amar). Ainsi, après avoir développé l'offre du secteur privé, le ministère du Transport s'est attaqué à recréer celui public disparu au lendemain de l'ouverture aux opérateurs privés du secteur du transport routier. Investi de la compétence de service public, l'ETA s'est aussitôt attelé à assumer la gestion des transports publics au moment même où les infrastructures d'arrêt et de stationnement sont saturées, et que le potentiel des transporteurs privés, vieilli à plus de 50%, n'attire plus les usagers. Cette situation est aggravée par les tarifs non attractifs appliqués par les transporteurs privés et par la perte de temps que ces derniers imposent aux usagers. Informel au début de ses activités, le groupe de travail de la direction du transport de Annaba en charge de la création de l'ETA a, par la suite, mieux coordonné ses actions avec d'autres structures de l'administration locale. Il s'agit des 3 principales communes de la wilaya notamment Annaba, El Hadjar et El Bouni. Ces 3 entités s'étaient, en effet, associées à cette démarche. En butte aux difficultés auxquelles étaient confrontées leurs populations respectives, elles devraient bénéficier des bienfaits de la décentralisation du secteur des transports intra et extra-urbain. A forte concentration d'habitants, ces communes avaient préalablement adhéré à une convention en matière de tarifications et de la qualité de la prestation fournie par l'ETA. Des sources concordantes affirment que les 17 bus, prévus pour être réceptionnés prochainement, pourraient être affectés à des dessertes d'autres communes. D'où, ajoutent les mêmes sources, l'élaboration d'un schéma basé sur une vision spatiale résolument moderne et adaptée à la demande du consommateur telle que la création de parkings et stations d'arrêt. Cette vision porte également sur l'élaboration d'une carte d'abonnés. Celle-ci, a-t-on précisé, offrira à l'usager l'avantage de la continuité et de la simplicité dans ses déplacements. Les cadres et les chauffeurs de l'ETA sont conscients que leur principale difficulté réside dans la circulation de leur engin au regard de l'engorgement endémique des villes, à leur pollution et à la saturation des parcs de stationnement et d'arrêt. Ce qui n'a pas empêché jeudi – premier jour de la mise en exploitation des 33 bus – l'ETA d'entamer une opération séduction. «Ce nouvel acquis devra impérativement inclure un changement dans le comportement de ceux, chauffeurs, receveurs et contrôleurs, chargés de fournir la prestation de service. L'image d'agents sous-payés employés par les opérateurs du secteur privé du transport intra et extra-urbain est à bannir. Les responsables de l'ETA ont eu une mission d'intérêt public à accomplir. Il est plus qu'indispensable de tomber dans les travers à l'origine de la faillite des régies communales de transport», a indiqué un usager au moment d'emprunter, pour la première fois, un des bus de couleur bleue mis en circulation par l'Eta. Satisfaction mais également appréhension des usagers au regard de la saturation des 2 seules stations terminales Kouche pour l'interurbain et Souïdani pour l'intra-urbain implantées dans la commune chef-lieu de wilaya.
