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Un moment d'histoire
Publié dans El Watan le 07 - 05 - 2007

Birago Diop dans Les nouvelles du Sénégal illustre bien l'attitude de la France en écrivant : «Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît. En France, on n'oublie jamais rien du passé quand il est glorieux, est-ce à dire qu'au paradigme de la souffrance, il y ait deux collèges et que l'indignation est sélective ?» Pourquoi faudrait-il donc sacrifier la revendication des réparations morales et matérielles des crimes contre l'humanité commis par la France en Algérie sur l'autel des bonnes relations entre l'Algérie et la France ! Comme le suggère Sarkozy et même Chevènement qui ont raison de dire qu'on peut faire l'économie d'un traité d'amitié si l'Algérie reste la «chasse gardée» de la France.
La France est une vieille nation, un Etat, et quels que soient les aléas politiques et ceux qui la gouvernent, elle maintient toujours le cap sur ses intérêts. Jules Ferry, le père de l'école laïque, président du Conseil qui donna un essor considérable à la politique coloniale de la France (protectorat sur la Tunisie, colonisation de Madagascar, du Congo, du Tonkin…) écrivait en 1890 : «La politique coloniale est fille de la politique industrielle… La question coloniale, c'est pour les pays voués comme le nôtre, par la nature même de leur industrie, à une grande exportation, la question même de leur industrie à une grande exportation, la question même des débouchés. Une industrie qui n'arrive plus à vendre est une industrie menacée de chômage, à la merci des grèves et des troubles sociaux.» Prévost-Paradol, célèbre journaliste et homme politique, écrivit en 1868 dans La France Nouvelle : «Il n'y a que deux façons de concevoir les destinées de la France : ou bien nous restons ce que nous sommes, nous consumant sur place dans une honteuse insignifiance… ou bien de 80 à 100 millions de Français fortement établis sur les deux rives de la Méditerranée maintiendront à travers le temps le nom, la langue et la légitime considération de la France.» Mais le monde a changé, les choses ont évolué, personne ne vous a demandé de venir vous pointer un 14 juin 1830 par une nuit sans lune à Sidi Fredj !Vous avez raison de refuser la repentance qui a une connotation éminemment religieuse. Le président algérien ne peut aller à la cathédrale, pas plus que le président français ne peut aller à la grande mosquée ; l'ont fait le général de Gaulle et le chancelier Adenauer qui signèrent en janvier 1963, un traité d'amitié et la coopération après que le chancelier allemand eut déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du résistant Jean Moulin tué par la Gestapo et demandé pardon au peuple français pour les crimes commis par les Nazis durant la Deuxième Guerre mondiale. C'est pourquoi nous, nous demandons un acte de contrition qui, lui, peut être laïc. Le président français demanderait simplement pardon au peuple algérien pour les crimes commis au nom de la France par la colonisation française. Après la signature des accords d'Evian, de Gaulle dans ses Mémoires d'espoir écrivit : «Les accords se sont conclus le 18 mars 1962, il y s'y trouve tout ce que nous avons voulu qu'il soit», mais il a dit aussi, «la France a payé 130 ans d'aveuglement».
N'est-ce pas le gaulliste Jacques Chirac qui déclarait récemment : «Tout pays se grandit en reconnaissant ses drames et ses erreurs.» Les dirigeants vont-ils attendre 130 autres années pour reconnaître les crimes de la colonisation en Algérie ? 45 années sont passées depuis 1962, il en reste 85, on peut toujours attendre et changer de partenaires pour nos échanges économiques. Arrêtez messieurs de l'autre côté de la Méditerranée, de nous prendre pour des indigènes sous-humains ! On peut très bien se passer de Peugeot, Renault, d'Airbus… et de toute votre camelote. Les concurrents se battent au portillon. S'il y a encore des Algériens qui «meurent» pour la France aujourd'hui, ceux de demain ne sauront même plus la situer sur le globe terrestre. Les guerres armées, c'est pour les pays du tiers-monde, du Sud. Les guerres au Nord, dans le G8, sont économiques. Elles sont féroces, elles se font sans morts et sans concessions, avec hypocrisie et même avec un certain fair-play pour un leadership régional ou mondial. Chaque marché, chaque contrat à l'échelle des étals est une victoire pour les adversaires, chaque mainmise sur un champ pétrolier ou de gaz, une mine d'uranium, de cuivre, de bauxite… est une victoire. Chaque découverte scientifique ou technique est une victoire. Je me demande où vous avez appris l'histoire de la colonisation puisqu'elle n'a jamais été dans les programmes à l'école française.
– Membre fondateur de la Fondation du 8 Mai 1945


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