Les cinéphiles de Sétif, d'Alger et d'ailleurs ont et auront le loisir de découvrir dans leurs salles obscures la dernière production de Costa Gavras, celui qui a enchanté le monde du cinéma avec ses œuvres immortelles que sont L'aveu et Z et qui continue avec ses films engagés en revenant sur les exactions des soldats français lors de la guerre d'Algérie, justement avec Mon colonel. Les Constantinois attendront donc la sortie de DVD piratés pour pouvoir voir le film ou patienter quelques mois avant de l'apprécier sur les chaînes satellitaires. Khalida Toumi, notre respectable ministre de la Culture, a bien initié l'inauguration de la cinémathèque il y a… plus d'une année, en nommant même un directeur qui a appris la «bonne nouvelle» par le biais de la presse. L'APC, quant à elle, ne cesse de reporter aux calendes greques la réouverture des six salles de cinéma que comptait Constantine jusqu'aux années 1970, subissant procès sur procès de la part des ex-propriétaires, des actuels locataires qui ont détourné la vocation de ces salles, ou regardant les salles se désagréger face aux aléas du temps et de l'homme, comme c'est le cas pour les cinémas Le Versailles et L'Olympia. L'espoir faisant vivre bien au-delà des espérances les plus folles, il restera aux cinéphiles constantinois de se rabattre sur un autre film qui porte à peu près le même titre. Ya, ya mon colonel un navet français des années 1970 qui traite d'un sujet tout autre que le pamphlet de Costa Gavras et qui aura le loisir d'amuser au lieu d'éduquer ou d'informer. Comme on dit, faute de grives…
