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Boualem Sansal, poste restante et post-scriptum
Publié dans El Watan le 07 - 06 - 2006

Je me suis prêté à cet exercice sans avoir été pressenti par les organisateurs ni avoir été désigné par quiconque sinon par souci de donner un coup de main aux organisateurs (Aslia), puisque la personne pressentie pour ce faire avait été empêchée au dernier moment de participer à ce salon auquel du reste elle était invitée (empêchement involontaire en raison d'une surcharge d'activités professionnelles).
J'avais alors fait une mise au point en réponse à une question sur la censure littéraire en Algérie et avais affirmé de bonne foi que ce type d'ostracisme avait disparu des pratiques éditoriales. Voilà que tout dernièrement, j'apprends par la presse que le dernier ouvrage de mon ami Boualem Sansal, Poste restante édité chez Gallimard, aurait été censuré, ce que j'ai du mal à croire. Je n'ai pas encore lu cet ouvrage et je ne sais nullement de quoi il traite. Toutefois, cet acte si préjudiciable à l'image hélas déjà fort entamée de notre pays, s'il venait à s'avérer, m'oblige à me dédire publiquement, la mort dans l'âme et en toute conscience.
Je ne connaissais pas Boualem Sansal jusqu'au jour où une étudiante de français – quand j'étais encore en activité du côté de la caverne d'Ali Baba – vint me trouver pour me demander de l'encadrer pour un mémoire de magistère sur le premier roman de cet écrivain : Le serment des barbares. Soucieux de partager le travail de recherche et d'encadrement avec mes collègues mais aussi intéressé à titre pratiquement égoïste de me soulager de la pression des étudiants venant me harceler pour les encadrer, j'ai dirigé cette étudiante sur certaines enseignantes qu'elle refusa à juste titre d'entreprendre jusqu'au jour où une collègue consciencieuse et compétente accepta quant à elle de se prêter à l'opération et fit faire le mémoire à l'intéressée dans les temps réglementaires requis (moins de deux années). Je me devais néanmoins d'accepter de faire partie du jury et c'est alors que j'ai pris connaissance de l'œuvre qui, à franchement parler, ne m'aura pas marqué en ce temps-là.
Je n'ai pratiquement plus revu Boualem depuis quelques mois (je le croisais quelquefois dans les rues d'Alger ou encore je le découvrais sur les écrans de TV étrangères de la parabole analogique) mais je l'ai rencontré à Genève au pavillon algérien alors qu'il n'avait pas été invité par les organisateurs mais se trouvait sur place par la grâce de son éditeur (et il n'était pas le seul alors que d'autres qui étaient pressentis et étaient venus en Suisse n'ont pas daigné visité le stand de notre pays).
J'ai échangé quelques propos avec lui alors que beaucoup de gens se pressaient autour de cet homme si affable et si agréable. Il avait en main quelques exemplaires d'un numéro de revue, Le Passe-Muraille (n° 69 d'avril 2006). Je crois bien que je lui en avais subtilisé un par simple curiosité.
C'est dans cette revue que je lis ce jour-même un compte rendu sous le titre de «Défense de Boualem Sansal» par Cookie Allez et que j'apprends un peu interloqué que «c'est la publication de son premier ouvrage en 1999 (qui) a conduit à son limogeage (il était haut fonctionnaire dans un ministère)». Je suis un peu circonspect étant donné que j'ai bien été membre de jury – je crois même le président de ce jury – d'un mémoire magistère consacré à cet ouvrage précisément (mais enfin passons !). Les livres de Boualem Sansal circuleront en Algérie et plutôt bien que mal et seront diffusés par les libraires avec des succès et des bonheurs indiscutables, voire même enviables. Il est vrai, je ne l'ai jamais vu aux émissions littéraires des chaînes de notre télévision unique et nationale ni entendu sur les ondes de nos radios nationales.
Mais un fait est certain, il écrivait, publiait et s'exprimait surtout sur les chaînes étrangères – et c'est tant mieux pour lui et tant pis pour nous qui préférons nous prémunir par le silence si commode -.
En mon âme et conscience, je ne puis considérer Boualem Sansal comme un écrivain de la provocation ni du scandale, un peu à la manière de l'algérien Rachid Boudjedra ou du français Jean Hedern Hallier ou encore des Egyptiens Sonaâllah Ibrahim, voire de Djamal El Ghitani. L'homme doux et tranquille que j'ai toujours connu est un homme posé, responsable, calme, serein, placide et déterminé certes, un écrivain comme je les respecte et je les aime.
Dans le numéro de revue que j'ai récupéré, j'ai découvert un diseur de vérité courageux et sagace, une vérité que je partage parce que je la vis quotidiennement et que je ne cesse de tenter de la révéler moi aussi avec mes mots et mes délires, surtout quand moi aussi j'ai les doigts qui me démangent et le verbe quelque peu entravé : «J'ai écrit en tant qu'être humain, enfant de la glèbe et de la solitude, hagard et démuni, qui ne sait pas ce qu'est la Vérité, dans quel pays elle habite, qui la détient et qui la distribue (…) Je raconte des histoires, de simples histoires de braves gens que l'infortune a mis face à des malandrins à sept mains qui se prennent pour le nombril du monde, à la manière de ceux-là, perchés au-dessus de nos têtes, souriant grassement, qui se sont emparés de nos vies et de nos biens et qui, en supplément, exigent notre amour et notre reconnaissance.»
* L'article inédit de Pierre Bourdieu mentionné par M-L. Maougal dans sa chronique de la semaine dernière s'intitule «L'intellectuel négatif». Dont acte.


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