C'est le résultat des sénatoriales qui se sont déroulées, jeudi, au siège de l'APW et encadrées par des magistrats. Au dernier bulletin dépouillé, les élus du Front ont laissé exploser leur joie avant de quitter le siège de la wilaya sous la pluie et un cortège de klaxons. Au FLN, on a surtout jubilé pour avoir «semé» le frère ennemi, le RND, qui a jeté son dévolu sur le candidat indépendant, Bektache Madjid, maire de l'APC de Darguina qui a été donné favori, mais qui n'aura réussi au final qu'une troisième place avec 86 voix. Le soutien du parti d'Ouyahia avait un poids de 44 élus qu'on dit avoir été rejoints par 9 autres jusque-là sans attache partisane. Dans une salle bondée de monde, dont des députés RND et FLN, la discipline de vote a été à deux vitesses. Au finish, déception chez les uns et contentement chez les autres. Avec 89 voix, le candidat du RCD, Kessas Laâziz, a réussi à se placer à la deuxième position avec au finish le sentiment de satisfaction d'avoir engrangé une «plus-value» de 7 voix, «dans les rangs des indépendants», préfère-t-on croire. Pourtant, parmi les élus et cadres du parti, les regards ont trahi un sentiment de doute de ne pas s'assurer une discipline partisane. Celle qu'a eu à faire respecter le parti du FFS en réunissant ses élus, le même jour, à Tichy pour une journée de formation. Avec un taux de participation de 66,40 %, 334 élus ont participé à l'élection du sénateur. Le collège des grands électeurs en comprend 503 inscrits. 169 élus ont donc boycotté le scrutin. Théoriquement, il s'agit des 157 élus du FFS et des 4 élus du PT, deux partis qui ont officiellement retenu le mot d'ordre de boycott. Au total, il faudra ajouter 8 autres élus qui n'ont pas voté jeudi. Soit le nombre total d'élus du MEN. Des indépendants peut-être ? Parmi les 8 candidats, sur une dizaine en lice, 2 ne se s'ont même pas déplacés au bureau de vote puisque ayant récolté zéro voix. Originaires de la même région que le candidat Bektache, ils se seraient désistés en faveur de celui-ci. A la quatrième position, le maire de Tazmalt, qui a tenté de puiser dans le même électorat d'élus que le reste des candidats, partisans ou non, n'a pas réussi à passer le cap des 28 voix. M. Mira, qui a enregistré un retour triomphal à la tête de la commune de Tazmalt, est à sa deuxième mésaventure électorale après sa non-élection à l'APW. Le nouveau sénateur est ainsi élu en remplacement du sénateur FFS, Madjid Abid, dont le mandat a expiré en 2003. Les conditions des élections municipales de 2002 ont empêché son renouvellement, d'où sa vacance depuis cette date-là. Une autre élection est prévue pour décembre prochain pour pourvoir le siège qui sera vacant après l'expiration du mandat du deuxième élu FFS, Djoudi Mammeri en l'occurrence. La wilaya est représentée au niveau de la Chambre haute par deux sièges pourvus lors de l'élection de 1997. Comme le prévoient les textes, un tirage au sort est effectué chaque trois ans pour le renouvellement d'un tiers des sénateurs. Jusque-là, la représentation de la région a toujours échu au FFS avant que son boycott ne profite au FLN.
