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Perpignan-18e Festival de Photojournalisme-Visa pour l'Image
Publié dans El Watan le 10 - 10 - 2006

Je suis donc allé à Melilla, à Ceuta et aux îles Canaries qui sont les lieux les plus touchés par ce phénomène et voilà comment ce reportage de deux mois a duré deux ans. Ce qu'il faut d'abords savoir, c'est qu'il y a plusieurs sortes de clandestins : il y a ceux qui ont de l'argent, comme beaucoup de Sénégalais qui prennent l'avion jusqu'à Rabat, puis qui tentent de passer comme tous les autres clandestins, d'autres moins aisés qui viennent par camions via le désert et il y a ceux qui viennent à pied comme ces deux frères somaliens, qui ont traversé le désert mettant deux ans pour arriver au Maroc. Obstinés, obnubilés par l'Europe, ils sont prêts à tout pour y parvenir, leur nombre augmente de plus en plus provenant surtout du Mali et du Niger. Quand ils foulent le sol espagnol, aux Canaries, qu'ils atteignent enfin ses côtes et ses plages, ils attendent sagement la police, ils sont alors emprisonnés 40 jours en isolement complet puis ramenés par avion en Espagne. Puis sont débarqués soit à Murcie, Valence Barcelone ou Madrid où on les relâche dans la nature sans rien. Ceux qui n'ont pas la chance de survivre sont retrouvés sur les plages ou dans les rochers et souvent les vacanciers sont là présents, acteurs et spectateurs, certains aident à ressortir les corps, d'autres sont indifférents. Le pire, c'est ceux qui par plaisir ou voyeurisme prennent des photos. Ces corps ramassés ou repêchés sont emportés et placés dans les cases dans les murs des cimetières avec comme seule identité un numéro. Ce qui est nouveau dans ce drame humain, c'est l'arrivée de ces femmes enceintes, un fait causé par cette loi en Espagne dit que toute femme qui est enceinte ou qui a un enfant en bas âge obtient la résidence. Du coup, de plus en plus de femmes voyagent seules et se font mettre enceinte au Maroc. Avec de telles situations, on comprend vite que ça n'est pas simple avec les autorités, les policiers censurent tout, surtout au Maroc, ils ne veulent pas qu'on voit ce qui se passe, car ce qui est fréquent, ce sont les menottes et les balles dans les jambes. Parfois, ainsi blessés, ils sont abandonnés dans le désert. D'ailleurs, tous ces clandestins sont refoulés à la frontière algérienne, comme des parias. C'est terrible mais tout ce que je peux dire, c'est que j'ai beaucoup d'admiration pour ces gens, ils sont une grande leçon d'humanité. Ils sont dans le besoin, ils n'ont rien, mais partagent le peu qu'ils ont avec toi, je me souviens que dans le désert, c'est eux qui me donnaient de l'eau.
Après une telle expérience, c'est difficile de reprendre une vie normale, surtout quand on voit nos gouvernements traiter des êtres humains de la sorte.

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