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« La démocratie est restée un discours loin de toute pratique »
Mohamed Harbi aux Débats d'El Watan jeudi à Alger
Publié dans El Watan le 18 - 04 - 2009

Devant une assistance composée essentiellement d'universitaires, chercheurs, enseignants, écrivains et hommes politiques, l'historien algérien Mohamed Harbi a décortiqué, jeudi lors des Débats d'El Watan consacré au thème « Les intellectuels et le pouvoir en Algérie », le rapport complexe existant entre l'intelligentsia, l'élite et les régimes politiques en Algérie.
Ceci, non sans évoquer la question de la démocratie et le processus électoral dans notre pays. Près de 500 personnes se sont déplacées à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, à Alger, pour écouter avec attention cet intellectuel, modéré et humaniste. Dans son intervention, l'historien s'est attardé sur le rôle des intellectuels algériens, leurs préoccupations, leurs positions et leurs relations avec le pouvoir dans des moments difficiles et à travers les différentes évolutions qu'a connues notre pays. L'orateur expliquera que l'imaginaire d'une partie de « l'intelligentsia algérienne donne une perception du réel. Donc une partie de l'intelligentsia : celle qui a fait le pays sur le plan politique ainsi que le fonctionnement du système qui a hérité de certains traits de ces devancières qui tiennent du passé ». « En Algérie, l'imaginaire des siècles anciens continue à peser sur la perception qu'ont les Algériens du réel », a indiqué le conférencier. Selon M. Harbi, le passé n'a pas cessé de faire valoir ses conséquences dans le processus d'autonomisation de l'intellectuel en Algérie.
Tout au long de sa conférence, il a parlé des rapports des intellectuels avec la guerre de Libération nationale, la réalité de la participation des étudiants, surtout des lycéens, dans l'action armée et malheureusement, la marginalisation d'une grande partie de cette élite des grandes décisions. L'Etat a interdit toute opposition et les mouvements sociaux. M. Harbi pense que notre pays ne renferme pas, au sens propre du terme, des intellectuels porteurs d'idées concrètes ou qui produisent ces idées, mais il existe plutôt une intelligentsia qui diffuse des idées. Cette intelligentsia, de l'avis de Mohamed Harbi, ne puise pas dans la vie sociale et sociologique des Algériens mais beaucoup plus dans le salafisme... En parlant justement de l'évolution de cette intelligentsia, l'historien évoque comme première étape la fusion du savoir et du pouvoir et l'incapacité de l'ensemble des partis politiques à différencier entre ces deux concepts. « Avant l'indépendance, aucune organisation politique n'a pu faire le distinguo entre le pouvoir et le savoir », a relevé l'historien.
En revanche, la donne a relativement changé après la naissance des différents mouvements, notamment estudiantins, qui revendiquaient alors le monopole de l'expression, c'est-à-dire la différenciation entre le savoir et le pouvoir. Par la suite, le pouvoir a joué la carte de la cooptation en subordonnant les intellectuels, d'où la grisaille politique que vit actuellement notre pays. Après l'indépendance, a-t-il observé, l'élite et l'intelligentsia de ce pays ont été confrontées à une situation sociale particulière. Elle a contraint certains, y compris les communistes et ceux de gauche, à rejoindre le clan du pouvoir en travaillant étroitement avec lui, alors qu'ils avaient une vision et une orientation diamétralement opposées de la gestion des affaires de l'Etat. Et les intellectuels ayant refusé de se rallier au pouvoir ont été marginalisés alors que d'autres ont été forcés à l'exil. M. Harbi fera remarquer, en parlant des partis politiques, que le FLN de la guerre de libération et le FLN post-indépendance n'étaient plus les mêmes.
Si le premier regroupait un cartel d'élites venues de différents horizons et ayant un seul but : combattre le colonialisme, le second a vu la faction de cette élite qui s'est opposée pour de multiples raisons aux orientations de la direction du parti, d'où d'ailleurs la démission du FLN d'Aït Ahmed, de Boumendjel et de Ferhat Abbas. Ce qui amène, dans ce sillage, l'historien à considérer la démocratie comme étant un instrument technique entre les mains du pouvoir et que l'idée de la démocratie est nouvelle dans la société algérienne et sa pratique ne se faisait pas selon les principes de la démocratie. M. Harbi fustige par là même les organisations politiques qui, d'après lui, ne fonctionnent pas de manière démocratique, y compris les partis communistes. « La démocratie était un langage et non une pratique. Ce qui était généralisé, ce sont les notions du maître et le serviteur et ceux du dirigeant et du leadership. Il y a un certain autoritarisme même au sein de la famille et dans la rue. De ce fait, la démocratie est restée un discours loin de toute pratique », a-t-il soutenu.
Il rappellera dans ce sens le rôle joué par le pouvoir dans l'instauration de ses règles en matière de démocratie. Un fait qui a empêché l'élite de s'éclater et de briser ce cercle pour se mêler à la population. « Le régime en place a refusé toute critique émanant de l'extérieur du pouvoir et l'élite a été prise dans ce sens au piège. Toutefois, ceux qui ont pu contourner cet interdit et qui se sont substitués à cette élite sont les journalistes et les avocats... », a soutenu Harbi. Enchaînant sur les élections en Algérie, M. Harbi a révélé qu'elles ont été manipulées depuis 1962 et jusqu'à présent par l'administration et que l'opinion publique ne pèse pas de son poids et n'a aucun rôle à jouer. L'historien a indiqué que l'Algérie a vécu depuis longtemps dans un statu quo et que la démocratie est restée un discours loin de la pratique. Partant de cet état de fait, M. Harbi pense que cette question constitue une bataille réelle qui va prendre un tournant décisif dans un proche avenir.


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